- Chapitre 29-

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Il était déjà 19:05 heures. Jéjé n'était pas encore arrivé. Peut-être qu'il avait oublié notre sortie ou peut-être que Josiane ne voulait pas qu'il m'emmène et l'avait dissuadé. Moi qui étais toujours prête avant l'heure, étais grandement déçue. Dans les contes de fées, les femmes attendaient toujours le prince charmant mais, pas dans la vraie vie. De nos jours, c'était les hommes qui attendaient, même devant l'autel, le jour du mariage. Je ne voulais qu'une chose, enlever ces vêtements ridicules et aller dans mon lit. D'ailleurs, j'allais avoir un cours très important le lendemain. Un peu de sommeil n'allait guère me déranger.

Pendant que je prenais la direction de ma chambre, Tina m'arrêta. Elle voulait qu'on parle de je ne savais quoi. Je n'étais pas intéressée et, j'étais lasse d'attendre. Pendant que je pénétrai enfin dans ma chamabre, on sonna à la porte et, c'était Jéjé. Il était soi-disant pris dans les embouteillages et s'excusa. Comme j'avais souvent des sauts d'humeur, je ne lui écoutai même pas et, je lui dis que je ne voulais plus sortir, tout en inventant une excuse bidon. J'étais retombée dans l'ornière. Tina qui suivait notre conversation nous jetta hors de l'appartement, en nous disant d'aller discuter ailleurs et ferma la porte à clé. Le pire, mes clés étaient restées sur la table du salon et, j'étais obligée de faire face à Jéjé. Il me regarda et souria comme s'il venait de gagner aux jeux olympiques.

Moi: On dirait que t'es un clown. Tu commences à m'agacer.

Jéjé: On peut partir maintenant?

Moi: Je suis très fatiguée Jéjé. Bon sang! Tu m'enlises. J'ai un cours très important demain.

Jéjé: Je n'ai eu que 10 petites minutes de retard Sam. En plus, je me suis excusée.

Moi: Avant l'heure, ce n'est pas l'heure. Après l'heure, ce n'est plus l'heure Jéjé.

Jéjé: Tu ne peux plus rentrer chez toi donc, fais moi l'honneur de laisser de côté ton humeur grincheuse. Si tu ne veux pas le faire pour moi, fais le pour Thierry au moins. Il voudrait tellement que ses parents soient en bon terme.

Moi: Bon! Si c'est pour lui, c'est d'accord.

Jéjé: Si on m'avait dit que ce bébé était aussi puissant, je l'aurais utilisé bien avant.

Moi: Il est peut-être mon point faible. Qui sait? C'est le fils à maman.

Jéjé: Et à papa. Ajouta-t-il ironiquement. On prend l'ascenseur?

Moi: C'est comme tu veux.

Jéjé: Allons-y maman.

Moi: Trop drôle.

Ainsi, on parti pour le Ritz Paris, le resto où il m'avait emmené pour notre premier rendez-vous. En rentrant, une foule de personne crièrent "Joyeux anniversaire Samantha". J'étais très étonnée. Je n'aurais jamais cru qu'on allait me préparer une fête surprise. Je me sentais gênée parce que j'étais quand même venue à contrecoeur. Je ne savais pas ce qui se tramait. J'ai pu distinguer les membres de la famille de Jéjé, Aya, Aïcha et mes anciens collègues de l'entreprise de Jéjé. Tina arriva après quelques minutes. Jéjé avait loué le restaurant tout entier pour la soirée et, Aya et Aïcha l'avaient décoré pour l'occasion. J'étais surprise et ravie bien que j'aurais préféré un dîner en tête-à-tête avec le père de mon fils.

Depuis mon retour à Paris, je m'étais isolée. Je ne parlais plus à personne. Je laissais mes problèmes m'envahir. Les seules personnes que je côtoyais étaient les filles, et c'était parce qu'elles vivaient dans le même appartement que moi. Je ne leur avais pas raconté ma mésaventure en Haïti. Je savais que je pouvais leur faire confiance mais, je préférais tout garder pour moi. Avec la famille de Jéjé, on se parlait furtivement et nos sujets de conversation étaient ma grossesse et ma séparation subite avec Jéjé. Et dire que si on n'avait pas fait ce voyage en Haïti, Jéjé et moi seraient déjà mari et femme. On avait même oublié cette date historique. La fameuse journée où j'étais tombée sur un inconnu trop charmant, qui m'avait fait l'effet d'une foudre et avec qui j'avais de nombreux points communs. Cet inconnu me faisait rougir bien qu'on ne pouvait rien voir à cause de la couleur de ma peau. Tout était passé si vite.

Je me trouvais dans cette salle qui était remplie avec tous les personnes qui avaient partagé cette année de joie, de tristesse, de regret, d'erreur et de honte avec moi. Je sentais les larmes inonder mes yeux en repensant à tout ce que j'avais traversé jusqu'à cette date. Les autres pensaient peut-être que c'était l'émotion mais, je sentais en ce moment-là une honte au plus profond de moi qui se traduisait par mes pleurs. J'avais honte de mon comportement avec Jéjé, honte devant sa famille à qui j'avais promis de prendre soin de leur fils, honte devant mes anciens collègues qui croyaient en moi et qui me faisaient confiance, honte devant mes amies à qui j'avais caché toute la vérité. Tout ce que je voulais à ce moment-là, c'était de m'enfuir mais, j'avais pris conscience qu'ils avaient fait de gros efforts pour embellir ma soirée. Je décidai en fin de compte de me mêler à la foulée et de profiter, au moins pour une fois depuis cette fameuse tragédie, d'un moment de répit.

Ma plus grande joie était de revoir Mr et Mme Révolus (les parents de Jéthro) et mon petit Peterson (Neveu de Jéthro). Chacun m'avait fait son voeu et m'avait honoré. Les cadeaux qu'on m'avait apporté étaient surtout pour Thierry. On aurait pu me dire qu'il s'agissait d'un "baby shower". J'étais la fêtante mais on honorait beaucoup plus mon fils. J'étais un peu jalouse et je me demandais s'ils étaient vraiment là pour moi. Lors de mon discours, je n'avais pas avalé mes mots mais, ils riaient parce qu'ils me trouvaient drôle.

Comme c'était mon anniversaire, j'avais profité du moment pour leur raconter quelques anecdotes de mon enfance que mon aïeule me racontait. Tout le monde était concentré sur ce que je disais pendant qu'ils dégustaient mon gâteau d'anniversaire. Ils me disaient à la fin de faire l'école des arts pour devenir comédienne parce que je racontais trop bien mes histoires mais, j'avais préféré esquiver pour ne pas leur donner de faux espoirs. J'avais mangé, ri, chanté et dansé. J'étais heureuse à nouveau.

La fête avait pris fin dans la détente et la bonne humeur. Je me sentais revivre. Pendant ce court moment, j'avais pensé que tout était possible. J'étais de nouveau moi-même. J'avais repris mes esprits et j'avais commencé par élaborer dans mon esprit de nouveaux plans d'attaque. La fille ambitieuse et pleine de vie était de retour. Rien n'allait m'arrêter.

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À suivre...

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QU'AI-JE FAIT À CUPIDON?  [Terminé  Et En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant