Jeu odieux

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"-Ce qui me plaît le plus, c'est de découvrir un corps qui n'a jamais été souillé, commença Miranbeau en avançant vers Héla d'un air menaçant. Elle posa ses mains sur celles de la jeune femme. J'aime la peur que suscite la première fois, les hésitations... Miranbeau avança son visage près du coup de la jeune femme. Alors... Résiste-moi... Susurra-t-elle à l'oreille d'Héla qui eût un violent mouvement de recul, aussitôt stoppé par la poigne de fer de Miranbeau, qui attrapa les liens des poignets d'Héla et les leva avec une force insoupçonnée au dessus de sa tête. Là, elle noua la cordelette avec une méthode qui trahissait son expérience. Héla gémit et essaya de crier de toutes ses forces malgré le bâillon, elle se débattit tirant aussi bien que mal sur les liens qui lacéraient ses poignets... Mais Miranbeau était bien plus grande et bien plus forte qu'elle, contre sa rivale, Héla n'avait absolument aucune chance.

Lorsque Miranbeau eût fini d'attacher les poignets d'Héla au plafond, elle s'éloigna de quelques pas et s'assit sur la chaise en bois. Elle s'alluma une cigarette avant de contempler son oeuvre.

Héla était si petite que ses pieds ne touchaient quasiment plus le sol, ils ne faisaient que le frôler lorsqu'elle s'agitait pour tenter de se libérer. Ses poignets commençaient déjà à virer au rouge écarlate, mais pour l'instant, la jeune femme ne s'en souciait pas. Elle sentait seulement son estomac se nouer et remonter jusque dans sa poitrine. Elle se sentait si vulnérable, impuissante, offerte à cette impératrice qui n'avait pour limite que son plaisir cruel et sadique, de nouvelles larmes roulèrent sur ses joues. Miranbeau sourit.

-Non, ne gaspilles pas tout dès maintenant chérie, nous n'avons même pas encore commencé. Il va falloir être plus courageuse que ça tu sais ? Miranbeau cracha une fumée épaisse qui forma de belles volutes dansantes au dessus de sa tête.

Héla se débattit de plus belle et tira sur ces liens par à-coups pour essayer de les faire céder.

-Si je peux te donner un conseil, soupira Miranbeau d'un air serein teinté d'amusement, tu devrais essayer d'économiser tes forces et de te calmer, sinon, tu ne pourras plus te débattre au moment ou tu voudras le plus te soustraire à mes bras.

Mais ses paroles ne changèrent rien à l'attitude d'Héla qui continua désespérément de lutter encore et encore, jusqu'à être complètement épuisée. Elle grimaça. Ses poignets avaient été sérieusement mal-menés par la manœuvre, ils étaient éraflés jusqu'au sang par endroit et d'impressionnants hématomes apparaissaient déjà sous les liens.

-Épuisée et blessée avant même que je n'ai levé la main sur toi... Mais passons, je ne t'en tiens pas rigueur, tu apprendras à tes dépends. Miranbeau posa sa cigarette et approcha de la jeune femme. Elle laissa glisser ses longs doigts dans son cou avant d'effleurer le col de sa chemise. Héla peina à retenir de nouvelles larmes lorsque les doigts de Miranbeau commencèrent à retirer lentement les boutons.

-Fait... Pas....ça...tié... Articula Héla lorsque Miranbeau arriva au niveau de sa poitrine, la femme releva la tête et se pinça les lèvres de plaisir en découvrants les yeux larmoyants de sa jeune victime.

-Ne me supplies pas... Articula Miranbeau frissonnante de désir.

Miranbeau ôta la chemise de la jeune femme qui ferma les yeux lorsque sa ravisseuse entreprît de lui retirer son jeans. De nouvelles larmes roulèrent sur les joues d'Héla, cette fois, Miranbeau les essuya du bout des doigts, puis observa soigneusement le corps de la jeune femme qui se tortillait pour essayer de le soustraire à ses yeux. La jeune femme n'incarnait en aucun cas un édile de beauté, pourtant, Miranbeau semblait accorder une attention toute particulière à son observation. Son teint n'était ni blanc, immaculé, comme une neige de décembre, ni noir et mystérieux comme une nuit d'été, il était seulement mat, mat sans pour autant être métissé comme les feuillages des arbres d'automne. Mat. Mat comme un café au lait vanillé, ou comme les méandres tortueux de l'amazone, traversant en aventurière une forêt tropicale épaisse. Une peau brute, épaisse, sauvage qui aurait sans doute été rude si elle n'avait pas été couverte d'un fin duvet brun et cotonneux. Sa poitrine ne connaissait pas l'abondance et la générosité d'une féminité bien affirmée, mais peinait à se dévoiler, de part sa timidité attendrissante et ésotérique. Au bout de ses seins, Jupiter semblait avoir dessiné au pinceau un million de sinuosités imparfaites qui auraient pu faire graviter les plus beaux halos stellaires de la galaxie. Elle n'était pas ronde et ne connaissait pas l'ardeur du regard des hommes qui se posent sur des hanches taillées dans le marbre, et la silhouette de la jeune femme n'était pas non plus à l'image de sa tortionnaire, fine, élancée comme l'ombre d'un arbre qui, surplombant le bosquet aurait perdu des feuilles après une ultime bourrasque hivernale. Ses muscles se dessinaient sous sa peau brune, sur ses épaules, une force fragile dessinait des sillons qui remontaient le long de ses bras. Comme de longues rivières se contractant et vibrants au contact du souffle chaud de Miranbeau. Elle n'était pas maigre, pourtant, on devinait ses côtes, longeant sa colonne vertébrale, lui procurant une fragilité presque infantile. Ses courbes timides s'élargissaient avec une délicatesse et une finesse gracieusement musclée. Sur ces fesses, sa peau était craquelée comme celle d'une poupée en porcelaine, couverte de zébrures et de délicieuses constellations qui auraient pu illuminer le ciel une nuit d'été.

Madame MiranbeauWhere stories live. Discover now