59 | Soirée remise en question

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Mon portable vibre contre ma coiffeuse. Je presse une dernière fois mes lèvres l'une contre l'autre avant de décrocher : le rouge à lèvres Chanel écarlate que Nadine m'a offert pour les fêtes est tout simplement sublime.

—   Dépêche-toi, râle Betty à travers le combiné. Ça fait cinq minutes que tu m'as promis d'être en bas. 

—   Pardon, pardon, j'arrive ! 

Je raccroche et me dépêche de mettre mon manteau. Dans le salon, je croise ma mère qui a décidé de briser la tradition : au lieu de fêter la nouvelle année avec ses collègues de travail, elle a préféré un vin rouge, une boîte de chocolat et son feuilleton préféré. Je lui envoie un baiser et me rue hors de l'appartement tout en prenant soin de ne pas trébucher. Courir avec des escarpins, ce n'est pas ce qu'il y a de plus pratique.

La Jeep noire du paternel de Betty est plantée devant mon immeuble. Mon amie a récemment eu le permis de conduire et ses parents lui prêtent leurs voitures quand elle le souhaite. Pratique. 

Je m'engouffre dans le véhicule. 

—   Ce n'est pas trop tôt !

—  Tu es très jolie, complimenté-je mon amie en guise de réponse. 

La blonde me sourit. Ce soir, elle a opté pour un pantalon à sequins argentés qui met en valeur sa silhouette et est évasé en bas. Original et super classe. 

—   Tout comme toi. 

Je suis particulièrement fière de mon apparence. Après des jours et des jours de négligence — excepté pour Noël — ma robe à fentes bordeaux et mes boucles me remontent le moral comme ma possible. 

Pour Noël, ma mère et moi sommes allées à New York et nous avons logé dans la maison de mon grand-père. Ce retour aux sources m'a fait un bien fou. Hormis mes amies, je n'ai vu personne de Turnwood depuis la visite désastreuse de Noah avant les vacances et je m'en porte très bien. Mes brûlures au ventre ne me font plus mal, il ne me reste que des croûtes que la crème cicatrisante que j'applique matin et soir va bientôt faire disparaître. 

Je me sens tellement bien mentalement que ça ne me pose aucun problème de fêter le nouvel an chez James. Je me doute bien que Noah sera présent mais comme cela fait trois semaines que je ne l'ai pas vu, je n'appréhende pas notre rencontre. Loin des yeux, loin du cœur

Et puis, je n'oublie pas le pacte que nous avons passé avec James : si il compte sur notre présence à sa soirée, ni lui, ni Noah, ni Carter ne doivent nous approcher.

Quand nous sonnons à l'interphone, le portail automatique s'ouvre immédiatement. J'ignore qui fait office de portier pour la soirée mais James doit lui avoir sacrément bien graissé la patte. 

Les gens s'éclatent autour de la piscine. Si pour l'instant, il n'y a personne dans cette immense étendue bleu, je ne doute pas que bientôt, elle sera bientôt infestée par des fêtards bourrés. 

—  Le cousin de James est DJ, il va mixer ce soir. 

J'aurais dû me douter que le roux ferait les choses en grand. Même sa baraque est impressionnante. Dans le salon, les boissons coulent à flot mais étonnamment, aucune odeur de tabac ne me chatouille les narines. 

—  James accepte que les gens s'envoient en l'air chez lui, mais il refuse qu'on fume, me glisse Betty avec dépit. 

—  Ca ne te fera pas de mal. 

Je récolte un regard noir. 

Quelques camarades viennent prendre de mes nouvelles étant donné que j'ai disparu la semaine avant les vacances. La faute de Carter. Heureusement, j'ai appris qu'il ne serait pas là ce soir. En même temps, comme il a subi une mise à pied de deux jours au lycée, on se doute bien qu'il ne voulait pas montrer sa sale face dans une fête. 

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