Chapitre 51 (point de vue d'Alex)

33 6 6
                                    

Deux semaines plus tard

Ça fait maintenant bientôt dix-sept jours qu'Amélia est dans le coma, et je suis allé la voir tous les jours en ayant l'espoir qu'elle sorte enfin de son long sommeil. Il n'y a pas un seul jour qui est passé sans que j'aille la voir, sans que je pense à elle, sans que je l'aime de plus en plus...

Je me suis beaucoup rapproché d'Ethan ces derniers temps, mon pt'it cœur est un fort intérêt commun que nous avons, alors ça nous donnait beaucoup de sujets de conversation. Nous sommes allés boire des verres en soirée, il est venu dormir chez-moi et on a fait plusieurs sorties ensemble, le meilleur ami de ma copine est devenu le mien.

Je suis également devenu proche d'Estelle, ma boulangère préférée. Tous les matins, je suis allé lui rendre visite et lui acheter un petit-déjeuner, elle a réussi à faire de moi son client le plus fidèle ! On a beaucoup parlé, notamment de son mari et de la maladie qu'il a dû combattre. Il a eu un cancer du pancréas, le plus pourri de tous d'après elle, et grâce à sa force, il s'en est sorti. Il l'a fait pour ses deux enfants et pour sa femme, ils sont encore jeunes et Estelle ne se voyait pas continuer sa vie sans son mari, Théo, son grand amour. Cette histoire m'a particulièrement touché, elle a réussi à me prouver qu'il ne faut jamais perdre espoir, même quand quelqu'un est soi-disant condamné, rien est perdu. C'est grâce à elle que mon moral tient depuis deux semaines, elle m'offre de l'espoir, de l'affection, mais surtout, de la compagnie, ne pas se sentir seul est la chose la plus importante dans cette situation.

Il est dix heures et demi, et, après avoir acheté un croissant et un pain au chocolat, je me dirige, comme à mon habitude, à l'hôpital. Trouver la chambre 204 est devenu un automatisme, mes jambes connaissent le chemin et se mettent en marche avant mon cerveau.

Je rentre dans cette petite pièce et trouve les parents de mon pt'it cœur de chaque côté du lit, en train de lui parler.

- Bonjour, désolé de vous avoir interrompu. dis-je, l'air désolé. Je repasserai dès que vous aurez fini de lui parler !

- Non Alex, tu peux rester ! me rassure Emmanuelle. Après tout, tu fais partie de la famille.

- Merci. lui dis-je en souriant, avant de m'asseoir à coté de Gabriel.

J'ai l'impression d'avoir lancé un blanc, je suis présent depuis dix minutes et personne n'a encore prononcé un mot, on se contente de regarder Amélia avec des yeux doux jusqu'à ce que ses parents décident de me laisser seul et d'attendre devant la chambre, ce que j'accepte volontiers.

- Ça y est pt'it cœur, nous sommes enfin que tous les deux. commençais-je en lui prenant la main. Alors, comment tu vas en cette douce matinée de novembre ? Les infirmières sont toujours aussi adorables je suppose... C'est ton dix-septième jour de coma aujourd'hui, ça me paraît être le bon moment pour te réveiller, tu ne trouves pas ? Qu'est-ce que j'aimerais te sentir serrer ma main, te voir ouvrir les yeux et t'entendre parler, ça me ferait un bien fou, tu n'imagines même pas... J'ai vu Estelle ce matin, et elle m'a encore dit de garder espoir et qu'elle était sûre que tu allais bientôt te réveiller, je sais qu'elle a raison. Je ne sais pas pourquoi, mais je la sens bien cette journée, pas toi ? C'est comme si je sentais que tu étais plus proche de moi que les autres jours, j'espère ne pas me tromper... dis-je, l'air triste. Eh, au fait, je me suis beaucoup rapproché d'Ethan ces derniers temps, je l'aime bien, il est super cool en fait. J'avais beaucoup d'aprioris à son égard, je pensais que c'était juste un de ces gros séducteurs lourds qui n'ont pas grand chose dans la tête, mais je me suis trompé, c'est quelqu'un de bien, et il a beaucoup de qualités que l'on ne soupçonne pas, tu as de la chance de l'avoir à tes côtés. Il vient tous les jours, comme moi. Les filles aussi d'ailleurs viennent quasiment quotidiennement, mais leurs études de médecine leur prennent beaucoup de temps, alors elles peuvent venir moins souvent que moi. Je n'ai toujours pas repris les cours... avouais-je. J'aurais eu du mal à me concentrer, je pense que je vais refaire mon année, ce n'est pas bien grave après tout, ça arrive à tout le monde de redoubler une année ! Je préfère être avec toi qu'assis sur une chaise à écouter un cours de science de l'ingénieur hyper redondant ! dis-je en rigolant. Bon pt'it cœur, je vais y aller, tes parents veulent peut-être revenir te voir, je t'aime tellement... Reviens nous vite... finis-je avant de me lever.

La tempête de ma vie Where stories live. Discover now