37 | Problèmes

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Kendall en média 

/!\ Ne vous trompez pas de chapitre ! J'ai posté le 36 il y a quelques minutes donc il y a peut-être confusion ! Celui-ci est le 37 /!\

* * * * * *

Tout mon être oscille entre satisfaction et colère. Je suis certes ravie d'avoir pu cloué le bec de ce fichu professeur mais cette confrontation était-elle vraiment nécessaire, et ce dès le matin ? Comme si mon week-end n'avait pas été assez merdique. Qu'ai-je fait à l'univers pour qu'il s'en prenne autant à moi ? 

Je suis vraiment écœurée de devoir me rendre chez le proviseur. C'est la deuxième fois que M. Hiltrer m'y envoie, heureusement que je ne m'y étais pas présentée la première fois. Par ailleurs, c'est ce jour-là que Noah et moi avons échangé notre premier baiser dans le couloir. Cela date de à peine trois semaines mais j'ai l'impression que c'était il y a des siècles étant donné la série d'événements qui s'est produit depuis. 

Lorsque je pénètre la salle d'attente de la direction, je tombe sur une femme qui est assise derrière un bureau installé dans le coin de la pièce.  

—  Bonjour. 

Elle lève ses yeux prisonniers de ses lunettes dans ma direction. 

—  Bonjour. Quel est ton nom ? 

Je reste coite quelques secondes, sans raison particulière. 

— Kendall. Kendall Must. 

Elle griffonne mes propos sur un cahier posé devant elle. Je m'installe sur une des chaises en plastique blanc. 

—  Je t'ai peut-être prise de court, mais c'est le protocole. Je prends les noms, ainsi que la date et l'heure à laquelle les élèves viennent ici, histoire qu'il n'y ai pas de confusion. Tout le monde sait ça. Tu es nouvelle ?

Je ne suis pas sûre d'apprécier le ton qu'elle emploie, comme si j'étais débile ou quelque chose de ce goût-là. Ça se passait comme ça aussi dans mon ancien lycée, après tout. Et elle a cette pointe d'impatience continuelle dans sa voix. Elle semble être une de ces femmes qui savent faire un tas de choses à la fois. 

—  Oui, je suis nouvelle. 

—  Il me semblait bien ne pas reconnaître ton visage. Je suis Mme Craig, la secrétaire du proviseur. 

À peine ai-je eu le temps de hocher la tête qu'elle se désintéresse de moi. La porte s'ouvre alors sur Monsieur Cobracker.

— Bonjour, Elliot. 

Mes yeux détaillent le directeur, que j'ai eu l'occasion de voir à quelques reprises dans les couloirs. C'est un vieux monsieur desséché qui possède un bouc gris, des lèvres camouflées par une moustache à peine fournie et des yeux de fouine. 

Il ressemble au logo Pringles

—  Anastasia, salue-t-il. Pourriez-vous noter mon rendez-vous avec la présidente du comité des parents d'élèves mardi prochain ?

Anastasia Craig acquiesce et baisse les yeux sur son agenda. Le regard perçant de M. Cobracker rencontre alors le mien. 

—  Une élève, de bon matin. Très contrariant. 

Pas la peine de nous faire part de ton ressenti

—   Votre nom, mademoiselle ? 

—  Kendall Must. Elle est bien notée sur la feuille de présence, répond Mme Craig à ma place. 

Quelle plaie celle-là, avec sa feuille de présence ! 

—  La question est : ai-je vraiment envie de m'entretenir avec ses élèves qui se débrouillent pour se retrouver ici alors que les cours n'ont même pas commencé depuis trente minutes ?

Mais qu'est ce que c'est que ce proviseur aigri ? Pense-t-il sincèrement que moi, j'ai envie de m'entretenir avec lui ? 

—  Entrez, ordonne finalement le vieil homme. 

Je soupire discrètement et mes fesses quittent ma chaise. Lorsque je m'approche de lui, mon nez inhale sans le vouloir son odeur corporelle désagréable. Un mélange de naphtaline et de refermé. Atroce

Il referme la porte derrière moi et s'installe derrière son bureau, libérant ainsi mon odorat. 

—  Alors, que me vaut votre présence ici, Kendall ? 

Que répondre à cette question ? 

—  Auriez-vous perdu votre langue ? raille-t-il. Je suis pourtant persuadé qu'elle est la cause même de votre présence ici. 

Touché

Je déglutis péniblement. 

—  Je... 

—  Allons, deux options s'offrent à vous : confessez vos méfaits ou je vais appel à vos parents. Ne jouons pas au chat et à la souris. 

La première chose qui me vient en tête, c'est que lui pourrait faire office de souris. Il pourrait même être un rat, tant il pue.

—  J'ai manqué de respect a M. Hiltrer, lâché-je. 

Ses petits yeux se plissent. 

—  Que lui avez-vous dit ?

Le sang monte à mes joues. 

—  J'ai souligné son incompétence pédagogique. 

 Je tente de soutenir son regard perçant, en vain. Enfin, il cesse de me toiser et se concentre sur son ordinateur. Que fait-il ? 

La réponse à cette question me vient une minute plus tard : 

—  Voilà qui est très effronté de la part d'une jeune fille qu'il si j'en crois votre dossier scolaire, présente quelques lacunes en mathématiques. Dois-je vous rappeler que vos résultats dans cette matière sont de la plus haute importance pour l'obtention de votre graduation ? 

Il marque un blanc pour me laisser le temps d'assimiler ses paroles. 

—   De plus, j'ai eu écho de quelques différends avec certains élèves. Annabeth Mercer est venue dans mon bureau pour se plaindre de l'influence malveillante que vous auriez exercé sur les membres de son équipe de pom-pom girls. J'ai préféré vous accorder le bénéfice du doute mais au final, vous vous révélez décevante. 

Mes yeux s'agrandissent sous l'effet du choc. Annabeth est venu dans son bureau pour se plaindre de moi ? Une vague de haine m'engloutit. Cette fille est mesquine, pitoyable. 

—  Ces accusations sont erronées, me défends-je. Annabeth s'est jetée sur moi hors du lycée, et ce dès le début de l'année. Suite à ça, elle a voulu éjecter deux filles de son équipe simplement parce qu'elles étaient amies avec moi. Je n'ai pas influencé les pom-pom girls ! 

—   Je n'ai que faire de votre plaidoirie. Et vous n'avez en aucun cas à vous mêler de la façon dont la capitaine gère son équipe. Je vous saurai gré de ne pas interférer dans la bonne entente qui règne au lycée Turnwood. 

Bonne entente ? Il plaisante. Et si je lui racontais un peu toutes ces histoires de Temptation's Game ? La bonne entente qui règne dans son précieux lycée en serait très contrariée. 

— À l'avenir, je compte sur vous pour que je n'entende que des éloges à votre sujet. Je surveillerai vos résultats et au moindre faux pas, soyez sûr que je prendrai les dispositions nécessaires. Maintenant, retournez en mathématiques. 


A DANGEROUS GAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant