14. Un peuplier dans le vent

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Pov Clarke

Je n'arrive absolument pas à me concentrer, je suis penchée sur ce rough depuis presque 2h, cette ébauche me fait perdre la tête. Ma créativité est beaucoup plus parlante habituellement. Je sens que c'est une journée « vide ». Vide d'émotions, vide d'actions, une journée qui pourrait ne servir à rien. Ce genre de journée où vous n'avez qu'une envie, qu'elle se termine le plus vite possible pour passer au jour suivant.

Je ne sais pas si c'est lié à ce qu'il s'est passé hier soir ou bien s'il y a une autre raison. Peut-être que je n'aurais pas dû, peut-être que j'aurais dû lui laisser une chance...Après tout, des sentiments étaient présent à un moment donné...Du moins je crois.

Flashback

Je tourne en rond depuis approximativement deux heures dans mon ancienne chambre d'enfant. Je suis sûre que les membres de ma famille doivent m'entendre d'en bas mes pas incessant ...Je suis à deux doigts d'annuler l'invitation et pourtant je sais que je dois y aller. Il serait plus honnête de le faire et puis je dois faire une sorte de tri dans ma tête pour pouvoir avancer et me sentir mieux que je ne le suis actuellement. Je regarde mon réveil digital, et dire que ce machin doit fonctionner depuis une quinzaine d'années, je vérifie tout de même par nervosité si l'heure est exacte sur ma montre...Je n'ai plus le choix si je dois y aller c'est maintenant ou jamais.

Un regard dans le miroir, un léger coup de main dans mes cheveux bouclés encore légèrement mouillés, un soupir qui peut en dire très long sur mon état d'esprit et je crois qu'il ne me reste plus qu'à attraper ma veste et partir.

Je pourrais descendre l'escalier en bois à toute vitesse histoire de ne pas à avoir à répondre aux questions de mes parents ou même de Aiden qui a un comportement assez étrange en ce moment, mais je préfère prendre mon temps comme pour valider encore et toujours mon doute d'y aller.

« Clarke...Tu sors ce soir ? »

Le léger cri de ma mère provenant de la cuisine me force à me diriger vers elle. J'ai la sensation de faire un bon dans le temps et de me sentir comme à quinze ans lors de mes premières sorties. Il n'est jamais évident de revenir vivre chez ses parents, surtout quand on a pu connaître une telle indépendance comme fut la mienne lorsque j'habitais près de GreenBeach.

Une fois arrivée dans l'encadrement de la porte, je m'appuie légèrement contre celle-ci puis lui demande

« Oui pourquoi ? »

« Je voulais juste savoir si nous devions te compter parmi nous pour le repas »

« Non je sors maman et je ne sais pas à quelle heure je vais revenir »

« Tu vas où ? » A l'entente de ces mots je tourne mon regard vers le salon, reconnaissant immédiatement la voix de mon petit frère.

« Au restaurant »

« Avec qui ? »

Je m'approche de mon frère, laissant ma mère s'affairer devant le four.

Il est encore avachi dans la banquette telle une vraie loque. Je ne sais pas ce qui lui arrive en ce moment si c'est le fait de tourner en rond sans savoir quoi faire de ses journées... Mais j'ose espérer qu'il n'y a aucun lien avec ''Elle''. De toute façon c'est devenu le sujet tabou entre nous. En réalité je crois qu'un fossé se creuse entre mon petit frère et moi et qu'elle en est la raison. Alors qu'en réalité il a tous les droits de rester ami avec elle, c'est un sujet dont je me fiche totalement.

Je m'approche de lui, lui fais délicatement un baiser sur la joue puis lui murmure « Bouge un peu, sors de cette banquette tu vas prendre racine »

Mémoire OubliéeWhere stories live. Discover now