Chapitre 4 : Kullat Nunu

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A quoi servent les livres s'ils ne ramènent pas vers la vie, s'ils ne parviennent pas à nous y faire boire avec plus d'avidité?   -Henry Miller

A quoi servent les livres s'ils ne ramènent pas vers la vie, s'ils ne parviennent pas à nous y faire boire avec plus d'avidité?   -Henry Miller

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Lorsque Marina ouvrit les yeux, un mal de tête la foudroya soudainement. Ses souvenirs de la veille étaient encore flous. Elle se tourna sur son flanc, et aperçu ses vêtements éparpillés dans toute la pièce. Tout lui revint alors.

La jeune danseuse se rappela du tête-à-tête organisé par son copain. Pour une romantique comme elle, cela ne pouvait être que le début d'une bonne soirée. Il avait commencé par la questionner sur l'avancée de sa nouvelle chorégraphie et sur ses idées de nouveaux pas. Comme la jeune femme ne semblait pas vouloir partager sur ce sujet, Mathias avait rempli son verre de vin blanc. D'habitude, celle-ci ne pouvait pas boire, elle avait un régime strict à suivre, mais elle pouvait bien faire une exception, cette fois. L'alcool arrivait toujours à délier la langue de sa compagne. Il lui a resservi un autre verre, puis un autre, jusqu'à ce que Marina devienne un moulin à paroles. Elle lui parla de sa peur d'échouer au « spectacle », elle fit même les guillemets avec ses mains en rigolant de manière pas trop gracieuse, comme une personne qui avait un peu trop bu. L'homme lui expliqua que ce n'était pas grave si elle ratait, que si elle ne se sentait pas capable de le faire, il valait mieux laisser tomber. En vérité, Mathias était effrayé à l'idée que l'amour de sa vie réussisse si bien, qu'elle finisse par être embauchée dans une compagnie à l'autre bout du monde. Si elle l'était, bien-sûr il la suivrait et trouverait un autre travail, apprendrait une nouvelle langue s'il le faut, mais préférait continuer à mener sa petite vie tranquille, là où il savait que Marina était en sécurité, auprès de lui, dans leur grande maison.

Après avoir parlé pendant des heures, la jeune danseuse se leva, pas très stable sur ses pieds, et s'empressa de mettre les assiettes dans le lave-vaisselle. Elle avait hâte de retrouver son lit. Soudain, le souffle chaud de Mathias caressa son cou, il descendit jusqu'à sa clavicule et y déposa un baiser. Quand la jeune femme souhaitait retrouver son lit, ce n'était pas dans ce sens là qu'elle voulait dire, elle avait besoin de repos. Mais Mathias était déjà à moitié écrasé sur elle, et il fallait le remercier pour cette soirée. Elle l'embrassa en retour et les deux se dirigèrent vers la chambre. Quelle soirée âgitée.

Avant de marcher jusqu'au studio de danse, Marina chercha dans la pharmacie de quoi atténuer son mal de tête. Elle prit la première plaquette qu'elle vit, et en avala trois cachets. « Cela devrait être suffisant », pensa-t-elle.

La douleur sembla s'être complètement dissipée lorsque cette dernière poussa les portes vitrées de l'établissement. Elle allait louper les cours des trois premières heures, normalement réservés au Pilate avec Mme Jana, pour à la place terminer les nouveaux pas de sa chorégraphie avec la professeure Russe. Sur le chemin, la jeune femme avait pensé à quelques pas qui pourraient parfaitement s'inscrire après l'enchaînement au sol. Sous le regard attentif de Petrovska, Marina se releva tout en roulant le dos, jusqu'à ce que sa tête soit complètement cachée par le reste de son corps. Celle-ci contracta alors le haut de son dos, et relâcha la pression de ses bras, qui fendirent l'air en un mouvement d'oiseau prêt à s'envoler, pour ensuite effectuer un échappé. Malgré le regard inerte de la professeure, elle était en fait ébahie de la chorégraphie de son élève. Les enchaînements étaient variés, très bien exécutés et donnaient l'impression qu'elle volait, ou plutôt flottait, grâce à la légèreté de ses mouvements. Petrovska lui donna cependant quelques conseils, et ces dernières répétèrent jusqu'au prochain cours, celui de cardio, qui finissait tôt pour une fois, à 16h.

C'est à bout de souffle que Marina rentra chez elle, le cardio l'avait tuée. Devant sa maison, deux voitures étaient garées : celle de Mathias et... de sa mère ! Cela faisait plus d'une semaine qu'elles ne s'étaient pas vues. Bien que parfois la pression de sa mère quant à la danse l'insupportait, les deux avaient une relation presque fusionnelle. De plus, maintenant que son père était au Pérou pour une mission humanitaire durant un mois, sa mère se sentait parfois seule.

-Maman, qu'est ce que tu fais là ? lui dit-elle un sourire aux lèvres.

-Je ne peux pas venir voir ma fille adorée ? S'enquit sa mère. Je pensais qu'on pouvait faire une sortie en famille, vu que tu as terminé les cours plus tôt. Je nous ai réservé 3 entrées pour le Musée d'Art de Van Gogh.

Marina lâcha un soupire presque inaudible. Un détail chez sa mère l'agaçait, c'était ses manières de bourge. Si l'on remonte au Moyen-âge, les ancêtres de leur famille faisaient partie de la haute bourgeoisie. Bien qu'aujourd'hui, cette vision du monde ait évolué, la mère de la jeune femme était très conservatrice et tenait à faire perdurer le prestige de leur famille. Sa fille, elle, n'y accordait aucune importance. Elle détestait les cours d'Histoire de l'Art y compris tous les noms des tableaux qu'elle n'arrivait jamais à retenir. Mais sa mère avait déjà pris la décision pour elle.

Après quinze minutes de route, Marina, sa mère et son copain se tinrent face à l'imposante bâtisse. Tous restèrent sans mot. Même si la jeune danseuse ne porte pas l'art dans son cœur, elle doit admettre que l'endroit était époustouflant. Celle-ci poussa la porte qui indiquait les heures d'ouvertures. Mercredi : 9h à 12h et de 13h à 18 h. Elle sortit son téléphone et regarda l'heure. 17h00. Au moins ils ne resteraient pas figés devant les tableaux pendant trois heures. Lorsqu'elle passa le portail de sécurité, elle remarqua qu'une autre femme, avec des cheveux bruns au carré, la regardait intensément. La jeune danseuse n'avait jamais eu droit à un tel regard. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il voulait dire. « Est-ce qu'ils accueillent tous les clients de cette façon ? » pensa-t-elle avant qu'un nouveau mal de tête l'assaille.

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Tell the stars I love you (FINIE)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora