- Chapitre 25 -

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Après, avec un gros fracas de porte, je laissai la maison. J'avais oublié de prendre mon sac et mon téléphone car j'étais sortie à la hâte. J'étais tellement en colère que je ne répondais même pas au bonjour des voisins. J'arrivai sur une place que je ne connaissais pas avant de laisser le pays. Je me dénichai une petite place sur un banc à côté d'un petit garçon qui mangeait une glace. Sans faire attention à lui, je commençai à réfléchir.

Pour moi, c'était la cata: 1) Je ne voulais plus retourner en France, 2) je ne pouvais plus rester chez ma maman et 3) je ne devais plus retourner dans le Nord parce que cette dernière m'avait mis en garde. À force de réfléchir, j'avais pris conscience qu'aucun endroit ne voulait de ma présence. Je ne savais plus où aller.

Comme il se faisait tard et que j'avais trop faim, je m'étais résignée à retourner dans la maison de la diablesse. En arrivant, elle m'appela parce qu'elle voulait me parler. Moi, ce dont je voulais, c'était d'un bon plat chaud et d'un lit bien douillet pour me reposer.

Man : Viens ici Sam. M'ordonna-t-elle comme si elle était le chef tout puissant de mon existence.

Comme j'étais chez elle, j'étais contrainte de l'obéir.

Man: Tu veux savoir pourquoi je me suis comportée de la sorte avec toi?

Moi : ... Je gardai le silence de façon à lui faire comprendre qu'elle n'existait plus pour moi.

Man: C'est pour te remettre dans le droit chemin ma fille que je me suis comportée de la sorte. Je ne veux pas que tu finisses comme moi.

Moi: ... Je continuai à la bouder tout en regardant ailleurs.

Man: J'ai fait plein d'erreur dans ma vie Samantha. Reprit-elle avec les larmes aux yeux. Je sais que j'ai été très lâche. Ma vie n'a pas été du tout facile. Regarde moi Sam! J'ai 36 ans, on dirait que j'en ai 50. J'ai vieilli à force de lutter. Mes mains sont plus dures qu'une pierre à force de travailler. J'ai connu l'esclavage même.

Moi: Ceci n'inclut pas cela maman. Tu n'avais pas le droit de me frapper. Hurlai-je.

Man: Tu ne m'écoutes plus. Tu restes enfermer dans une maudite chambre. Comment voulais tu que je réagisse ? Où est passée ma fille qui était si ambitieuse, celle qui croquait la vie à pleine dent?

Moi: Elle n'existe plus man. Elle n'existe plus. Continuai-je à hurler.

Man: Tu fais une grosse erreur Samantha. Si seulement tu savais ce que j'avais enduré, tu te comporterais autrement.

Moi: Tu as enduré quoi man? Dis moi! Lui demandai-je sur un ton colérique.

Man: Bon D'accord. Que cela te permette de retrouver le droit chemin!

Moi: Je suis toute ouie. Ajoutai-je tout en prenant place sur la chaise la plus proche d'elle.

Man: Depuis la mort tragique de mes parents, j'ai été accueillie par ma grand mère. J'étais une petite fille très heureuse. Lorsque j'avais l'âge de rentrer en primaire, elle m'a envoyé chez ma tante Christie et son mari, ton parrain. Au départ, ils m'aimaient comme leur propre fille. Tu sais qu'ils ne pouvaient pas avoir d'enfant d'ensemble! J'avais douze ans lorsque ton parrain avait commencé à me violer. J'avais peur de lui mais, j'avais de la force pour tout dire à ma tante. C'était depuis lors qu'ils avaient complètement changé avec moi. Je n'étais plus leur protégée mais, leur bonne à tout faire. Ma tante disait que je cherchais à briser son foyer. Elle ne m'avait jamais cru. Elle me menaçait de me mettre à la porte.

Moi: Mon Dieu! C'est atroce tout ce que tu viens de me dire. Ma pauvre! Lui dis-je avec pitié.

Man: Oui Sam. Continua-t-elle avec les larmes aux yeux. J'ai dû garder le silence lorsque ton parrain rentra dans ma chambre. Il me menaçait souvent avec une arme et me traitait pire que sa pute. Je ne pouvais plus me concentrer sur mes études. Je ne pouvais plus passer dans une classe supérieure. Ma plus grande peur était de rentrer à la maison parce que je savais que ma tante allait me frapper. Je n'avais plus jamais passer une journée sans pleurer. J'étais devenue toute maigrichonne. Je n'avais personne vers qui me tourner. J'avais honte de ma condition. Ton parrain me faisait faire des choses affreuses lorsque ma tante allait à la capitale. Il me boxait aussi. J'avais perdu connaissance plusieurs fois. À chaque fois qu'on se trouvait à l'hôpital, il disait que je m'étais bagarrée avec les jeunes de mon quartier.

Moi: Mais, c'est affreux man. Tu devrais le dénoncer à la police. Ajoutai-je en me levant de mon siège et en tournant sur moi-même comme si je cherchais une solution.

Man: Dans quel pays vis-tu ma fille? Tu penses qu'on allait me croire?

Moi: Pourquoi pas? Ce n'est qu'une excuse!

Man: Ton parrain était très influant et l'est encore. Je n'étais qu'une enfant à l'époque. Il pouvait corrompre n'importe quel juge. Si ma propre tante ne m'avait pas cru, qui allait croire une pauvre domestique telle que moi?

Moi: Je suis désolée man. Je comprends mieux maintenant.

Man: Dans cette période, Jéjé était un vrai ami. Continua-t-elle. Lorsque j'allais puisé de l'eau chez lui, il m'aidait. Il me faisait souvent rire pour m'échapper de ma réalité. Il me donnait aussi des sous pour acheter à manger lorsque ma tante me privait de nourriture.

Moi: Qu'est-ce qu'il avait dit concernant ces viols?

Man: Il savait seulement qu'on me maltraitait. Je ne lui ai rien dit de plus parce que j'avais trop honte.

Moi: Incroyable !

Man: Je suis tombée enceinte à l'âge de 14 ans. Je l'ai su lorsque j'avais 4 mois. C'est ma tante qui avait remarqué mon petit ventre. Elle m'avait conduit à l'hôpital. J'avais fait le test et, c'était positif.

Moi: Qu'elle était sa réaction alors?

Man: C'était trop tard pour avorter. Monsieur Gilbert lui avait dit qu'il était sûr que c'était le fils de Mr Gérard le père parce que, j'étais soi-disant tout le temps avec lui.

Moi: C'est à dire Jéjé?

Man: Oui! Comme ils avaient déjà laissé le pays, la famille ne pouvait pas chercher des preuves. Il m'a fait juré de ne jamais révéler la vérité sinon, il nous tuerait toutes les deux. Et, pour montrer son soi-disant bonne foi à la famille, il t'a baptisé. Et, tu connais la suite.

Moi: Quel crapule! Je te jure sur mon bébé qu'il va le payer très cher maman.

Man: Ne rentre pas en guerre avec lui Sam. Je t'ai dit la vérité parce que je sais que c'est important pour toi. Promets moi que tu vas oublier cette histoire.

Moi: Comment te faire une telle promesse man? Je veux qu'il paie pour son crime. Il ne mérite pas de rester en liberté.

Man: Ma fille! Écoute ta maman stp. Je savais que tu allais avoir cette réaction. C'est pour cette raison que je ne voulais te rien dire.

Moi: Tu as tort man. Je vais te montrer que la justice existe.

Man: Laisse cette histoire entre les mains de Dieu Sam. Me supplia-t-elle.

Moi: C'est ce Dieu qui a mis des avocats et des juges man. Je suis désolée. Ajoutai-je tout en me dirigeant vers ma chambre.

Man: Samantha! Hurla t-elle. Reviens ici!

Sans l'écouter, je rentrai dans ma chambre et je fermai la porte à clé.

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À suivre...

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QU'AI-JE FAIT À CUPIDON?  [Terminé  Et En Réécriture]Where stories live. Discover now