1 - When we first met

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Le soleil vint méticuleusement réchauffer mon visage, me faisant immerger de mon sommeil. J'étirai mes bras vers le haut en prenant une grande inspiration. Je soupirai profondément, et ouvris mes paupières avec lenteur. Je réalisai alors que le soleil s'était levé. Mes yeux s'écarquillèrent et je me jetai sur mon téléphone posé au sol à côté de ce que l'on pouvait à peine nommer un lit. Je regardai l'heure, sept heures vingt-cinq.

- Merde !

D'un coup de main, j'enlevai ma couverture et me mis debout.

- Merde, merde, merde ! m'écriais-je en parcourant mon appartement à une vitesse folle.

Je commençais à sept heures et demi et je n'aurai jamais été au boulot à temps. Je courus de partout, complètement affolée. J'eus dit à mon patron que j'aurai fait l'ouverture ce matin. J'allai me faire tuer. J'enfilai rapidement un jean, un tee-shirt et un gilet. Nous approchions de l'été, mais les matins restaient encore frais. J'attachai mes longs cheveux bruns avec une pince pendant que ma cafetière remplissait mon thermos. Je brossai mes dents le plus rapidement possible et grimaçai en voyant mon visage endormi dans la glace. Je secouai ma tête de gauche à droite, mis un peu de parfum et retournai dans la pièce principale. Je fermai mon thermos et le rangeai dans mon sac avec précipitation. Je cavalai vers ma porte, saisissant mes clés à la volée, et ouvris celle-ci. Je sortis, fermai la porte à clé, et me précipitai vers les escaliers. L'ascenseur eut été beaucoup trop long. Je descendis les quatre étages me séparant de la sortie et arrivai enfin dans le vieux hall d'entrée. Je courus dans les rues de Los Angeles, heurtant quelques épaules. Je ne voulais même pas regarder de combien de minutes j'étais en retard. Une boule grandissait à l'intérieur de mon ventre.

Mon patron n'avait jamais vraiment été sympa. Je crois que j'étais un peu montée dans son estime lorsque je lui avais dit que je voulais faire des heures sup. En même temps, je n'avais pas le choix, je devais payer mon loyer, ma nourriture, et les frais d'hospitalisation de ma sœur. J'avais perdu du poids ces temps-ci. Contrairement à ce que l'on pouvait croire, les pâtes et le riz ne remplissaient pas beaucoup le ventre.

Je continuai ma course effrénée vers le magasin, à bout de souffle. Je n'avais pas l'habitude de faire du sport, à vrai dire. Et la cigarette ne m'aidait pas vraiment pour ça. En général, je mettais vingt minutes pour aller au travail. En courant, je ne savais pas trop. Je n'avais jamais expérimenté cette version de mon trajet.

Seulement quelques mètres me séparaient dorénavant de la petite supérette où je gagnais mon salaire. Je me mis à marcher, tentant de reprendre mon souffle. Je sortis mon téléphone et regardai l'heure, sept heures quarante. Mon stress redescendit. J'avais été rapide. Mon patron n'aura même pas soupçonné mon retard. L'élévation de ma poitrine diminua peu à peu. C'était un miracle que je n'avais pas déclenché une crise d'asthme. J'arrivai enfin face à la devanture, mais je m'aperçus que le rideau de métal était ouvert. Je mordillai ma lèvre inférieure, un tic que j'avais lorsque j'étais stressée. Je m'avançai doucement, passant les portes automatiques du magasin. Mes yeux parcoururent l'ensemble de l'échoppe plongée dans le silence.

- Salut June !

Mon cœur loupa un battement et je sursautai. Je me tournai vers la voix ayant provoqué ma peur. Je soupirai de soulagement et posai ma main sur le haut de ma poitrine.

- Kelly ! Tu m'as fait super peur ! prononçai-je en fixant mon amie avec de grands yeux.

Kelly était l'autre caissière du magasin. C'était aussi mon amie. Cela faisait deux ans que l'on se connaissait et on s'entendait très bien.

- Désolée ! répondit la jeune femme aux cheveux blonds.

- C'est pas grave... C'est de ma faute je suis en retard.

FALLING [h.s]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant