-Chapitre 32-

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Thierry avait vu son pédiatre ce jour-là. Tout allait bien pour lui. Comme la fatigue se lisait sur le visage de Jéjé, Johanne lui proposa de rester avec nous le reste de la journée pour que Jéjé pût rentrer à la villa et se reposer un peu. On nous autorisa à laisser l'hôpital le jour qui suivit. Arrivés au villa, la famille nous avait surpris avec une fête de bienvenue. J'étais aux anges. Thierry passait de bras en bras comme un vrai prince. On ne voulait même pas me le remettre après.

Au cours de cette journée là, j'appellai par vidéo conférence ma mère qui avait hâte de voir son petit-fils. Elle pleurait tellement qu'elle finît par me contaminer. Tous mes anciens souvenirs avaient refait surface. Je regardais dans mon passé pour me souvenir d'où je venais et regarder où j'avais atterri. J'étais heureuse et fière de la maman que j'étais devenue. Après avoir raccroché, je fus une vidéo groupe sur WhatsApp avec les filles pour leur présenter le centre de mon univers. Elles voulaient que je leur disse qui j'avais choisi comme marreine parce que Jéjé avait choisi Raphaël Joseph, un de ses amis qui vivait en Belgique comme parrain. J'avais peu d'amie et, je ne voulais pas faire de jalouse. J'avais donc prévu d'organiser un tirage lorsqu'on serait à Paris.

Ma vie avait repris son cours. Cela faisait deux semaines depuis que j'avais accouché.  J'avais effectivement fait le tirage et, c'était Aïcha qui avait remporté le marrainage de mon fiston. Comme le lendemain allait être lundi, j'allais reprendre mes cours. J'avais prévenu avec Mme Marthe qui nous avait suivi à Paris que j'allais lui confier mon Thierry à chaque fois que j'aurais cours et que j'allais le récupérer chaque après-midi. Elle séjournait chez Jéjé mais préférait passé la journée chez moi avec lui de façon à ne pas trop le promener dans la rue.

Tout allait bien pour moi. J'avais repris ma grosseur normale. J'avais réussi pour le second semestre de ma deuxième année de master. Il ne me restait qu'un seul semestre avant de terminer mes études. Thierry avait un mois et quelques jours. Il ressemblait déjà à son papa mais avait mes yeux et mon nez. Ils étaient tous les deux complices et j'aimais les voir ensemble. Jéjé et moi n'étions pas ensemble à nouveau mais, on était de bons amis. Thierry nous réunissait pour le meilleur. En plus, je n'étais pas pressée. Pour être avec lui, il fallait que je confronte ma famille parce qu'elle ne sait pas que je connais la vérité. Pour se venger, mieux vaut attaquer après avoir fait croire à l'ennemi qu'on est dépourvu d'armes.

J'avais changé de numéro de téléphone parce que mon parrain me dégoûtait. Je ne voulais plus lui parler. Ma mère était très compréhensive et ne leur avait donné mon nouveau numéro. Toutefois, je n'avais mis personne au courant de mes projets. Mon dossier était très solide et j'avais même demandé à une cousine germaine du Cap-Haïtien de me prendre discrètement une mèche de cheveux de mon parrain et de me l'envoyer par poste pour faire un test d'ADN. Je l'avais quand même payé pour son service parce que je voulais de la discrétion. Mon avocat avait fixé les audiences pour le mois d'août et, on allait envoyer un mandat d'amener à mon parrain au mois de juillet. Comme ma graduation de fin d'étude était programmé pour le 29 juillet, je serais libre et pourrais rentrer en Haïti pour mon combat. Je voulais le surprendre pour qu'il n'eut pas le temps de préparer un contre attaque. J'étais enfin prête et n'attendais que le jour J.

Thierry était un vrai gentilhomme. Tout le monde était au petit soin avec lui. Il vivait avec les filles et moi dans notre appartement. Sa grand-mère était à la maison chaque jour pour prendre soin de lui en mon absence. J'avais opté pour l'allaitement maternel exclusif parce qu'on disait qu'il fut très bénéfique. Lorsque je sortais, j'utilisais un tire-lait pour lui laisser de quoi se nourrir pendant mon absence. Pendant les jours, j'avais un peu de répit, mais le soir, il m'empêchait de dormir. Il était pire qu'une alarme. On disait souvent qu'on finissait par s'habituer à son nouveau train-train de vivre, pas moi. À chaque fois que je me réveillais le matin, j'avais une sale tête. Mon unique échappatoire était l'université. Je passais toutes mes journées là-bas même les jours de congés. Au moins, je dormais un peu dans la chambre d'une copine.

À chaque fois que je racontais ma misère à Jéjé, il riait en me disant que son fils était un vrai homme. Il était pire que son fils. Et moi qui pensais qu'il allait avoir un peu de compassion pour moi, je m'étais trompée. Il gâtait Thierry avec des cadeaux malgré son mois et demi. On disait qu'après un accouchement, les femmes s'attachaient à leurs bébés et oubliaient leurs maris. Dans mon cas, c'était le contraire. Je n'existais plus pour Jéjé. Thierry l'avait aveuglé. J'aimais énormément mon fils. Mais à cause de la façon dont j'avais été élevée, je ne voulais pas qu'on le gâtait trop. Je voulais qu'il devinsse fort comme sa maman et qu'il ne vît pas dans le grand luxe. Je savais comment étaient les enfants des riches et je voulais que mon fils fusse différent d'eux et qu'il connût la vraie vie.

Les jours passèrent doucement. Je voyais mon fils grandir sous l'amour de sa famille. J'avais hâte de terminer mes études pour pouvoir lui enseigner tout ce que je savais sur la vie. On était encore au mois d'avril et il me restait encore quelques mois avant d'avoir cet honneur. J'étais désormais plus détendue et je n'avais gardé aucune séquelle de mon accouchement. J'avais enfin obtenu mon permis de conduire et, avec mes économies, je m'étais offerte une belle voiture rouge. En tant que maman, c'était plus pratique pour moi.

J'étais à nouveau très belle et plus rayonnante qu'avant. Pendant que j'étais à la cafétéria de la faculté, un français nommé Ralph Lanot m'avait approché. Il m'avait dit qu'il me suivait depuis quelques mois et qu'il avait remarqué que j'étais différente des autres. Entre autre, il adorait mon dévouement pour mes études, ma beauté et mon sourire. Cela faisait longtemps depuis qu'un homme ne m'avait courtisé. Je ne savais pas quoi lui répondre sur le champs parce que je me sentais bizarre. J'avais accepté au final de dîner avec lui le lendemain qui était un samedi.

J'étais célibataire et, je n'allais pas passer toute ma vie à attendre Jéjé qui fréquentait déjà depuis un mois une certaine Nathalie Mounier, une Afro-Française qui était infirmière. Je n'espérais plus rien de lui parce que nous n'étions désormais que de bons amis et parents du même petit garçon. Je n'avais pas choisi de sortir avec Ralph pour oublier Jéjé ni pour le concurrencer. Je l'avais fait parce que j'avais droit à un peu de bonheur. Je ne savais pas où j'irais avec lui mais, c'était un risque dont j'étais prête à prendre.

Le lendemain après-midi, je m'étais rendue au Champ-de-Mars pour retrouver Ralph. Après avoir difficilement trouvé une place pour garer ma voiture, je l'avais rejoint à l'endroit qu'il m'avait indiqué. Il m'attendait avec un bouquet rond de reine-marguerite blanche et de bleuets. Après de courtes salutations, il me conduisit dans un petit coin où un picnick m'attendait. Je ne savais pas qu'il était si romantique et il commençait déjà à me faire des effets.

Ralph: Je ne voulais pas t'inviter dans un restaurant chic ou autres parts pour notre premier rencard. En tant qu'adepte de la nature, je voulais rester naturel et te faire profiter de tout ce que j'aime. J'espère que tu t'y plairas.

Moi: C'est assez bien. J'aime cet endroit.

Ralph: Je peux t'offrir quelque chose à boire?

Moi: Tout dépend de ce que tu as dans ton panier.

Ralph: Bon, laisse moi voir. J'ai du vin, du jus de fruits bio et de l'eau.

Moi: Le jus de fruits s'il-te-plaît.

Ralph: Et voilà pour la jolie princesse.

Moi: Merci Ralph. Lui dis-je en souriant.

Je ne voulais pas lui faire de peine. Il semblait si gentil et si fragile. Je voulais lui dire que je n'étais pas une princesse mais une mère. En ce moment-là, j'avais compris qu'il me serait difficile de fréquenter un homme comme quand j'étais une nullipare. Je devais avant tout penser à mon enfant. L'homme que j'allais choisir devrait accepter et aimer mon fils comme le sien.

Moi: Je ne voulais pas gâcher l'ambiance mais, je dois t'avouer quelque chose d'important. Ajoutai-je en le regardant droit dans les yeux.

Ralph: Tu peux tout me dire.

Moi: Je suis la mère d'un petit garçon de 3 mois. Repris-je tristement sur un ton sérieux.

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Vous espérez quoi pour la suite ???

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QU'AI-JE FAIT À CUPIDON?  [Terminé  Et En Réécriture]Место, где живут истории. Откройте их для себя