A DANGEROUS GAME

42 | Surprises sur surprises

—   J'ai une surprise, annonce maman. 

Je referme la porte de l'appartement derrière moi, un peu étonnée de la présence de ma génératrice à la maison. Ce n'est pas dans ses habitudes de rentrer aussi tôt du travail. Et même quand elle ne finit pas tard, elle part faire des courses ou s'attarde pour discuter avec ses collègues. 

—    Une surprise ? répété-je en posant mon sac au sol. 

Elle sourit sans commenter mon geste. En temps normal, elle m'aurait réprimandé car elle déteste que je laisse mon sac dans l'entrée. 

—    Va voir dans ta chambre.

Un peu intriguée, je gravis les escaliers et ouvre la porte qui donne sur ma chambre. 

Allongée sur mon lit, ses longs cheveux en éventail sur mon oreiller, une des personnes pour qui je donnerais ma vie sans hésitation aucune me sourit. 

—    Lenny !

Ma cousine bondit hors de mon lit et nous nous étreignons comme deux dératées. Lenny est la fille du frère à maman, et lui dire au revoir pour emménager à LA fut l'une des choses qui m'ai été les plus difficiles de faire. 

—   Tu m'étouffes, se moque-t-elle. 

Pourtant, lorsque je la relâche, des larmes de contentement font briller ses iris noisette. Nous nous considérons un instant puis éclatons de rire. 

—   Enfin, je te vois en chair et en os. 

—   Tu es contente ? questionne maman qui nous observe depuis le seuil de la chambre. 

—   Depuis quand vous manigancez ensemble toutes les deux ? 

—   Deux semaines. J'étais sûre que ça te plairais. 

Lenny me file une tape sur l'épaule. 

—  Évidemment que ça lui plaît, je suis le centre de sa vie, après tout. Merci de m'accueillir, tata. 

Ma mère balaie ses remerciements d'un revers de main. 

—   Une adolescente de plus ou de moins, quelle importance ? Qu'est ce qui vous ferait plaisir pour le dîner ? 

À ces mots, mes yeux deviennent ronds comme des soucoupes. Le dîner ! 

—   Bon sang, le dîner ! Il faut que j'annule mon resto de ce soir. 

De manière simultanée, les pupilles de maman et ma cousine se braquent sur moi. 

—  Un resto ? 

—   Avec un garçon ? renchérit Lenny. 

Je sens un afflux de sang particulièrement important remonter jusqu'à mes joues.

—   C'est pas important. 

—   Alors c'est bien un garçon ! constate la brune. Un rencard, ça ne se reporte pas, Kenny ! 

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu ce surnom. Ma cousine est la seule a m'appeler Kenny. Son véritable prénom étant Eleanor, elle veut absolument que nous ayons les mêmes surnoms. Kenny, Lenny... 

—   Ce n'est même pas un rencard. 

—   Oh, arrête ! me coupe ma cousine. À moins que ce ravissant mâle — parce que je suis sûre qu'il est ravissant — ai une préférence pour les mecs, votre petite soirée resto est un rencard. 

Si seulement elle savait ! Et puis, comme si Noah méritait que je gaspille une soirée avec ma meilleure amie pour sa belle gueule. Car évidemment, Lenny ne s'est pas trompée : il a bel et bien un visage ravissant.