11 | Bip-bip

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Noah en média 

Je papillonne des yeux et les ouvre grands en m'apercevant que le décor m'est inconnu. D'une télévision accrochée au mur blanc nacré en face de moi, des machines à ma droite, mon corps recouvert par une couverture et une odeur caractéristique qui flotte dans l'air. Sans compter les petits bip-bip incessants. 

Attendez une seconde... 

Une couverture ? 

Une télévision ?

Des bip-bip ?

Quelqu'un m'explique, s'il vous plaît ?

Mon rythme cardiaque s'accélère. Je me creuse la cervelle pour deviner comment je suis arrivée jusqu'ici mais il m'est difficile de réfléchir correctement. J'ai une migraine affreuse et l'odeur ambiante n'y arrache rien. 

Réfléchis, Kendall... tu n'es pas devenue amnésique quand même ?

Avec une lenteur mentale aberrante, je rassemble toutes les pièces du puzzle : le type ivre qui m'a agressé.

Merde, merde, merde !

Des larmes de panique me montent aux yeux sans que je ne puisse les retenir. Il me semble que... Noah est arrivé, après ? Mais où est-il ? Et où suis-je ? Je repousse les draps, l'appréhension remplissant peu à peu mon corps. À ce moment là, une femme fait irruption dans la pièce et je sursaute violemment. 

— Bonjour ma grande, tu es réveillée ! Comment te sens-tu ? chantonne-t-elle. 

Son accoutrement laisse à croire que c'est une infirmière. Je serai donc à l'hôpital ? Pourquoi ? Mon évanouissement en serait-il la cause ? Je sais que j'ai fait un malaise, mais je ne me rappelle plus comment. Un gémissement franchit mes lèvres face à toutes ces questions qui accentuent mon mal de crâne.

— J'ai mal à la tête, me lamentai-je en remontant les couvertures sur moi. 

Une palpitation horrible pulse sur mes tempes et derrière mes yeux et les bip-bip des machines n'y arrangent rien.  L'infirmière compatit et plante un thermomètre dans mon oreille.

Arrête d'angoisser, Kendall. Tu es à l'hôpital, tout va bien.

— Combien de temps suis-je restée inconsciente ? demandai-je tandis qu'elle prenait ma température. 

— Lorsque les urgences sont arrivées sur les lieux, ça faisait six minutes exactement, puis tu es restée vingt minutes dans le coaltar ici. C'est ton copain qui les a appelés ; d'après lui, tu t'es faite agressée. Je suis si désolée pour toi ma grande, n'importe quoi traîne dans les rues de nos jours, c'est infâme ! Il faut dire que tu as fait une sacrée chute, on a d'abord cru à un traumatisme crânien avant de vérifier ton état mais tu as perdue une infime quantité de sang ! Il y a une bosse plutôt conséquence à l'arrière de ta tête mais il y a plus de peur que de mal — physique, j'entends. En fait, tu vas devoir être examinée puisque nous ne pouvions pas te faire de test durant ton état d'inconscience. On laissera entrer ton copain juste après nous être assurés que rien ne cloche. 

Je n'écoute même plus l'infirmière tant mon cerveau reste bloqué sur le mot « copain ». Quel copain ? J'espère du fond de mon cœur qu'elle parle de Noah. Ou alors s'est-il fait tabassé par ces deux mecs bourrés ? Et que celui qui m'a agressé se faisait passer pour mon copain ?

Non, tu regardes trop de série télévisée, me rassure ma conscience. 

Mais qui ? Qui ? Qui ? Qui ? Qui ? 

Ces questions me martelèrent le crâne, si bien que j'en grimace. 

— Puis on appellera tes parents, poursuit l'infirmière. Ton copain n'a pas su nous donner leurs coordonnées. 

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