𝐑𝐨𝐨𝐤𝐢𝐞 ─𝘕𝘢 𝘑𝘢𝘦𝘮𝘪𝘯

38─𝘠𝘰𝘶'𝘳𝘦 𝘯𝘰𝘵 𝘢𝘭𝘰𝘯𝘦

-Excuse moi, j'ai eu un imprévu.

Elle s'inclina en souriant, et je fis de même. Elle s'installa puis j'ai appelé un serveur pour que l'on puisse commander. Je pris un chocolat chaud et elle de même, et nous avons choisis quelques gâteaux à se partager. Je l'observais lorsqu'elle eu fini de prendre commande.

Huang Meï était une très jolie fille, elle avait de longs cheveux noirs et lisses commes des baguettes, un joli visage très légèrement maquillé, et de grands yeux. Elle dégageait la bonne humeur et la sympathie à plein nez. Nous ne nous connaissions pas plus que ça elle et moi, on était juste aux entraînements ensembles et encore elle n'était pas dans le même groupe que moi. Les seuls paroles que nous nous étions échangées devaient simplement être "Salut" ou "Au revoir".

Le serveur arriva avec nos boissons et nos gâteaux, on commença alors à discuter tout en mangeant.

-Donc, tu voulais me parler c'est bien ce que disait ton message?

-Oui, j'ai juste des questions. Peut-être que c'est carrément indiscret mais je me sens obligée de savoir, enfin j'essaie plutôt de vouloir comprendre.

-Je t'écoute.

-Tu dois probablement savoir que je t'ai remplacé dans le groupe. Je m'y attendais vraiment pas.

-On m'a dit oui, je suis vraiment heureuse pour toi, lança t-elle en souriant.

-Alors voilà, on m'a dit que Mira m'avait je ne sais trop comment ni pourquoi "recommandé".

Elle posa sa tasse et me fixa.

-Hm, et donc? lança-t-elle d'un ton froid.

-Clairement Mira et moi on s'entend pas, pas du tout même. Et donc, je comprends pas pourquoi elle a fait ça alors qu'il y a quelques semaines elle se rejouissait de me voir échouer. Et je peux pas m'empêcher de penser que c'est forcément lié, d'une manière ou d'une autre, au fait que tu sois partie.

Elle baissa légèrement la tête et je l'entendis soupirer. Elle me regarda de nouveau en souriant d'un air triste et commença à me raconter.

-Ça l'est, en quelque sorte oui. Quand j'ai rejoins l'agence tout allait bien au début. Je m'entraînais vraiment dur pour réussir, jusqu'à passer mes nuits et mes journées à répéter. Au final, ça à porté ses fruits, j'étais quasiment la meilleure de mon groupe, moi qui n'avait pas trop confiance en moi ça m'a vraiment boosté et j'avais encore plus envie de me dépasser. Et ensuite, j'ai rencontré Mira. Elle était dans ton groupe donc je ne comprenais pas trop pourquoi elle était toujours avec moi au départ. Elle m'a complimenté sur ma façon de danser, elle avait je ne sais trop comment su que j'étais l'une des meilleures dans mon groupe. Je ne dis pas ça pour me venter bien sûr, toi même tu sais à quel point ce monde là est une compétition permanente. Mira me l'a rappelé aussi.

Elle fit une pause pour prendre une gorgée de son chocolat chaud, son visage s'attristait au fur et à mesure que les secondes passaient. Pour le coup j'avais vu juste, quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire. Je lui fit signe de prendre son temps, et elle reprit son récit un peu après.

"Un soir on s'entraînait toutes les deux, il était très tard alors il n'y avait pratiquement plus personne dans les locaux. Je ne sais pas ce qui lui a pris ce soir là, mais c'est comme ça que ça a commencé. Au début elle m'intimidait juste en me disant des choses auxquelles je ne prétais pas attention. Ensuite, elle en est venu aux mains, tout en continuant à déblatérer une tonne d'insultes, me disant qu'il fallait que j'arrête de venir, que je n'étais capable de rien, enfin tu vois, et en plus Mira est plus grande, plus forte, et plus intimidante que moi. Ce soir là j'ai eu peur, tellement que je n'osais rien dire, je n'arrivais même plus à faire sortir un son de ma bouche. Elle a fait ça pendant au moins 5 minutes et elle s'est arrêté, je suis restée toute seule dans la salle en pleurant sur mon sort.

Je n'en ai jamais parlé, à l'heure qu'il est je me dis que j'aurais peut-être dû, mais j'étais effrayée. Et ça a continué, ça devenait de plus en plus violent, méchant et difficile à supporter. Elle et ses amies m'aurony harcelé jusqu'au bout. Et elle aura eu ce qu'elle voulait, je suis partie aujourd'hui. Je n'en pouvais plus, j'en avais marre. J'avais peur d'en parler par peur qu'elle le découvre, je me suis même dit qu'elle aurait pu me tuer si elle en avait eu l'envie, j'étais tellement faible et fatiguée que ça n'aurait pas si compliqué que ça pour le faire.

À cause de tout ça, j'ai commencé à me sentir mal dans ma peau, mal quand je devais me rendre aux entraînements, j'angoissais à chaque fois que je mettais un pas dans l'agence. Quand j'ai appris que j'allais débuter la seule chose à laquelle je pensais, c'était à elle qui serait avec moi, et à tout ce qu'elle aurait pu faire. Je n'étais même pas heureuse, juste une coquille vide de toutes émotions, hormis la peur et la douleur.

C'est fou quand même, le pouvoir qu'une personne peut avoir sûr une autre, non? J'étais à sa merci, sous son emprise. Un jour une amie à moi m'a retrouvé en pleure dans la salle de bain. J'avais menti tout ce temps, et elle savait très bien que quelque chose n'allait vraiment pas. Donc je lui ai dit, ou plutôt elle m'a forcé, et elle m'a aidé à m'en sortir. On en a parlé avec l'agence, ils ont nié les faits, dû moins ont rendu la chose moins grave que ce qu'elle était, ils ne nous croyaient pas. J'ai décidé d'annuler mon contrat parce que je n'en pouvais plus, certes être Idole était mon rêve, mais c'était trop.

Ce monde là, il est vraiment dangereux. J'y aurais jamais pensé, du moins pas à ce point quand je voyais tout ces Idols à la télé. C'est un peu comme les icebergs tu sais, on ne voit que ce que l'on veut nous faire voir, la lumière, mais on ne voit pas la face cachée et immergée, qui elle est sombre ; on montre ce que l'on veut montrer, et les coulisses sont bien différentes. La vérité, c'est que c'est vraiment dur. Et je suis pas assez forte pour ça, pas encore. Voilà, tu sais tout maintenant."

Elle s'arrêta, une larme coula sur sa joue, sur la mienne aussi d'ailleurs. Je me mise debout et me déplaça jusqu'à côté d'elle, elle se leva et je la pris dans mes bras la consolant du mieux que je pouvais. J'avais tellement mal pour elle.

"Meï", lui dis-je alors dans l'oreille.

"Moi aussi. T'es pas seule. T'es plus seule. On trouvera un moyen, on montrera qui elle est vraiment, on y arrivera."