Chapitre 14 : Cygnus

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Le bien que l'on fait parfume l'âme   -Victor Hugo

Le bien que l'on fait parfume l'âme   -Victor Hugo

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Tatiana (au même moment...)

Lorsque la notification d'un numéro inconnu apparut sur son écran, Tatiana ne put en croire ses yeux. Elle avait perdu tout espoir que Marina la contacte, et voilà qu'elle revenait comme si de rien n'était, avec un simple « hey ». Bien-sûr, cela lui faisait plaisir, et même dix ans après, ses messages lui feraient autant d'effets. Mais, la jeune artiste ne comptait pas répondre, vexée qu'on puisse mettre autant de temps à la contacter. Tatiana n'était pas censée recevoir cette notification avant la fin de son service, car au musée, les employés avaient l'interdiction formelle de sortir leur téléphone. Cela dit, selon la jeune femme, les règles avaient étaient créées pour être enfreintes. Et, croyez-le ou non mes chers lecteurs, mais la transgression de cette règle va littéralement lui sauver la vie.

Ce samedi, le prix des entrées au musée était réduit, ce qui eut pour conséquence une marée humaine affluant dans les allées centrales, se bousculant pour prendre en photos les œuvres. Tatiana ne supportait guerre ce capharnaüm et décida de s'isoler dans les allées un peu plus éloignées, là où trônaient pourtant, selon elle, les meilleures peintures de Van Gogh. Elle observa une autre femme en train d'admirer la toile Les cyprès. La plupart des visiteurs ignoraient cette toile, car elle ne semblait pas bien spectaculaire. Elle représentait un arbre, un cyprès plus exactement, dans un paysage banal. Tatiana, elle, adorait cette toile rien que pour un seul petit détail. L'arbre avait été peint lors d'une journée ensoleillée, le ciel bleu en témoignait. Or, le supposé soleil prenait en réalité la forme d'une lune en croissant. La jeune femme voyait dans ce détail, tout le paradoxe du peintre, paradoxe dans lequel elle se retrouvait aussi.

Etonnée qu'une autre personne s'intéresse autant à une de ses œuvres préférées, Tatiana s'approcha : « Quelle belle peinture n'est-ce-pas ? ». La jeune femme sursauta.

-Oui ! Je trouve qu'elle dégage quelque chose de spécial. Oh, vous travaillez ici, dit-elle en remarquant le nom affiché sur la chemise de la guide. Pouvez-vous m'en apprendre d'avantage sur cette toile ? Je n'y connais pas grand-chose.

-Bien-sûr ! S'enthousiasma Tatiana.

Elle lui expliqua dans un premier temps que Van Gogh était considéré comme fou, mais la jeune femme préférait utiliser le mot « incompris ». L'homme voyait des éléments imperceptibles pour une personne normale, et il essayait de l'exprimer sur la toile. Il ne faisait pas spécialement attention à l'esthétisme, mais au sentiment et ressentis qui se dégageait de la toile. C'est pourquoi il n'a cessé de recevoir des critiques, disant que ce n'était pas joli à regarder, qu'il n'avait pas le droit de se nommer « peintre », et qu'il était une honte à la société. Cela s'est révélé faux évidemment, cet artiste était seulement en avance sur son temps. Ce n'est que des années après sa mort, qu'il a commencé à connaître un tel succès. Tatiana se désola que le peintre ne soit plus là pour voir que ce qu'il entreprenait n'était pas toujours voué à l'échec. Comprenant qu'elle déviait de la toile, elle se reprit.

Tell the stars I love you (FINIE)Where stories live. Discover now