53. L'éducation matrimoniale

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Le lendemain, vendredi 19 juillet 2024...

Gabin est-il un serial killer ? Vous avez quatre heures.

Comment ne pas s'interroger, après l'avoir vu blesser, ressusciter puis rassurer Thierry en une heure à peine ? Comment ne pas sursauter en descendant les escaliers, quand je le découvre dormant à poings fermés à côté de sa poêle et de... 

— Minette !

Je suis tellement surprise de retrouver ma seconde colocataire que j'oublie momentanément que Gab' est allergique aux poils de chat. Ça fait des lustres qu'elle n'a pas posé une patte ici !

Depuis mon arrivée, en fait. 

Elle n'a jamais caché son aversion pour moi. Pour Gabin, en revanche... Je ne me rappelais pas que son ventre était confortable au point de vouloir s'y affaler en ronronnant comme le moteur d'un tracteur du siècle passé. 

Mais bon, je ne suis pas un chat, après tout. 

Je me rapproche pour exfiltrer ma rivale féline avant que mon ex ne se réveille, mais mon regard dérive vers le téléphone dangereusement posé sur le rebord du canapé.

N'y touche pas, Emy. N'Y TOUCHE PAS.

Pour mon plus grand malheur, une notification apparaît pile à l'instant où je m'en saisis : 

08:37

Kévin : 

« Alors, tu l'as pécho ? 😜 »

Nom d'un alpaga rasé ! Pourquoi faut-il que mon ancien petit ami soit le seul débilos au monde pas fichu d'installer un code sur son écran de déverrouillage ? Je ne vais pas pouvoir m'empêcher de fouiner, maintenant !

Je me replie dans la cuisine, croisant les doigts pour que ni Thierry, ni Gabin ne me grillent.

Mon ex et son coéquipier ont passé une bonne partie de la nuit à discuter, et pas seulement de foot, on dirait... Presque pas de foot, en fait.

Pas du tout, même.

Leur conversation se limite à un seul sujet : moi.

23:03

Gabin : 

« c'est mort, mec

elle est pas venue à la crêperie

et elle sort avec un autre gars, je crois »

Kévin : 

« WTF 🤯 »

Gabin : 

« ouais

elle schlinguait l'eau de Cologne »

Mais ça ne veut rien dire du tout ! J'ai paniqué, et le parfum de Gérard est le premier qui m'est venu sous la main !

Kévin : 

« sa veut rien dire » 

Voilà ! Merci, Kévin.

Si tu pouvais soigner ton orthographe, la prochaine fois, ce serait parfait.

Gabin :

« il lui a apporté des sushis, et elle l'a embrassé

LES AMOURS ÉPONYMES 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant