Hate me, addict you

Chapitre 15 - Alix

CH. 15 - Un sueño despierto -

Nous allons jusqu'au bar, là où Brent commande nos boissons. Pendant que le barman prépare notre commande, je sens le regard de Brent se poser sur moi, ce qui m'intimide d'autant plus. Quelques minutes après, le serveur pose nos verres sur le comptoir, je les admires, ce sont des cocktails d'un rouge flamboyant !

- À quoi sont-ils ? Demandais-je, curieuse.

- Il porte le nom de « Sensual-Sun ». C'est un mélange de framboises, citron vert, vodka et champagne, un vrai délice.

Il ne manque pas d'appuyer sur ces derniers mots d'une façon sensuelle, que je tente d'ignorer. Je prends mon verre et il en fait de même.

- Trinquons pour ton anniversaire.

Je lui souris gentiment et tend mon cocktail en le regardant, tout en remarquant une petite lueur vacillante dans ses yeux, très subtil mais je ne pense pas me tromper.

Nos verres s'entrechoquent et nos regards continuent de se soutenir mutuellement. Malgré la musique forte et ces gens aisés tout autour de nous, j'ai comme l'impression de n'être qu'avec lui, seule au monde, déconnectée de la réalité. J'aspire le cocktail à travers la paille en bambou, laissant les arômes, danser dans ma bouche. J'adore son goût, un mélange de fruits, de sucres et de bulles.

- Un vrai délice, je confirme.

Je sens sa main glisser sur ma taille ce qui me vaut un énième frisson depuis le début de la soirée. Il s'approche de moi pour venir me parler à l'oreille.

- Tu es vraiment splendide ce soir.

La chaleur s'empare de mon corps. Son parfum emplit mes narines et sa bouche est si proche de ma peau que je frémis à ce contact.

- J'en doute, à côté de toi.

- Tu l'es, crois moi.

J'ai déjà bien entamé mon cocktail quand j'entends une musique que j'adore «Balaindo» d'Enrique Iglesias. Sans hésiter, je me tourne vers Brent.

- Tu sais danser ?

Il sourit face à mes yeux qui le supplient, et fait mine de grimacer.

- Je suis sûre que tu sais ! Dis-je en rigolant.

Nous posons nos verres presque vides et nous nous dirigeons vers la piste. Je n'arrive pas à croire que je vais danser avec lui, là maintenant devant tous ces gens, moi qui suis de nature très réservée, décidément je ne cesse de me surprendre en ce moment. Nous arrivons sur la piste pleine, je me retourne pour lui faire face, et le regarde s'approcher de moi. Des projecteurs aux multiples coloris illuminent la piste. Brent prend ma main droite, la relevant à la hauteur de son épaule, entremêlant nos doigts et place son autre main dans le creux de mon dos.

Les pulsations de mon cœur s'accélèrent à cet instant. Nos corps se serrent et nous dansons au rythme de la musique, sur un air de salsa. Ces douze ans de cours de danse, me servent enfin !

Cette soirée est de loin la meilleure que j'ai pu passer de toute mon existence. Notre contact visuel se prolonge, je suis incapable de le lâcher des yeux. Il ressert notre étreinte, pendant que notre danse langoureuse colle un peu plus mon corps mince et souple au sien fort et imposant. Il me fait tourner quelques fois ce qui fait voler dans le vent mes long cheveux. Je me sens belle à ses côtés. Nous avons tous les deux, un sourire qui ne quittent pas nos lèvres respectives. Nous profitons de ce moment si magique. Il mène la danse comme un professionnel, c'est étonnant comme il sait tellement de choses. Il nous arrive parfois de chanter sur la musique, en rigolant, sous le regard interrogateur de certaines personnes. Brent doit surement se douter que les gens le regarde à lui, se demandant ce qu'il fait avec une femme comme moi. Mais je vois qu'il s'en fou royalement ce qui me pousse à continuer notre danse dans cette complicité naissante.

La musique se termine, je reprends mon souffle et revient à la réalité, me détachant de Brent à contre coeur.

- Merci infiniment pour cette soirée, Brent.

- Tu ne cesses de m'étonner, je ne pensais pas que tu t'y connaissais en danse ?

- Hum hum j'ai quelques secrets bien gardés tu sais.

Je pointe mon index vers lui comme pour faire mine qu'il devrait se méfier de moi.

***

La soirée touche à sa fin, il est près de deux heures du matin. Brent me raccompagne en voiture jusqu'à mon appartement. Une fois devant, il éteint le moteur, puis pivote pour me regarder en s'appuyant sur le siège passager. Je ne peux nier sa beauté qui est déstabilisante. Machinalement, j'enlève ma ceinture quand soudain, je sens sa main se poser sur le bas de ma cuisse.

- Mademoiselle Parker...

Je le fixe pendant un court moment, mon cœur s'accélère si fort que je crains qu'il ne soit propulsé hors de ma poitrine dans la seconde qui suit. Depuis quand n'avais-je pas ressenti cette sensation ? Le visage d'Aaron arrive dans ma mémoire, et cette pensée me terrifie. Je m'oblige à me contenir et à essayer de chasser ces images car Brent n'est pas comme Aaron.

Le contact de sa main légèrement en mouvement sur ma jambe, se veut rassurant. Il s'approche de moi ne lâchant pas mon regard pour autant. Ses yeux sans ciller me retiennent captive. À présent je peux sentir son souffle se mêler au miens. Il n'est qu'à quelques centimètres de mon visage.

Nos bouches se frôlent, nos souffles fusionnent, s'entre-choquent ce qui me fait instinctivement fermer les yeux pour en apprécier le contact. Je le sens se reculer légèrement, me faisant ré-ouvrir les yeux, il cherche à avoir mon approbation avant de continuer. Je retiens un sourire, j'ai à présent les cartes en mains et je sais que j'en meurs d'envie. Je m'approche lentement comme il l'a fait, jouant quelques secondes à l'effleurer avant de l'embrasser délicatement. Ses mains encerclent mon visage et comme-si la température n'était pas assez élevée dans la voiture, il vient caresser mes lèvres avec le bout de sa langue. J'entre-ouvre celles-ci lui laissant libre accès, et nous commençons un baiser à la fois langoureux et passionné. Mon bas-ventre se réveille trop vite à mon goût, mais bon dieu que j'aime ça. Je viens glisser ma main sur sa joue, découvrant la sensation de sa barbe me chatouillant entre les doigts. L'une de ses mains vient s'enfouir dans ma nuque. C'est puissant, déstabilisant que j'en laisse échapper un gémissement contre ses lèvres humides.

Quelques secondes passent avant qu'il ne vienne interrompre notre baiser à contre coeur, nous faisant reculer instinctivement.

- Merci pour tout, Brent. Bon... Je ferai mieux d'aller dormir.

- Fais de beaux rêves, princesse.

Nous échangeons un dernier sourire avant que je ne sorte de sa voiture de luxe. J'ai cru fondre à son surnom. J'entend derrière-moi la voiture démarrer puis s'éloigner. Le froid me ramène à la réalité trop brutalement à mon goût.

Une fois dans mon appartement je m'empresse de me déshabiller et de m'enrouler sous la couette pour commencer une bonne nuit de sommeil en ayant qu'une chose en tête :

Re penser à cette soirée que m'a concocté Monsieur Verjes.