Madame Miranbeau

Retiens ton souffle

"-Lâchez-moi ! S'insurgea Héla les joues trempées de larmes. Je vous... Je vous en prie... Pleura-t-elle en se débattant. Mais Miranbeau était plus forte. Elle était plus grande, plus musclée, et sans aucun doute plus habile que la jeune femme dont les coups hasardeux ne faisaient que remuer l'air.

Miranbeau entraîna Héla à l'étage, soupirant lorsque la jeune femme s'accrochait aux murs, et aux encadrements de portes. Elle la repoussa péniblement au sol lorsqu'elle arriva à la troisième porte du couloir. Héla releva les yeux vers sa tortionnaire, suppliante, mais elle sût au moment même où elle croisa le regard de Miranbeau, teinté de désir malsain et de cruauté, que toutes ses prières seraient vaines.

Miranbeau sourît.

-Ça va être... Délicieux, siffla-t-elle derrière ses dents blanches.

Soit, la petite se refusait à elle pour l'instant, si elle ne voulait pas de ses caresses, elle ne la forcerait pas, les caresses pouvaient attendre. En revanche, les coups... Les coups et la torture ne pouvaient pas attendre, car il n'était pas question qu'on lui manque de respect. Pas dans sa propre maison.

Héla fît doucement non de la tête, mais Miranbeau l'attrapa par la cheville et la traîna à l'intérieur. Elle ferma la porte derrière elle. 

-Si vous me touchez... Menaça Héla à bout de souffle en se relevant d'un bon. Elle serra les poings et fît face à Miranbeau qui ne pût retenir un rictus moqueur.

-Quoi ?! Ironisa la femme d'affaire en se retournant vers un coin de la pièce où elle s'affaira à mettre les choses en ordre. Tu me menaces maintenant ? Qu'est ce que tu comptes faire au juste ? Me mettre une raclée ?

Héla ne répondit rien et se contenta de serrer les dents. Elle recula lentement vers la porte de sortie profitant du fait que Miranbeau soit occupée.

-Je ne doute pas de ta détermination, poursuivît Miranbeau, mais à mon humble avis, il y a peu de doute sur l'issue d'un quelconque duel entre toi et moi...

Héla sentit son coeur s'arrêter dans sa poitrine, elle sentit la poignée sous sa paume.

-Je n'en ferais rien si j'étais toi. Lança froidement Miranbeau en se retournant vers la jeune femme qui sursauta et lâcha aussitôt la poignée de porte.

Miranbeau sourit, amusée. Après quoi, elle avança lentement vers Héla avec sa démarche habituelle de lionne affamée. Héla s'était figée sur place, la gorge nouée et l'estomac douloureux.

-Tu es bonne en apnée chérie ? Demanda Miranbeau en arrivant à la hauteur de la jeune femme.

Héla ne répondit rien. Elle savait que sa tortionnaire n'attendait pas vraiment de réponse.

-Je crois... Souffla la femme d'affaire, que nous allons tout de même procéder à un petit échauffement, qu'en dis-tu ?

Miranbeau tira une chaise derrière elle avant de poser à nouveau son regard sur la jeune femme. 

-Assieds-toi. Ordonna-t-elle.

Héla ne réagît pas, Miranbeau pensait-elle réellement qu'elle se soumettrait à corps perdu à ses désirs ? Ou du moins sans opposer de résistance ?

La femme d'affaire passa lentement sa langue sur sa lèvre inférieure.

-Je n'en attendais pas moins de toi... Soupira-t-elle, je voulais juste m'assurer que tu n'avais pas changé d'avis... Là-dessus, elle avança franchement vers Héla et lui attrapa un poignet. La jeune femme lui fît lâcher prise en la repoussant brutalement, mais Miranbeau passa derrière elle et la fît s'agenouiller d'un puissant coup derrière le genoux. Après quoi, elle passa son bras autour du cou d'Héla et commença à écraser sa trachée. La jeune femme sentit instantanément le sang affluer à sa tête, elle peinait à respirer, sa vision devenait floue et ses oreilles se mirent à bourdonner. Héla planta férocement ses ongles dans l'avant bras de Miranbeau, et martela les côtes de la femme d'affaire de puissants coups de coude. Sa tortionnaire finît par lâcher prise.