25. Contes de la pétasse

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Cette déclaration provoque l'effarement de tous, y compris des vieux pervers qui zieutaient mes fesses à l'air.

— Hein ? Que ? Quoi ? Quiche ? 

— Je n'accepte pas les briseuses de couple, ici, conclut Jade en tournant les talons sous le regard médusé d'Arielle, qui, je le devine, regrette amèrement ses cabrioles avec Gabin. 

Je compatis pendant quelques secondes, me remémorant toutes les fois où j'ai fini aux Urgences à cause de ce boulet, avant de me rappeler que ma collègue a toujours voulu lui sauter dessus. 

Pas collègue, Emy. Ex-collègue. 

Déroutée, je m'empare d'une encyclopédie sur le mode de vie des homards suffisamment grande pour cacher le trou dans mon pantalon, et clopine tant bien que mal jusqu'à la salle de pause, sans savoir comment résoudre ce petit tracas vestimentaire

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Déroutée, je m'empare d'une encyclopédie sur le mode de vie des homards suffisamment grande pour cacher le trou dans mon pantalon, et clopine tant bien que mal jusqu'à la salle de pause, sans savoir comment résoudre ce petit tracas vestimentaire. 

Pourtant, j'ai à peine ouvert la porte qu'une série de sanglots se fait entendre depuis la machine à café. 

— Jade ? 

L'ouvrage glisse de mes mains lorsque j'aperçois ma patronne, roulée en boule dans le coin de la pièce, de larges filets noirs ruisselant sur son visage.

Tant pis pour mon popotin.

Je lui tends une feuille de sopalin pour qu'elle essuie son mascara, mais ses pleurs redoublent et je me prends à lui faire un câlin. 

Comme les Télétubbies, mais en un peu plus embarrassant.

— Comment fais-tu pour rester aussi forte ? s'enquiert-elle en ancrant ses yeux noisette dans les miens.

Je manque de m'étouffer sur place. 

— Forte ? Moi ? 

Forte pour gaffer et m'autoflageller, oui !

— Il m'a fallu six mois pour arrêter de chialer tous les jours, quand mon petit ami m'a trompée. 

Trompée

— Mon fiancé, plutôt. Jules, précise-t-elle, prise de tremblements. On sortait ensemble depuis deux ans, quand il m'a demandé de l'épouser. J'ai tout de suite dit oui, évidemment. Il était beau, musclé... 

— C'est le genre de type à avoir plein de poils sur le dos, c'est ça ? Je comprends, compatis-je en lui tapotant le bras. C'est ce qui m'a fait craquer pour Gabin, moi aussi. 

Jade me considère un moment avec dégoût avant de continuer, sans que je ne me risque à l'interrompre : 

— Il avait de l'argent, une belle maison, une situation. Il voulait deux enfants, moi aussi. Bref, nous avions tout pour être heureux. Je commençais tout juste à planifier notre mariage quand il est rentré du travail, un soir, en déclarant qu'on ne devrait pas attendre un jour de plus. Il voulait qu'on soit mariés dans la semaine et qu'on lance enfin le projet bébé, tous les deux. 

LES AMOURS ÉPONYMES 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant