Chapitre 11 - Alix

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Chap. 11 - Foutu karma -

Alix

Je suis toujours en train de poireauter devant le château en attendant Monsieur Verjes. Au moment où j'allais abandonner et repartir, j'entends mon téléphone sonner, je le sors de ma poche arrière de mon jean et décroche.

- Alix ?

- Oui ?

- C'est Louis Verjes à l'appareil, nous avons un petit contre-temps et nous ne pourrons malheureusement pas être présent pour vous faire visiter les lieux.

- Bonsoir Monsieur Verjes, d'accord je comprends.

- En revanche mon fils ne devrait pas tarder, il fait partie de notre société et va venir vous faire visiter les lieux.

- D'accord très bien ! Je vous remercie de m'en avoir informé.

- Merci à vous ! À très vite.

Il raccroche. Le rendez-vous est maintenu c'est déjà ça, mais j'ai à faire à quelqu'un que je ne connais pas et ça devient stressant. Je soupire en rangeant mon téléphone. Je regarde autour de moi et toujours personne. Je croise mes bras et les serres contre moi pour me réchauffer. Il est dix-neuf heures trente et le temps se rafraîchit.

Apparemment le fils ne connaît pas le mot « assiduité» punaise, je commence à m'impatienter. Quelle idée de mettre une jupe en février, je ne sens même pas le collant noir sur ma peau, mais juste le froid.

- Bonsoir, excusez mon retard j'ai dû régler une affaire avant de venir.

Je me retourne soulagé que mon client soit arrivé, mais mon cœur manque de lâcher quand je l'aperçois, lui, sur mon lieu de rendez-vous.

Le rendez-vous le plus important que j'ai eu à faire depuis mon contrat chez Novat'OR.

- Alix ?

- Brent ?

À la seconde où nos regards se croisent on sort chacun le prénom de l'autre en cœur. Nous sommes manifestement tous les deux étonnés de nous voir ici. En quelques secondes tout mon stress est décuplé.

- Serais-tu le fils de Monsieur Verjes ? Demandais-je gênée, après avoir dégluti péniblement.

- Est-ce à toi que je dois faire visiter les lieux ? Répond-t-il froidement, sans prendre le temps de répondre à ma question.

- Tout à fait, dis-je sur le même ton que lui.

- Putain, j'y crois pas.

Je reste scotchée, voilà que je me retrouve professionnellement face à l'homme auquel je n'ai pas arrêtée de penser ces derniers jours. Ce qui m'agace c'est de voir clairement que ma présence le dérange. Ce n'est pas possible d'avoir un karma comme le mien. Je me suis toujours promise de ne jamais mélanger travail et vie privée et voilà que ça me tombe dessus. Je ne comprends pas pourquoi il m'a l'air si désagréable alors que c'est moi qui viens de patienter pendant plus de trente minutes dans le froid.

Il s'avance vers la porte du château et sort les clés de sa poche pour déverrouiller l'entrée. Je remarque qu'il est très bien habillé. Une chemise blanche parfaitement à sa taille avec une veste noire et un pantalon également noir. Il a une jolie montre au poignet, je n'ose pas imaginer sa valeur mais elle lui va très bien. Il a tout l'air d'un homme d'affaires.

La porte s'ouvre, cette visite m'angoisse encore plus désormais.

Il entre et je le suis en gardant une distance peut-être un peu exagérée, mais je ne veux pas qu'il y ait ambiguïté. Une fois entrée, je suis émerveillée. Nous arrivons dans une immense salle avec des hauts plafonds impressionnants. À quelques mètres de nous, un magnifique escalier s'impose permettant d'accéder à l'étage. Je vois de jolies arches et des dessins sculptés gravés dans la pierre, je suis consciente qu'il y a un espace immense pour accueillir beaucoup de monde. La soirée accueillera un peu plus de trois-cents personnes.

Hate me, addict youWhere stories live. Discover now