Chapitre 54

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- Ma chérie... dit ma mère en s'approchant doucement de moi et en me touchant comme pour vérifier que je sois bien réelle. Ma chérie... Tu m'as tellement manquée... continue-t-elle en me prenant dans ses bras.

- Amélia... renchérit mon père en suivant le mouvement et en se rajoutant au câlin. Ma petite fille...

- Je vous aime tellement... leur dis-je les larmes aux yeux. Si vous saviez à quel point je me sentais seule là où j'étais...

- Là où tu étais ? me questionne Mathilda en se rajoutant dans la conversation. C'est-à-dire ?

- Je... J'avais comme... disons des visions. tentais-je d'expliquer. Je vous voyais, tous.

- Et on faisait quoi ? intervient Ethan. On te parlait ?

- Oui...

- On disait quoi ? demande Alex.

Mes larmes coulent et je n'arrive pas à leur répondre, ils m'en demandent trop, je n'y arrive pas.

- Pt'it cœur ? tente Alex en me regardant tendrement. Ça ne va pas ?

- J'AI PAS ENVIE DE PARLER DU COMA ! dis-je en criant et en pleurant toutes les larmes de mon corps. C'EST DE MA FAUTE, TOUT EST DE MA FAUTE !

- Mais qu'est-ce que tu dis chérie ? me demande ma mère. Rien n'est de ta faute, rien.

- Si... si... si... SI PUTAIN ! criais-je une seconde fois. VOUS SOUFFREZ À CAUSE DE MOI !

- Je pense qu'elle devrait se calmer avant que l'on continue de parler avec elle Emmanuelle. propose Alex. Ramenez là chez vous, le temps qu'elle reprenne ses esprits.

- Tu as raison mon grand. acquiesce ma mère. Viens ma chérie, on rentre à la maison, tu vas retrouver ta chambre, ton lit et tout ce qui va avec, je t'ai même fait des cannelés maison !

Je suis dans un autre monde, je pensais que tous les revoir me comblerait de bonheur, mais c'est l'inverse. J'ai été coupé du monde réel pendant tellement longtemps que je ne sais plus ce que ça fait de communiquer avec de vraies personnes. Ma mère sent ma détresse et prend ma main pour me diriger vers la sortie. Tout s'enchaîne, j'ai passé les portes de l'hôpital, je suis montée dans la voiture et je suis arrivée chez-moi, dans ma tête, tout ça n'a pris que deux minutes. Je n'ai pas parlé une seule fois, et je n'ai pas entendu ma famille parler, ils doivent être en train d'encaisser mon comportement, que, malheureusement, je n'arrive pas à changer.

- On est arrivés ma chérie. me dit ma mère en me sortant de mes pensées. Tu vas pouvoir rentrer à la maison Amélia.

J'essaie de lui donner un faible sourire, mais c'est tellement compliqué... Un sentiment de culpabilité m'envahit en permanence, je n'arrive pas à me sortir de la tête le fait que j'ai tout compliqué, que la vie des gens que j'aime a été un enfer à cause de moi.

Je suis ma famille à l'intérieur de la maison et observe leurs différents faits et gestes. En dix-sept jour, rien n'a changé ici, absolument rien, sauf l'atmosphère, ils ont été triste pendant dix-sept jours et ça se ressent sur les meubles, les murs, les pièces. Je peux ressentir la tristesse que je leur ai causé rien qu'en entrant ici.

- Allez ma chérie, m'interpelle mon père, viens, on va préparer à manger ensemble, ça te changera les idées !

- Je ne peux pas plutôt aller dans ma chambre ? demandais-je, ce qui suscite un regard interrogateur de mon père vers ma mère. S'il vous plaît...

La tempête de ma vie Where stories live. Discover now