"Tu avais raison, je commence aussi à tomber amoureuse de la nuit" exprima-t-elle d'une voix pétillante, "Regarde ! La lune est si belle ce soir". C'était la première fois que Marina prêtait réellement attention au ciel. Tatiana, elle, connaissait c...
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J'ai le sentiment que, quelque part en toi, il y a quelque chose que tout le monde ignore -L'ombre d'un doute
(à écouter avec la musique pour plus d'intensité)
Deux jours après, Tatiana s'était réveillée tôt, dans l'espoir de passer un peu de temps avec Marina. Malheureusement, elle était déjà partie. Elle avait une répétition très importante pour l'examen final, et Petrovska exigeait que ses élèves soient présents à la première heure du jour. Un peu déçue, elle allait replonger dans ses rêves, quand elle aperçut un bout de papier sur la table de nuit. La jeune artiste le prit et le lut à voix haute : « Si ta vie est tracée, dévie ! Prends des routes incertaines, trouve des soleils nouveaux –Gaël Faye ». Marina avait entouré ces derniers mots et avait inscrit « Laisse-moi être ton soleil ». Sa mauvaise humeur disparut complètement, et un éclair de joie illumina son visage. Même quand la jeune danseuse était pressée, elle trouvait toujours du temps pour faire sourire sa petite amie. A l'arrière du papier, se trouvait une adresse que la jeune femme connaissait bien. C'était une petite clairière, qui offrait une vue dégagée sur le ciel étoilé. Marina lui demanda de la rejoindre là après son travail, car elle a une nouvelle grandiose.
Impatiente de savoir ce qui se cachait derrière cette surprise, Tatiana faisait les cent pas dans le musée, incapable de tenir en place. La journée lui parut être une éternité. Finalement, les visites s'émoussèrent et elle en déduit qu'elle pouvait quitter la galerie.
Marina l'attendait déjà depuis une dizaine de minutes, et quand elle la vit, elle sauta dans ses bras, pétillante de joie. Tatiana ne l'avait jamais vue aussi heureuse. Mais quelle était cette bonne nouvelle ?
-On part en Espagne, s'écria Marina, toute excitée.
-Quoi ? Comment ça, en vacances ? Interrogea Tatiana, pas sûre de comprendre où elle voulait en venir.
-Non ! Habiter ! S'exclama Marina le visage rempli d'une joie intense.
Comme les yeux verts demeurèrent incrédules, la danseuse s'expliqua.
-Quelques semaines après mon spectacle de danse, qui était plutôt un concours, le directeur de mon école de danse m'a demandé de le recevoir dans son bureau. Je pensais qu'il allait me faire une réflexion sur je ne sais quoi, mais c'était tout le contraire ! Il m'a félicité.
C'était donc pour cette raison que, lorsque Tatiana avait oublié son sac, elle avait croisé Marina devant la porte du directeur.
-Il a aussi expliqué que les gagnants de ce concours avaient de fortes chances d'être contactés par d'autres compagnies internationales, mais les places étaient très prisées, donc je ne devais pas me faire de faux espoirs...
« Ne continue pas », supplia Tatiana intérieurement, effrayée à l'idée d'entendre la suite du récit.
-Mais ce matin, le directeur m'a contacté et m'a dit qu'il avait une bonne nouvelle pour moi ! Je me suis précipitée à la danse et il m'a montré un mail d'une compagnie espagnole qui demandait à me prendre et à me former pendant trois ans. On logera dans une sorte d'auberge de jeunesse, c'est vrai qu'il y a mieux, mais je peux avoir une chambre de deux. L'Espagne ! Tu te rends compte ? Mon rêve les palmiers, le sable fin et les larges côtes avec la mer comme seul paysage ! En plus...
