41. Autant on emporte les dents

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Un sourire qui ne m'a que trop manqué, et des lèvres que je n'ai que trop peu embrassées.

— Emy ! 

— Max ! Qu'est-ce que tu fais là ?

Ses courses, à tout hasard ?

— Je suis venu pour toi, à vrai dire

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— Je suis venu pour toi, à vrai dire.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, si fort et si haut que j'ai l'impression qu'il va transpercer ma cage thoracique. 

— C'est l'anniversaire de ma nièce, demain, et je ne sais pas quoi lui offrir, alors je me suis dit que j'allais passer voir ma libraire... euh... préférée afin d'obtenir des conseils.

Est-il possible de cacher une déception aussi grande que celle que je ressens à cet instant ? Parce que j'ai beau serrer les dents comme un rhinocéros constipé, mon sourire est définitivement trop forcé pour paraître naturel, et je suis presque sûre que Maxence entend le crissement de mes canines, là, tout de suite, maintenant. 

Il ne me fixerait pas avec autant d'inquiétude autrement, si ? 

— Oh, bien sûr ! pépié-je en tâchant de garder contenance. Quel âge a ta nièce ?

Au moins, il a pensé à moi. Pas de la façon dont je l'espérais, mais c'est un bon début, non ? Après tout, il m'a décrite comme sa « libraire... euh... préférée »...

Oui. Même sur ça, il a hésité. 

— 13 ans.

Inspire, Emy, INS-PIRE. Adopte un air détaché, et ne scrute pas son visage comme s'il s'agissait d'une capsule de coca mal décapsulée, nom d'un navet potomane !

— Tu... tu connais son genre de prédilection ?

Max détourne le regard, signe qu'il est embarrassé. 

Il faut le comprendre. C'est toujours difficile d'avouer à une vendeuse de livres que :

— Elle n'aime pas lire. 

— Ah.

J'aurais bien ajouté un « qu'est-ce que tu fous ici, dans ce cas ? », mais j'ai peur de le faire fuir, et je compte bien trop sur sa présence pour égayer ma journée.

— Dé... désolé. J'ai paniqué, et je t'ai menti. Si je suis venu ici, c'est parce que...

— Parce que ? 

Il prend une grande inspiration avant de se lancer, visiblement peu sûr de lui : 

— Parce que je voulais t'inviter à dîner.

Hein ? Que ? Quoi ? Quiche ?

— Enfin, je veux t'inviter à dîner.

Un immense sourire fend mes lèvres fatiguées. Maxence est donc bel et bien venu pour moi !

LES AMOURS ÉPONYMES 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant