Chapitre 28 : Cebalrai

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On les appelle "charnelles"ces personnes qui donnent tout émotionnellement, âme, coeur, corps et esprit

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On les appelle "charnelles"ces personnes qui donnent tout émotionnellement, âme, coeur, corps et esprit. Celles qui, une fois entrées dans ta vie te changent entièrement, celles qu'on écoute au-delà de la peau, jusqu'à l'intérieur de l'os, celles qui de la passion en font une raison, celles dont si tu tombais amoureux, eh bien... il faut d'abord en trouver ! Seulement après cela, tu me comprendras   -Fernando Pessoa


Marina

Dans l'avion, mille et une pensées la traversèrent. Où allait-elle aller ? Par quoi allait-elle commencer ? Comment trouver une personne qui nous est inconnue ? Le pouvoir du cœur pouvait bien la surprendre... Elle était arrivée à l'aéroport de Pologne et, pendant qu'elle marchait en direction de la cafétéria, une brise de vent apporta un journal devant ses pieds. Sa curiosité la poussa à lire le contenu de ce journal. « Qu'est-ce-qui s'est passé durant mon absence ? » se demanda-t-elle en ouvrant la première page. C'était un périodique local, et les informations ne semblaient pas d'une grande importance. Cela dit, elle était contente que la ville de Koszalin ait réussi son projet zéro déchet pour le mois de juin. Alors qu'elle allait reposer le journal, la photo d'un homme attira son attention. Il lui était familier mais elle n'arrivait plus à se souvenir du lieu où elle l'avait vu. En lisant la description, elle apprit qu'il était mort, une crise cardiaque. Marina se désola du sort de ce « Samuel ». Elle poursuivit sa lecture et lorsqu'elle apprit sa profession de tatoueur, un flash de souvenirs la percuta. Mais oui ! C'était lui qui avait dessiné son tatouage. Et ce tatouage, elle ne l'avait pas fait seule, elle était en compagnie de la jeune femme qu'elle avait vu dans ses rêves ! Marina se rappela du regard bienveillant et rassurant de Tatiana lorsque l'aiguille de la machine transperçait la chair de ses côtes. C'était le genre de regard rempli d'amour, qui parle de lui-même. La danseuse s'était promis de ne jamais oublier ce regard ! Et dire qu'elle était à deux doigts de ne pas s'en souvenir...

Marina réfléchit un instant et arriva à la conclusion qu'elle devait se rendre à l'enterrement. Bien qu'il y ait une chance infime que la jeune femme y soit, l'infimité était tout ce qu'elle avait maintenant. C'était peut-être étrange d'aller à l'enterrement de son tatoueur, mais peut-être que ce Samuel et elle se connaissaient d'avant. Marina s'empressa de chercher le numéro d'un taxi afin qu'il puisse l'emmener là-bas.

Tatiana

Lorsqu'elle se réveilla, Tatiana entama sa routine habituelle : toilettes, préparer le café, s'habiller. Elle s'arrêta un instant. Elle avait oublié de relever le courrier. Une étrange carte était cachée par quelques factures qu'elle n'avait toujours pas payées. Cette carte eut l'effet d'un choc électrique. Elle annonçait l'enterrement de son vieil ami, Samuel. De puissantes larmes déferlèrent sur les joues glacées de Tatiana. Pourquoi fallait-il que tout le monde s'en aille ? Elle posa la main sur son tatouage et sourit tristement. « Au moins j'aurai toujours une partie de lui en moi » se dit-elle pour surmonter cet évènement. La jeune femme regarda la date de l'enterrement et... c'était aujourd'hui ! Mais depuis quand n'avait-elle pas regardé dans sa boîte aux lettres ? L'heure prévue était 14h, elle avait encore le temps, se disait-elle. Il n'est que 13h52 ! Mais ce n'est pas possible de se lever si tard ! Avant, Tatiana profitait du week-end pour faire du sport ou encore faire visiter de nouveaux restaurants à Marina, mais depuis... Depuis ce dont elle ne voulait plus parler, elle s'était énormément laissée aller.

Elle fouilla en vitesse sa garde robe afin de trouver des vêtements noirs, dignes d'un enterrement. Une robe moulante ? Non, pas approprié. Un costume ? Non, trop sérieux. De ce que Tatiana savait de Sam, il n'aimait pas que les gens prétendent être ce qu'ils ne sont pas. Elle opta pour un chemisier noir avec un pantalon cigarette, noir. Une fois prête, elle se dirigea vers le métro mais, une surprise l'attendait. Apparemment, une tempête avait déraciné un arbre qui logeait maintenant sur la route. Elle jeta un coup d'œil au ciel, il était bleu azur. Une tempête, vraiment ? Mais Tatiana ne pouvait pas faire grand-chose à part attendre, attendre, et attendre encore jusqu'à perdre patience. C'est dingue comme l'heure passe plus vite lorsque l'on est pressé, remarqua-t-elle.

Finalement, un sifflement l'informa que la voie était maintenant praticable, et que les métros roulaient à nouveau. Ce n'était pas trop tôt. La route jusqu'au lieu où son ami était enterré était assez longue. Elle se rappela de la fois où elle et Marina s'étaient faites tatouées chez lui. La route semblait plus courte, en compagnie de la danseuse. Elle aperçut enfin la salle et s'empressa d'y rentrer.

Marina

Marina n'avait jamais été à un enterrement de sa vie. Ce n'était pas plus mal, pensait-elle, l'atmosphère qui trône ici est très lourde. Comme si toute la tristesse et le chagrin ne sortaient pas de la pièce, et s'accumulaient entre les murs, jusqu'à en faire éclater les gens en sanglots. La jeune femme était un peu mal à l'aise, d'être entourée de personnes dévastées par la mort de l'homme, alors qu'elle le connaissait à peine. La seule raison pour laquelle elle se trouvait ici, c'était pour espérer retrouver la femme qu'elle aimait. C'est bizarre, la mort d'une personne pouvait permettre à d'autres de se retrouver. Mais cette femme qu'elle aimait, Marina ne la voyait pas. Tout le monde était assis, et il était dur de reconnaître les personnes de dos, mais elle était certaine que si Tatiana était là, elle la reconnaîtrait immédiatement. Le cœur ne tombe pas amoureux d'une apparence.

La cérémonie sembla durer une éternité. Les paroles morbides prononcées par le prêtre la démoralisèrent de plus en plus. Pourquoi était-ce si triste, les enterrements ? C'est vrai quoi, perdre un proche est déjà bouleversant, pourquoi en rajouter une couche ? Pourquoi ne pas honorer leur ami dans la joie, rappeler leurs souvenirs heureux ensembles ? Les bêtises de Sam par exemple, ça c'est un truc qui met toujours un sourire aux lèvres. Marina supplia son moi intérieur de ne pas oublier d'expliquer à ses futures rencontres que si elle mourrait, inopinément ou non, elle voulait qu'ils fassent la fête lors de son départ.

Le prêtre clôtura la cérémonie en brûlant de l'encens, et les invités quittèrent leur siège pour prononcer leurs condoléances à la famille. Marina, frustrée de ne pas avoir pu trouver Tatiana se dirigea vers les toilettes. Des larmes lui échappèrent et elle s'en voulut qu'elles ne soient pas destinées à Sam. Une femme arriva à ce moment là, et tenta de la réconforter :

-C'est pas grave de pleurer à un enterrement, tu n'as pas besoin de te cacher tu sais. Le deuil n'est pas une étape facile...

-Ce n'est pas ça, c'est juste... Il y a tellement de façons de perdre la vie. Parfois, même en continuant d'exister, on peut quand-même être mort. Des parties de nous s'éteignent petit à petit, sans pouvoir s'arrêter.

Les larmes de Marina s'arrêtèrent, avant d'éclater en sanglots.

-Je ne veux pas m'éteindre, devoir faire le deuil de moi-même. Je me sens si vide, depuis qu'elle n'est plus là.

La danseuse expliqua toute son histoire à cette inconnue. La façon dont Tatiana l'avait sauvée des griffes de son ex-copain, leur merveilleuse histoire, mais aussi leur terrible rupture, et pour finir, son amnésie partielle. Elle lui expliqua se rappeler de la jeune femme, mais pas des endroits où elles avaient l'habitude d'aller, ni de son numéro ou quoi que ce soit qui pourrait lui être utile pour la retrouver. L'inconnue se désola de ne pas connaître cette femme si exceptionnelle, mais proposa son aide pour l'aider à la trouver.

-Tu aiderais une parfaite inconnue ?

-Et bien, les amis de Sam sont mes amis, sourit-elle.

Tatiana

Lorsqu'elle arriva, la cérémonie était déjà terminée. Elle s'en voulut de ne pas avoir été présente pour Sam, même si au fond elle savait qu'il aurait détesté ce genre de cérémonie. Les invités faisaient la file pour embrasser sa famille, et Tatiana se dit qu'elle allait faire de même, mais avant, elle devait passer aux toilettes.

-Tatiana ?

La jeune femme se retrouva, ébahie de voir devant elle la petite sœur de Sam, qu'elle n'avait plus vu depuis le mariage. Celle-ci l'entoura de ses bras et se dit que les toilettes pouvaient attendre, sa sœur avait sûrement besoin d'une épaule sur qui se reposer. 

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♥Chapitre sort entre 18 et 20h

Tell the stars I love you (FINIE)Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora