Mémoire Oubliée

29. Abysses et explosion

Pov Aiden

J'ai beau me sentir très vaseux ce matin à cause des médicaments d'hier soir, j'ai beau me sentir très faible... Pourtant je suis là, sur ce trajet que je connais si bien.

Profitant de la légèreté du vent et de ce petit froid grandissant pour me réveiller un peu plus . Je suis déterminé, mais de là à dire que je suis à l'aise ou confiant... Non je ne le suis pas... Je le vois bien depuis le départ de la maison, je marche amorphe, sans forcément lever les yeux sur le monde qui s'agite autour de moi. On dit souvent qu'il est difficile d'avancer quand il n'y a pas de but, je suis plutôt d'accord... Depuis que les rêves que je m'étais construit tout seul se sont évaporés, je ne sais plus vraiment où est ma place, où est ma place sans Axel... Mais une chose est certaine... Je dois réparer mes erreurs.

Je ne sais pas si je serai le bienvenu, si c'est le moment opportun ou non de venir mais je ne me vois pas ignorer que c'est aujourd'hui qu'elle va subir une opération...

Je n'ai pas eu besoin de réfléchir très longtemps après avoir reçu le message d'Anya, un peu plus tôt. J'ai donc pris mon téléphone pour passer l'appel et avoir plus de renseignements auprès de mon ancienne coach, devenue mon amie.

J'ai eu le droit par la même occasion et à juste titre, à une très belle leçon sur le respect des femmes et à quelques réprimandes vis-à-vis de mon comportement avec Clarke.

Je ne peux que confirmer ses propos, j'ai dépassé les bornes et je m'en suis pris à ma propre sœur, et c'est inacceptable.

Je n'aime pas l'homme que je suis devenu, je n'aime pas ce côté obscur qui a pris le dessus sur moi et je déteste par-dessus tout faire du mal aux gens que j'aime.

C'est déterminé que je me rends au centre de soin, accélérant la cadence en sentant cette petite pluie fine arriver. Revenant sur les pas de ce centre ''la grande Arche'', me souvenant par la même occasion de tout ce que nous avons pu traverser ensemble, Axel et moi...De notre rencontre cascadeuse à aujourd'hui.

Après plusieurs minutes et ayant eu l'information par l'accueil, je finis par arriver devant sa chambre, je frappe 3 petits coups sur la porte... n'entendant pas de réponse je pousse doucement la poignée puis entre en silence dans la pièce.

Son lit est vide, je fais quelques mouvements sur moi-même réfléchissant à ce que je pourrais faire. Un coup d'œil sur ma montre m'indique qu'il n'est que 10h42, elle n'est probablement pas encore avec l'équipe médicale, mais sans doute sortie se dégourdir les jambes avec sa sœur ou même la mienne, qui sait...

Je ressors de la chambre d'un pas lourd et déçu, un regard vers une fenêtre me montre le mauvais temps dehors qui se lève de plus en plus, elle ne peut donc pas y être ou alors elle va bientôt revenir... 

Puis me revient le souvenir de cette période où nous étions « les inséparables »... Je me dirige alors vers cette petite salle d'entrée du deuxième étage où nous allions très souvent pour la beauté de son panorama.

Les grandes fenêtres du centre hospitalier s'ouvrent sur une vue magnifique : les vestiges d'un château.

Je n'ai pas besoin de regarder les panneaux d'indication pour m'y rendre, j'ai encore et toujours ce sentiment que j'étais ici hier, pour ma rééducation.

Une fois arrivé, les vitres du couloir me permettent de voir qu'elle est là, je connais tellement sa silhouette sur le bout des doigts... Elle est là, exactement comme avant. Devant la troisième fenêtre sur la gauche centrée sur les ruines moyenâgeuses.

A une différence près, c'est qu'elle n'est plus en fauteuil roulant aujourd'hui... Non, elle est là debout et d'aplomb montrant un charisme bien présent, même de dos, admirant le décor qui s'offre à elle. Elle est vêtue de vêtements sombres, tout en noir en réalité, ce qui pourrait donner l'impression d'une grande tristesse. Le pied roulant à perfusion, à côté d'elle, montre qu'elle est patiente ici et non visiteur. Je me surprends à me demander quelle perfusion elle peut bien avoir.