Chapitre 2 - Brent

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Chap. 2 - Drôle de désir -

Je suis en nage.

J'essaye de reprendre une respiration normale en prenant ma serviette pour essuyer la sueur qui dégouline sur mes tempes. Pratiquer du sport me fait un bien fou, il m'aide à extérioriser mon énergie et ma colère. J'en fais régulièrement, depuis mon arrivée à Seat-Bellyn. Je me demande encore pourquoi je suis venu vivre ici, la France me plaisait. La nourriture est d'une qualité remarquable, loin d'être ressemblante à celle d'ici. Heureusement que Rachel sait cuisiner, elle a toutes les qualités pour être une bonne mère. Je ne la remercierai jamais assez de m'avoir sorti de ce maudit foyer quand j'étais môme.

Je pars en direction des vestiaires, attrapant mes vêtements propres dans la foulée qui sont rangés dans mon casier, pour ensuite entrer dans une cabine de douche libre.

Je me sens plus léger après une séance de sport, moins nerveux. En sortant de la salle, je me dirige vers l'extérieur et prends une grande bouffée d'air frais, appréciant les rayons de soleil, qui font timidement leurs apparitions entre deux nuages. La météo n'est pas prometteuse pour le restant de la journée, alors profitons du peu de soleil que le ciel nous offre. Je me dirige vers ma voiture, qui n'est qu'autre qu'une Maseratti MC20, mon dernier joujou. J'ai les moyens financiers et j'en profite sans gêne. Laisser moisir l'argent sur un compte en banque serait bien idiot. Avoir les moyens me permet d'être libre, de vagabonder lorsque ça me prend. De rouler pour oublier.

De retour chez mes parents adoptifs, je me dirige vers la cuisine et décide de me presser quelques oranges que je prends soin de verser dans un grand verre. Je suis concentré dans ma tâche lorsque la douce voix de Rachel m'interpelle.

- Oh, tu es rentré.

Je me retourne, mon verre plein de vitamines dans la main.

- Je rentre à l'instant, lui dis-je en souriant.

Depuis mon plus jeune âge, Rachel et Louis m'ont expliqué qu'ils n'étaient pas mes vrais parents, je le savais, et pourtant je les ai toujours considérés comme tels. Pour ma sécurité, ils ont souhaité que je porte le même nom de famille qu'eux, afin que mes géniteurs ne me retrouvent pas. Enfin, du moins ce qu'il en reste. Ma mère est morte, assassinée par mon père. Lui seul est vivant, ce fils de chien.

J'ai quelques souvenirs de mon enfance dont je préférerai oublier, ayant été témoin du meurtre de ma mère à l'âge de huit ans. Malgré ma forte envie de vouloir tout oublier, j'y pense chaque jour. Chaque nuit, je re vis sa mort. Le sport m'aide à atténuer ma haine, mais elle ne l'estompe qu'une courte durée. Plongé dans mes pensées en buvant mon jus pressé, Rachel me sort de ma rêverie.

- Mon chéri, j'ai oublié d'acheter mon shampoing sur internet. Pourrais-tu aller au supermarché m'en récupérer un ?

Cette femme est d'une douceur admirable, je ne peux rien lui refuser.

- Je me demandais justement ce que j'allais bien pouvoir faire de mon après-midi. Bien sûr que je vais y aller.

Elle m'adresse son plus beau sourire avant de venir embrasser ma joue. Je tressaille à ce contact. Elle est toujours tellement douce avec moi. Malgré le fait que je ne sois pas trop à l'aise avec ce genre de petites attentions, Rachel sait qu'elle est la seule à pouvoir se permettre ce genre de geste envers moi. Après tout, elle me considère comme son fils.

Ne sachant pas comment gérer l'émotion qui grandit en moi, elle recule légèrement en remarquant mon visage se crisper.

- Je suis vraiment contente que tu sois de nouveau parmi nous, Brent.

Hate me, addict youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant