4 - Charmed senses

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Quatre heures. Plus de quatre heures étaient passées depuis que Louis avait de nouveau quitté l'hôtel.

Cette fois-ci, il avait attendu qu'Harry s'endorme avant de partir. Il s'était excusé un nombre incalculable de fois pour ce qu'avait fait Harry, c'est-à-dire se rendre à la piscine en pleine nuit et me faire croire qu'il s'était noyé. Son air navré m'arrachait presque un rire, car il était évident qu'il n'était pas responsable de ce qu'Harry avait fait. Malgré tout, il restait le seul punissable d'avoir interrompu notre échange.

Son corps attirait le mien tel un aimant beaucoup trop puissant pour me délier de sa force magnétique. Ses prunelles neutralisaient les miennes, les empêchant de fuir pour libérer mon âme de son incommensurable emprise. Prisonnière, voilà ce que j'étais. Et j'en connaissais encore les répercutions. La sensation de sa main dans le bas de mon dos me faisait encore frissonner. Le souvenir de ses yeux posés sur moi réveillait encore ce pétillement dans mon ventre. Je ne parvenais pas à me défaire de telles pensées, alors qu'il était simplement ivre et agissait de manière complètement aléatoire, sans la moindre arrière-pensée. Je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qu'il se serait passé si Louis n'était pas intervenu. Aurait-il continué de s'approcher de moi ? Seul lui le savait. Ou pas. Son état ne lui permettait pas de réfléchir lucidement.

À l'entente de mon prénom, et Harry à l'entente du sien, nous nous étions tournés vers Louis. Il fronçait légèrement les sourcils, sûrement en se demandant ce que je pouvais bien faire dans la piscine totalement habillée. Il avait ensuite porté son regard vers Harry, l'analysant de haut en bas, vérifiant d'un coup d'œil qu'il aille bien. J'avais aussi étudié Harry qui avait de nouveau adopté son expression d'enfant triste, comme s'il avait commis une bêtise. Je n'avais même pas pris la peine de répondre à la question qu'avait posé Louis en arrivant, car mon esprit était encore concentré sur l'échange que j'avais eu avec Harry.

Louis m'avait aidé à sortir de la piscine, tandis que je cachais toujours ma poitrine. Il m'avait tendu mes talons et m'avait dit qu'il prenait la relève. Je l'avais remercié et m'étais retournée une dernière fois vers Harry, le cœur serré. Il s'agissait probablement, cette fois-ci, de la dernière fois que mes yeux allaient se poser sur son physique impeccable. Il était dos à moi et essayait tant bien que mal de sortir de l'eau. Sa chemise devenue transparente révélait la contraction des muscles de son dos. J'aurais voulu passer plus de temps à l'admirer jusqu'à ce que mes yeux rencontrent à nouveau les siens, mais Louis me fixait avec insistance. Je lui avais sourit une dernière fois puis je m'étais éclipsée via le couloir que j'avais emprunté seulement dix minutes auparavant. Ma gorge était serrée, dû à la proximité que j'avais entretenu avec Harry durant quelques secondes.

J'étais redescendue et je m'étais changée pour revêtir des vêtements secs. J'étais ensuite retournée à mon bureau et environ une heure plus tard, Louis était apparu dans le hall. Il était à présent quatre heures du matin et ses cernes s'étaient considérablement creusées. Il m'avait à nouveau présenté ses excuses et m'avait confirmé avoir bien ramené Harry dans sa chambre. J'étais, sans grande surprise, rassurée d'apprendre qu'il était en sécurité. Louis m'avait ensuite gentiment demandé mon numéro de téléphone, prétextant que je pourrais l'appeler au vu d'un second problème avec Harry. Je lui avais donné et il m'avait remercié en arborant toujours ce sourire angélique. Il m'avait souhaité une bonne continuation, puis il était parti, pour de bon.

Il était sept heures cinquante. J'étais pitoyablement affalée sur ma chaise de bureau, la joue écrasée dans le creux de ma main. Je luttais à nouveau pour maintenir mes paupières ouvertes. Mes yeux étaient fixés sur mon ordinateur, d'un air complètement détaché. Je clignai nonchalamment des yeux puis portai mon regard vers l'entrée, m'adossant contre ma chaise. Le jour avait commencé à se lever aux alentours de cinq heures et demi. Le soleil éclairait maintenant la totalité de Los Angeles. L'été rallonge réellement les journées, pensai-je en soupirant.

FALLING [h.s]Where stories live. Discover now