Hate me, addict you

Chapitre 8 - Brent

Chap. 8 - Remords -

C'est typique le genre de soirée que je m'évite en passant par des applications de rencontre sur mon téléphone pour trouver une femme. Ici, rien n'était prévisible, et j'ai complètement perdu le contrôle, ce qui me rend dingue. Alix me trouble. Comment j'ai pu aller si loin dans les toilettes ? Ça ne me ressemble guerre putain. Et son ex, il faut vraiment qu'elle apprenne à se défendre.

- Écoute Alix, je te conseille de mettre les choses au clair avec ton ex si tu veux qu'il arrête de te chercher, ça ce voit à dix milles qu'il se fout de toi. Déclarais-je d'un ton sec.

Elle reste scotchée par ma franchise. Après tout, pourquoi continuer de la vouvoyer après l'épisode des wc. Elle met un instant avant de répondre à présent énervée :

- Ça alors. J'hallucine ! Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire, tu ne sais rien du tout sur cette histoire, aussi merdique qu'elle soit.

Non mais alors elle ne manque pas d'air ! Je soupire bruyamment, cherchant à rester calme.

- Effectivement on ne se connait pas, je ne dis pas tout ça pour te blesser, mais c'est la vérité et tu l'as connaît mieux que moi.

- Brent, ne te mêle pas de ma vie privée. Comme tu dis on ne se connaît pas. Je te défends de me juger.

J'ai l'impression que l'alcool l'aide à s'imposer plus qu'à son habitude. Elle a le regard triste mais la colère brûle au fond de ses yeux.

- Je vais te ramener.

- Je n'ai pas besoin de ton aide.

- Ce n'était pas une question, tu es complètement inconsciente de rentrer à pied dans cet état.

- Ni toi ni Aaron ne m'avaient laissé une seule fois le choix ce soir. Je suis fatiguée, je veux juste rentrer chez moi.

Elle croise les bras, se voulant sur la défensive.

- Effectivement, je ne te laisse pas le choix.

- Alors voilà que tu t'immisces dans mes histoires parce que mon ex me fait du forcing, et voilà que toi maintenant tu t'y mets aussi. Mais qu'est-ce que vous avez tous à vouloir insister ?

- Premièrement, ne me compare plus jamais à ce déchet. Deuxièmement j'ai une voiture, crois-moi si je te ramène ce n'est pas pour profiter de toi. Je te ramène et je me tire.

Je parle sèchement même si je ne suis pas furieux contre elle pour ce qu'elle a fait tout à l'heure, je n'ai pas envie qu'elle rentre seule, c'est trop dangereux. N'importe qu'elle fou voyant une fille innocente, jeune et naïve n'hésiterai pas à s'en prendre à elle. Elle fait mine de réfléchir puis prend la parole, étonnamment plus calme.

- C'est d'accord.

Je n'arrive pas à savoir ce qu'elle pense. Impossible de déchiffrer cette fille. Nous prenons le chemin en direction de ma voiture sans bruit. Je remarque qu'elle tremble, c'est vrai qu'il ne fait pas chaud et la fatigue doit prendre le dessus. Elle me remercie timidement lorsque je pose ma veste sur ses épaules. Je me surprends d'être autant bienveillant avec une inconnue, mais je reste soulagé qu'elle ait accepté ma proposition.

Je n'ai jamais été un gars protecteur envers les femmes que je fréquente. Du moins, l'occasion ne s'est jamais présentée, et c'est tant mieux. Pourtant là ça ne me dérange pas, la situation est différente. Elle me paraît si fragile et peu confiante, que j'ai envie de la réconforter, de lui dire que tout ira bien, qu'elle peut se sentir en sécurité.

Je brise le silence, une fois installé dans la voiture.

- Quelle est ton adresse ?

- C'est toujours tout droit, à quinze minutes d'ici.