3. Meurtre mode d'emploi (à l'usage des vieux schnocks)

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CROTTE DE TOUCAN À LA BANANE ! C'est le moment de flipper... ou d'ouvrir la portière pour fuir ce criminel et sa voiture de malheur.

Il me rappelle les tueurs des téléfilms dramatiques de début d'après-midi. Mais si, vous savez : ceux qui découpent des femmes en morceaux, puis gardent leur périnée en guise de souvenir – un peu comme une relique.

Zut. Pourquoi je pense à ça, moi ? Je n'ai pas mieux à faire, genre... COURIR ?

Comme pour faire écho à mes pensées, le meurtrier tourne la tête dans ma direction et fixe le gros bouton qui orne mon front. Qu'est-ce qui lui prend ? Il veut l'éclater à ma place, peut-être ?

— Vous inquiétez pas, ce s'ra bientôt fini.

Beurk ! Je crois que je vais vomir... Il ne reste plus qu'à espérer que mes dégorgements le dégoûtent assez pour qu'il me laisse m'échapper.

Trop tard ! Ses mains s'approchent de moi, s'arrêtent à quelques centimètres de mes seins, et...

— PAS TOUCHE À MON PÉRINÉE !

... farfouillent dans la boîte à gants.

La seconde suivante, le vieux Schtroumpf en sort une clé à molette.

Je vois. C'est ça, son délire.

Attendez. C'EST ÇA, SON DÉLIRE ?

— Ça va pas, mistinguette ? On dirait qu'vous avez vu un fantôme !

Non, mais je sens que je ne vais pas tarder à en devenir un. Cette fois, mon karma ne me sauvera pas.

Si j'avais su, j'aurais craché dans le café de Jean Le Guen.

— Je vous en supplie, l'imploré-je, ne m'assassinez pas ! J'ai une famille, un copain, et un roman à écrire. Au moins un. Je ne veux pas mourir avant d'être vieille, comme vous. Enfin, je ne dis pas que vous êtes vieux, ni vieille d'ailleurs, mais...

Il me scrute comme si j'étais possédée, puis éclate de rire en manquant de s'étouffer avec sa propre salive.

— Ça, c'est fort du bouchon !

Ah, je vois : il cherche à m'attendrir, le filou ! Mais il est hors de question que je le laisse poser ses mains toutes fripées sur ma clavicule, là, tout de suite, maintenant, sans pousser un cri de harpie susceptible de me sauver la vie.

Joignant le geste à la parole – ou, dans ce cas précis, au beuglement –, j'ouvre la portière et me rue à l'extérieur, bien décidée à piquer un sprint à en faire pâlir la championne du monde de 100m, catégorie tortue. Rien de plus simple, pour une quiche qui tombe dans les pommes au bout de cinq minutes de course !

— Eh ! Qu'est-ce qu'vous traficotez ? C'est mon joint d'culasse qui m'a lâché !

Est-ce que je vais faire comme si je n'avais pas saisi cette référence purement sexuelle et revenir sur mes pas pour m'excuser ? Non.

Rozenn serait fière : c'est le moment de montrer à tous ce que je peux faire pour protéger mes ovaires.

Rozenn serait fière : c'est le moment de montrer à tous ce que je peux faire pour protéger mes ovaires

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LES AMOURS ÉPONYMES 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant