A DANGEROUS GAME

20 | Terrain de tensions

Alors que je suis entrain de faire passer mon tee-shirt par-dessus ma tête, je me fige dans mon mouvement, les sourcils froncés. 

— Pardon ? nous étonnons simultanément Sophia, Betty et moi.

— Vous n'allez pas aimé ce qui va suivre, répète la petite brune dont le nom m'est inconnu. Je vous aurai prévenu. 

Elle nous considère un instant, les bras croisés et le visage inexpressif avant de s'enfuir lâchement du vestiaire,  prouvant à tous qu'elle est le sosie en tout point de Kayleigh dans The A List quand elle est sous l'emprise de cette folle d'Amber.

Je me demande sincèrement : ne peut-on pas être tranquille deux minutes dans ce lycée ? Il y aura toujours quelqu'un en manque de dramas ?

— Vous pensez qu'Annabeth nous a préparé une crasse ? s'interroge Sophia. 

Sa question m'arrache un sourire amer. 

— Si c'est le cas, ce ne sera pas elle qui commencera à frapper l'autre cette fois-ci, ce sera moi. 

— Non, ce sera moi, contre Betty avec un soupir. Il serait grand temps de remettre cette fille à sa place. 

Nos cerveaux échafaudant mille scénarios, nous sortons des vestiaires et empruntons la porte qui mène au grand étendu vert synthétique. Je m'attendais presque à ce que Annabeth ai trafiqué nos tenues de sport et qu'elles soient transparentes mais rien de tout ça. 

Bon, ok, j'ai peut être un peu trop regardé Gossip Girl mais il faut reconnaître que ce qui est arrivé à Vanessa m'a vraiment traumatisé. 

À la place, c'est Annabeth et quelques-unes de ses sous-fifres qui patiente sur le terrain, les bras croisés sur la poitrine, le sourcil braqué en arc-de-cercle, tel le parfait cliché de la capitaine des pom-pom girls qu'elle est. 

Ah, tu veux faire un concours de regard ? Je suis très forte à ce jeu.

— Bonjour Annabeth, claironne Betty. Comment vas-tu aujourd'hui ?  

La peste et moi échangeons un long regard assassin jusqu'à ce que mon amie reprenne : 

— Alors, quelle est la raison — idiote, je suppose — pour laquelle tu nous as convoqué ?

— Vous êtes virées, lâche Annabeth. Toi et Sophia, vous êtes virées de l'équipe. 

Un ange passe. Des murmures étouffés, des protestations... moi-même, je m'exclame haut et fort : 

— Non mais ça ne va pas ? 

Ses yeux noisette se posent sur moi. J'y lis une haine et une satisfaction qui donnerait la nausée à n'importe qui. Et c'est là que je saisis : si elle veut les éjecter de l'équipe, c'est à cause de moi et du soutien qu'elles me vouent. 

— Tu ne peux pas nous virer, déclare Betty en carrant les épaules.

— Mais pourquoi veux-tu les virer ? intervient alors une des pom-pom girl. 

— C'est évident, non ? réplique alors la brune à qui nous avons parlé tout à l'heure. Ce sont des traîtresses, elles pactisent avec l'ennemi. 

Elle me désigne du menton et je la fusille du regard. 

— L'ennemi ? répète Sophia, déboussolée. Sérieusement ? Parce que nous sommes amies avec Kendall, tu ne veux plus que nous fassions parties de l'équipe ?

Non loin, j'aperçois des personnes qui semblent faire une partie de volley-ball. Je sais que je suis censée les rejoindre mais une autre priorité s'impose : remettre cette stupide blonde à sa place.