Chapitre 1-1 Alix

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Chap. 1 - L'amour ça craint -

Écouteurs dans les oreilles, je mets quelques produits frais dans mon sac de course posé dans le caddie. Je déteste faire les magasins, surtout quand il s'agit de nourriture, je n'y trouve rien de passionnant. Alors je chantonne pour me donner du courage en essayant de faire abstraction à ce couple qui se dévorent du regard. Bon sang, ça me désespère. Je jette quand même un coup d'œil sur ces tourtereaux, ils ont l'air sincèrement amoureux. Le jeune homme arrange une mèche de cheveux de sa moitié qui lui tombe sur le visage. Elle lui sourit, les yeux plein d'amour.

L'amour ça craint. Sans déconner, il y a certainement des failles dans leur vie privée, cela ne peut pas être parfait autant que ça en à l'air de l'extérieur. Les gens aiment se donner une apparence parfaite, fausse, idéale. Mais rien de tout ça n'est vrai, n'est-ce pas ? Par exemple, mes voisins que je supporte depuis presque un an, font comme-ci ils étaient super heureux quand nous nous croisons. Malheureusement pour eux, nos appartements sont mal isolés, je les entends se disputer régulièrement. Et je peux garantir que celui qui porte la culotte dans leur couple ce n'est certainement pas Monsieur Bodybuilder.

Ok, ma vie sentimentale se résume à un échec. J'en ai énormément souffert à l'époque, mais aujourd'hui me voilà plus forte. Mes envies sont différentes, je ne veux plus fréquenter ce genre d'homme. Aaron m'a trop fait souffrir et mon âme est marquée au fer à jamais. Parfois il m'arrive de repenser à lui, d'imaginer ce que cela aurait pu donner s'il n'avait pas franchi certaines limites, mais c'était impossible. Ce genre d'homme ne peut pas évoluer et je l'ai compris. Puis, je dois être honnête envers moi-même, si l'envie me prenait à vouloir rencontrer des hommes ce serait peine perdue. Je suis trop réservée et coincé donc ce serait compliqué et absurde de le tenter.

- C'est pas vrai, me disais-je à moi-même.

Lorsque je poursuis mes achats, ce que je découvre me fait aussitôt sortir de mes pensées en oubliant la chanson provenant de mes Air Pods. Mon ex, se tient non loin de moi avec sa nouvelle petite amie. Mon cœur se serre, quelle sensation étrange d'avoir été remplacée. Même si cela fait deux ans, le revoir me donne l'impression que nous deux, c'était hier. Le voir tout près, fait ressurgir un mélange de sensations désagréables, des émotions contradictoires défilent extrêmement vite en moi. Je reste figée au milieu du rayon, j'inspire profondément, comme pour chasser l'angoisse qui me gagne. À ce moment-là, le temps s'arrête. Appuyée sur mon caddie je les observe, ne prêtant aucune attention à ce qui m'entoure. Il pourrait y avoir un tremblement de terre que je ne remarquerais même pas.

Je suis perdue dans mes pensées, je les observe, je les envie, je le déteste, j'ai envie de lui crier ma peine, je bouillonne de l'intérieur quand soudain quelqu'un me tapote gentiment l'épaule. Je me retourne en sursaut, sortant de mes pensées, faisant face à un homme que je ne connais pas.

Un homme d'apparence renversante. Distinguée. Intimidante. Il a la taille d'un mannequin sortie tout droit d'un magazine de mode. Plutôt grand, doté d'une carrure parfaitement musclée, son pull ne manque pas de souligner ses biceps. Sa posture est élégante, et son visage doux est en partie mangé par une barbe fournie parfaitement bien taillée, ses lèvres un peu fortes, mais bien dessinées soulignent la blancheur de ses dents. Ses cheveux à demi-épais brun, mi-long, sont coiffés en bataille. La noirceur de ses cheveux, de sa barbe, de ses sourcils et de ces cils font véritablement ressortir ses yeux d'un bleu océan. Son beau regard bleu d'acier rencontre le mien et en une fraction de seconde il se passe quelque chose en moi. Je ne peux pas l'expliquer mais je le ressens. Forcée de détacher mes yeux des siens, je remarque que sa bouche est en mouvement. Il me parle, réalisant soudain que j'ai toujours mes écouteurs, je n'ai rien entendu. Tout en les ôtant, j'observe à nouveau ses yeux clairs, c'est instinctif, ils sont hypnotisants.

Hate me, addict youWhere stories live. Discover now