Captive (Tome 1)

Chapitre 25

Pdv Prélude / Paula

Je me réveille en poussant un petit grognement. Je fixe le plafond avant de me rendre compte que l'on me regarde avec insistance. Je relève le regard vers cette personne et remarque que c'est le garçon de tout à l'heure... Cameron ? Ron ? Non, toujours pas... Aaron oui, voilà c'est ça ! Il tient un carnet dans les mains mais de là où je suis je ne peux rien voir, d'ailleurs il s'empresse de le cacher. Il sourit bêtement et je dois avouer que ça le change beaucoup par rapport à l'image que j'ai eu de lui tout à l'heure quand j'étais réveillée. Ses yeux viennent rencontrer les miens et personne n'ose détourner le regard. Ses yeux sont grands, noirs, profonds et froids, ça donne des frissons. D'un coup, il se lève, continuant de cacher ce qu'il tient et s'en va sans dire un mot.

Ma gorge est toujours sèche et j'ai toujours faim mais je me sens déjà mieux vis-à-vis de la douleur de mes membres, ils semblent moins raidis et je crois même que je peux les bouger, chose que j'essaie de faire de suite évidemment. Je me redresse lentement en retenant quelques jurons et je parviens à m'asseoir correctement. Je pose un pied au sol, puis deux, et je me lance pour me mettre debout. Soudain, je suis prise de nausées et mes jambes tremblent, ne me supportant déjà plus, je vais tomber. Et comme si on me fauchait les jambes, je m'écroule d'un seul coup.

-Prélude ?!

Cette voix résonne dans ma tête.

Avant que je ne percute le sol, deux grandes mains viennent m'entourer et m'empêche de chuter, à la place je me retrouve contre un grand torse chaud.

-Oh Prélude, tu es réveillée, tu vas bien, oh ma princesse !

Cette personne me sert fort dans ses bras et j'en étouffe presque. Mes bras me font un mal de chien mais il continue de serrer un peu plus jusqu'à ce qu'un faible gémissement parvienne à sortir de ma bouche malgré ma gorge sèche. Se rendant subitement compte de son acte, l'homme desserre son emprise et me repose doucement sur le lit.

-Pardon, je voulais pas te faire mal.

J'essaie de lui répondre mais ma langue ne veut toujours pas réagir alors je me contente d'un hochement de tête. L'homme me dévisage avec des yeux inquiets, il semble fatigué, comme s'il n'avait pas bien dormi depuis plusieurs jours.

Puis, vient mon tour de le dévisager. Il est plus grand que moi mais plus petit qu'Aaron. Ses yeux sont de couleur noisette et je trouve ça irrésistible. Je regarde ses cheveux. Ils sont roux. Je n'ai rien contre les roux mais là, ça me rappelle les flashs de tout à l'heure. Ils me reviennent tous en mémoire, moi me faisant frapper par un homme roux, plus puissant que moi et sans pitié, violent et dévastateur. Je m'entends de nouveau crier, crier un prénom, le sien, pour qu'il me lâche.

Ryan.

Je plaque mes mains sur mes oreilles pour ne plus entendre ma voix déformée par la terreur, je ferme les yeux, je me mets en boule sur le matelas, j'ouvre la bouche, je tente d'hurler malgré tout, qu'un faible son parvient à sortir mais j'y mets toutes mes forces. Je m'arrache les cordes vocales et un son plutôt correct sort de ma gorge, un cri déchirant soulignant toute ma douleur en ce moment. L'homme, d'autant plus inquiet, s'approche de moi et essaie de me toucher, je repousse violemment sa main en continuant de crier. Ma voix perd peu à peu d'intensité et je peine à reprendre mon souffle. J'entends encore les voix, je vois encore les images, je sens encore les coups, l'odeur et le goût du sang.

-Mais calme toi Prélude, je ne vais plus te frapper, je l'ai promis à tout le monde dans cette maison et je te l'ai promis pendant que tu dormais, il m'est impossible de recommencer à te frapper...

Il avoue. Il m'a frappée. C'est bien lui dans mes visions. Je dois appeler à l'aide, maintenant. Mais je ne me souviens plus du nom de la jeune fille de tout à l'heure... Marianne ? Myriam ? Morgan ? Non, je ne sais plus, ma mémoire me fait défaut en ce moment... Mais je me souviens encore du nom de l'homme qui était là tout à l'heure, Aaron. Il ne doit pas être bien loin, il est parti il n'y a même pas cinq minutes... Allez, il faut que je rassemble le peu de voix qu'il me reste...