Chapitre 53

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Je viens d'arriver dans la salle où ils vont réaliser mon scanner. Le docteur Roch est là, les autres membres du personnel médical me sont inconnus.

- Tout va bien se passer mademoiselle Snow. me rassure une infirmière. Ça ne durera que quelques minutes.

J'hoche la tête pour lui faire comprendre que je leur fais confiance et que je ne suis pas inquiète. On me fait rentrer dans la salle d'examens et ils lancent la machine qui va voir en moi ce que personne n'est capable de voir à l'œil nu. J'ai l'impression que ça dure une éternité, mais en réalité, mon éternité n'a duré que deux petites minutes.

Mon cardiologue entre dans la pièce pour me dire que c'est fini, que le même brancardier que toute à l'heure va me ramener dans ma chambre. J'acquiesce d'un petit mouvement de tête, ce qui n'a pas l'air de convaincre mon médecin.

- Ça ne va pas Amélia ? me demande-t-il. Tu peux me parler tu sais.

- Ça va. me contentais-je de répondre.

- Tu mens très mal tu sais. me dit-il, en espérant me faire parler.

- Je ne mens pas docteur, je vais bien, très bien même.

- Bon, tu ne parleras pas, alors, saches que si tu as besoin d'une oreille attentive, je suis là. me dit-il, gentillement. Tu peux venir me voir quand tu veux Amélia.

- C'est gentil, mais je n'en aurai pas besoin, parce que je vais bien.

Il ne me répond pas, il se contente de soupirer, l'air exaspéré par mon comportement. Il est très gentil, mais la seule personne avec qui je veux parler, c'est Alex, je ne me confierai qu'à lui.

- Docteur ? lui dis-je en l'interpellant avant qu'il ne quitte la salle. Quand est-ce que vous aurez les résultats ? Quand est-ce que je pourrai avoir de la visite ?

- C'est urgent, alors on devrait avoir les résultats cette après-midi. m'informe-t-il. S'ils sont bons, pas besoin de prise de sang, alors tu pourras sortir demain.

- C'est génial ! dis-je avec enthousiasme. Juste par curiosité, s'ils ne sont pas bons, on fait quoi ?

- Ils seront bons. me dit-il avec assurance avant de quitter la pièce pour laisser place au brancardier.

- Je vais vous ramener dans votre chambre. me dit ce dernier. Comme vous l'a dit le docteur, vos résultats vous seront communiqués dans peu de temps.

Comme depuis le début de la journée, je ne réponds que par un hochement de tête. Le brancardier ne cherche pas à en savoir plus et se contente de faire son boulot, me ramener dans cette pièce blanche, cette pièce pesante. Après trois étages en plus et quelques mètres dans un couloir morbide, je rentre à nouveau dans la chambre 204.

- Reposez vous bien. me dit le salarié avant de quitter cet endroit en claquant légèrement la porte.

Seule. Je n'en peux plus d'être seule. Je veux voir mes parents, Mathilda, mes meilleurs amis, Alex... Je veux de la compagnie, j'ai été seule trop longtemps, je n'arrive plus à le supporter, c'est au-dessus de mes forces. Je n'ai aucune idée d'où peut bien se trouver mon téléphone, mes parents ont sûrement dû le récupérer ou bien c'est l'équipe médicale qui le garde, je n'ai donc aucun moyen de prendre contact avec le monde extérieur, à moins de partir, mais ce serait irresponsable et je pense avoir déjà épuisé le quota de bêtises autorisé pour une vie entière. Je n'ai donc aucune occupation, personne à qui parler, pas de musique à écouter, pas de journal pour écrire ce que je pense, rien, même l'ennui n'est pas assez fort pour décrire ce que je ressens.

La tempête de ma vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant