- Chapitre 24 -

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Le coeur blessé, je me dirigeai vers la porte à petit pas tout en espérant qu'il me dît de revenir. Je fus déçue parce qu'il n'avait même pas levé la tête pour me regarder. Je l'avais peut-être mérité mais, j'avais espéré qu'il ne fusse pas cette erreur.

Entre le départ subite de Jéjé, ma maman qui fut hospitalisée et mon désir de connaître qui était mon père, j'étais comme une évadée d'un monde qui n'existait plus. Je ne savais plus où j'en étais. Ma seule consolation était mes écrits. J'écrivais pour mes angoisses, ma solitude et mon premier chagrin d'amour. Mon oreiller était mon seul mouchoir et mes tests, mes seuls confidents. Seule la nuit pouvait décrire mes pleurs car le jour, je luttais pour ne pas attrister ma maman.

Voici l'un de mes poèmes:

COMMENT T'OUBLIER ???

Tu étais toujours là quand j'avais besoin de toi
Tu étais mon ami, mon âme sœur, mon bien-aimé
Ça me fait mal de ne plus t'entendre me parler
Ça me fait mal de ne plus t'avoir près de moi

Je dois te retrouver pour survivre
Car l'éthanol de ton absence me rend malade
Devrais-je t'écrire chaque jour des ballades
Pour te dire que sans toi je suis ivre?

Je ne peux cesser de te dire que tu me manques
Quand dans mes pensées je ne vois que ton prénom
Tu restes incarcérer au fond de moi pour de bon
Et j'ai adoré te donner mon coeur comme planque

Comment rayer ces beaux jours que l'on passait
Ton clin d'œil magique et ton sourire charmeur
Comme je ne peux plus jouir de ce si grand bonheur
Je n'ai qu'à garder l'espoir d'un lendemain parfait

Wanoue => Je Meurs d'Amour
©Tous droits réservés

Les jours passèrent mais mon chagrin ne faisait qu'augmenter. Je ne pouvais plus cacher mon désarroi. Ma maman et moi avions laisser le Cap-haïtien. J'essayais d'éviter tous les endroits où Jéjé avait été. Je ne savais pas qu'une simple personne pouvait avoir une telle emprise sur moi. Je n'étais plus celle qui avait des rêves, qui voulait tout faire pour réussir. J'étais devenue une pauvre mauviette, une pauvre fille naïve, délaissée. C'était la raison qui m'avait poussé à écrire le poème: Il me manque.

IL ME MANQUE

Depuis qu’il m’a quitté
Tout me paraît noir
Je suis tellement affligée
Que je commence à perdre espoir

Je savais que c’était un mauvais choix
De nous séparer de cet amour hanté
Depuis, rien ne va plus pour moi
Car j'ai besoin d’être à ses côtés

Je me sens si seule
Sans famille et sans amis
C’est lui ma vie et mon cœur
Pour lui je peux sacrifier ma vie

Il me manque surtout quand j’écris
Et je n’écris que pour ôter ma solitude
Car je me souviens toujours de lui
Ma vie sans lui est une nuit sans lune

Wanoue => Je Meurs d'Amour
©Tous droits réservés

Je ne voulais plus retourner en France, ni parler à personne. Je me cachais dans ma chambre à longueur de journée à écouter dans la radio des chansonnettes françaises, surtout des chanteurs des années 70 comme Frédéric François et Mike Brant. Je ne répondais à aucuns appels parce que le seul qui m'intéressait était celui de Jéjé.

Je pleurais pour du n'importe quoi. Par exemple, ma maman avait préparé des pâtes la veille. En versant du ketchup dessus, j'avais pleuré parce que le ketchup ressemblait à du sang. Et, je leur parlais comme si elles étaient vivantes: "Pauvre petites pâtes, maman vous fait saigner comme Jéjé a fait saigner mon pauvre petit coeur. Oh mon Dieu! Pourquoi moi? " C'était lamentable et pitoyable en même temps. Ma maman était trop sous le choc pour ajouter quoique ce soit.

Une semaine et demie s'était écroulée depuis ma séparation avec Jéjé, une semaine et demie de délire, une semaine et demie où la nausée ne me dérangeait plus. J'avais 14 semaines de grossesse et, j'étais seule. Le pire, j'aurais pu me saouler mais, lorsqu'on est enceinte, c'est interdit. J'avais renoncé depuis quelques jours à appeler Jéjé. Je m'étais résignée à l'idée de rester seule parce que, vivre sans Jéjé, c'était vivre sans personne d'autre. De plus, je ne voulais pas donner de beau père à mon bébé. En y réfléchissant bien, c'était peut-être le sort des femmes de ma famille parce que ma maman m'avait élevé seule aussi.

Un matin, la porte de ma chambre s'ouvrit, c'était ma maman. Sans même me dire bonjour, elle me gifla.

Moi: Qu'est-ce que j'ai fait? Pourquoi m'as-tu giflé?

Sans me répondre, elle se dirigea vers ma radio et le brisa dans le mur.

Moi: T'es devenue folle ou quoi? Qu'est-ce qui te prend?

Elle revint vers moi et essaya de me tirer du lit.

Man: Sors de cette chambre. Je n'ai pas mis au monde une pleurnicheuse.

Je n'arrivais pas à comprendre son comportement. Je restai sur place sans bouger. Elle sortit de la chambre et revint une minute plus tard avec un seau rempli d'eau froide qu'elle lança sur moi.

Man: Je t'ai dit de sortir de cette chambre.

Moi: Quelle guêpe t'a piqué, bon sang? Hurlai-je.

Elle s'approcha de moi et me secoua violemment.

Man: Je t'ai dit de sortir de cette chambre.

Moi: Tu peux arrêter tes idioties maintenant. Dis merci à Dieu parce que tu es ma maman. Je t'aurais maudit sinon.

Man: Tu me maudiras après si tu veux. Maintenant, vas te doucher ensuite, vas chercher un job.

Moi: De quoi est-ce que tu parles? Jéjé ne veux pas...

Man: Arrête de citer ce nom chez moi. Me coupa t-elle sèchement. Si tu veux loger chez moi, tu dois participer dans les frais. Sinon, tu retournes en France.

Moi: Je pensais que c'était mon argent qui faisait tout dans cette maison. J'ai assez d'économies pour vivre.

Man: Je ne vois ton nom sur aucuns des papiers de cette maison. De plus, on n'utilise pas les cartes de crédit ici. Vas te doucher, changes toi et sors de ma maison.

Moi: Mon Dieu. Ma mère est complètement folle.

Man: D'après toi, je suis folle? C'est moi qui passe mes journées à pleurnicher même devant l'émission de "America's got talent (AGT)"? Tu n'es plus une petite fille Sam. Tu dois apprendre à survivre devant n'importe quelle situation. Les hommes ne sont pas une fatalité. Tu as appris à vivre avec, débrouille toi pour vivre sans.

Moi: Je te déteste. Tu es pire que le diable en personne. Je ne pensais pas que tu étais si monstrueuse que ça. Et moi qui t'aimais. Ajoutai-je les larmes aux yeux.

Man: Vas-y Samantha. Défoule toi.

Moi: Tu n'es qu'un monstre maman. J'aurais dû te laisser sous les griffes de mon parrain.

Et Biw! Une seconde giffle. Je n'en pouvais plus. Sans lui adressé la parole, je sortis de la chambre, je me douchai et m'habillai. Après, avec un gros fracas de porte, je laissai la maison.

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À suivre...

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QU'AI-JE FAIT À CUPIDON?  [Terminé  Et En Réécriture]Where stories live. Discover now