"Tu avais raison, je commence aussi à tomber amoureuse de la nuit" exprima-t-elle d'une voix pétillante, "Regarde ! La lune est si belle ce soir". C'était la première fois que Marina prêtait réellement attention au ciel. Tatiana, elle, connaissait c...
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Les gens s'en vont mais la façon dont ils sont partis reste -Milk and honey
Tatiana
Depuis le départ de Marina, sa santé n'avait fait que décliner. Mais la voir en Pologne, alors qu'elle devait se trouver en Espagne l'avait retournée. Comme si malgré le ciel sombre, il restait quelques étoiles lui apportant un faisceau de lumière. Tatiana pensait que Marina lui avait fait une sorte de surprise, et bien que ce soit l'artiste qui l'ait poussé à partir, elle était tellement contente que sa danseuse soit là. Elle allait s'approcher pour lui présenter ses excuses, quand la scène qui se déroula devant elle la transperça. Une autre femme était en train d'embrasser Marina. Comment était-ce possible ? Ne pouvant supporter ce spectacle, elle s'éclipsa dans la salle réservée au personnel. Prise de vertiges, elle décida de s'asseoir. Sa respiration devenait de plus difficile, Elle essaya d'appeler à l'aide mais tomba à terre. Ce qu'il se passa après était flou : une ambulance, des « tenez bon mademoiselle » et puis le vide.
Marina
Dans le taxi, Marina était totalement perdue et énervée. Pourquoi est-ce-que la seule femme qui pouvait l'aider s'était mise à l'embrasser ? Alors qu'elle était au courant que le cœur de la danseuse était déjà pris. C'était peut-être un signe. Un signe que cela ne servait à rien de partir à la poursuite d'une personne qui n'était plus dans notre vie. Rien ne fonctionnait, tous ses efforts furent détruits en cendres. Alors, elle décida de repartir en Espagne. Au moins là, elle avait un espoir d'avenir, et de réussite.
-L'aéroport vous êtes sûre, mais vous n'avez pas de valise ? Remarqua le chauffeur.
-Allez-y.
L'homme démarra la voiture et partit en direction de l'aéroport. Le trajet n'était ni agréable ni désagréable, quand soudain, à un croisement, le chauffeur n'avait pas vu l'ambulance arriver à toute vitesse. La tête de Marina frappa contre la portière, et lui ouvra l'arcade sourcilière. Le conducteur quant à lui, était touché plus gravement. Il fallut faire venir une deuxième ambulance.
A l'hôpital, Marina attendait dans la salle d'attente des urgences, inquiète pour le chauffeur de taxi. Elle allait chercher de l'eau, quand elle surprit une conversation des médecins.
-Nom ?
-Tatiana V...
-Son état ?
-Très grave, monsieur. On a réussi à la réveiller, mais elle nécessite une opération de toute urgence sinon, son cancer du poumon va la tuer.
-Excusez-moi ! S'écria Marina. Où est-elle ?
En entendant le médecin prononcer son nom, ses souvenirs lui réapparurent instantanément. Le musée d'Art de Van Gogh, sa passion pour l'astrologie, son petit appartement sombre. Marina se souvenait de tout. Excepté sa maladie. Elle était sûre que Tatiana ne lui avait jamais avoué qu'elle était malade. Depuis combien de temps l'était-elle ? Était-ce pour cela qu'elle demeurait si secrète ? En apprenant cette nouvelle, une bouffée d'amour empara la jeune femme. C'était bête, mais c'est à ce moment là qu'elle avait réalisé que Tatiana était la femme de sa vie. La première et dernière femme dont elle tomberait amoureuse. Toute sa vie, elle avait entendu dire qu'elle devait absolument réussir dans la danse, que la danse devait constituer son rêve, la danse et rien d'autre. Mais aucun spectacle, aucun concours ne lui avait procuré autant d'adrénaline qu'un contact de peau entre les deux jeunes femmes. Pendant des années, la danseuse avait pourchassé son rêve, en pensant que c'était ce qui allait la compléter, la rendre heureuse. Ce n'était pas le cas. Tatiana n'avait pas détruit son rêve, elle lui avait fait réaliser que c'était elle, le rêve de la danseuse.
-Il n'y a que les personnes proches qui peuvent la visiter, madame.
-Très bien, je suis sa femme. Donnez-moi immédiatement le numéro de sa chambre.
Le médecin fut un peu ébranlé d'entendre cela. « Sa femme ». Mais l'intervention chirurgicale aurait lieu dans une dizaine de minutes, ce qui lui laissait le temps de recevoir une visite.
-213.
Marina se mit à courir à toute vitesse, comme si sa propre vie en dépendait, comme si plus rien autour d'elle n'avait d'importance, seulement celle qui se trouvait dans la chambre. Pourtant, la danseuse s'arrêta net dans sa course, quand elle aperçut une peinture accrochée sur le mur de l'hôpital. Elle sourit et la décrocha, puis reprit sa course.
Le visage de l'artiste était crispé de douleurs, et chaque respiration la fatiguait.
-Tu n'es pas avec ta nouvelle copine ? Demanda Tatiana d'un air narquois.
Même entre la vie et la mort, elle ne pouvait s'empêcher d'être ironique.
Marina s'approcha d'elle, lui déposa le tableau sur sa table de chevet, et couvrit son front de baisers.
Elle lui expliqua toute la situation, son amnésie, le malentendu du baiser, ses recherches pour la retrouver. Tatiana tentait d'articuler qu'elle était malade, mais Marina ne voulait pas qu'elle épuise le si peu de souffle qu'elle avait. Elle posa lentement ses lèvres sur les siennes pour lui interdire de parler. Elle lui prit les mains et lui supplia d'être forte, et de s'en sortir.
-Si tu laisses ta maladie gagner, c'est moi qui vais mourir, chuchota Marina.
-C'est l'heure, affirma le médecin en entrant dans la chambre.
« C'est l'heure ». Mais l'heure de quoi ? L'heure de reprendre une vie heureuse, ou bien l'heure de la fin de leur histoire ?
Tatiana
Le médecin la transféra dans le bloc d'opération. Avant l'anesthésie, Tatiana agrippa le bras d'un chirurgien et chuchota : « Je vous en supplie, dites aux étoiles que je l'aime. »
Durant l'opération, une grande lumière blanche berçait la jeune femme.
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♥C'est l'avant dernier chapitre !!!! Alors, vos hypothèses?
