Rien qu'à moi

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Lorsque Miranbeau en eût fini avec la jeune femme, cela faisait déjà un bon moment qu'Héla n'était plus qu'à demi-consciente. Sa vision s'était brouillée, et elle sentait des gouttelettes de transpiration ruisseller sur ses tempes. Elle était gelée, avait la chaire de poule, elle tremblait même, pourtant, son corps la brûlait de l'intérieur. Chaque centimètre carré de sa peau, ses muscles, ses os... étaient terriblement douloureux. À force de se débattre, les bracelets avaient laissé des marques violacées sur sa peau, presque aussi douloureuses que les morsures que Miranbeau ne s'était pas gardé de laisser le long de ses côtes. Elle pleurait doucement, ses seules signes de vie étant les sanglots qui soulevaient discrètement sa poitrine de la table de bois. Miranbeau ne lui avait donné ni douceur, ni tendresse, ses baisers étaient abruptes, et ses caresses violentes, pourtant, et même si Héla s'était efforcée de le cacher, aussi bien à sa tortionnaire qu'à elle même, jamais elle n'avait ressentit quoi que ce soit de similaire auprès de qui que ce soit. La douleur et le désespoir la manipulaient sans aucun doute, mais son coeur lui aussi, battait la chamade lorsque ses yeux avaient le malheur de se planter dans ceux de sa tortionnaire.

Le portable de Miranbeau vibra. La femme d'affaire s'éloigna sans manquer de laisser ses ongles s'enfoncer dans le dos d'Héla déjà outrageusement douloureux. Elle gémît.

-Est-ce qu'elle est encore en vie ? Demandait le message de Justine sur l'écran d'accueil, Miranbeau sourit avant de répondre.

-Après tout, elle est peut-être plus solide qu'elle n'en a l'air, pianota Miranbeau en jetant un regard sadique dans la direction d'Héla. Mais je ne compte pas en rester-là.

Là-dessus, elle abandonna son téléphone et entreprît d'aller libérer la jeune femme de ses entraves. Bien que détachée, Héla ne bougea pas d'un poil, elle en était parfaitement incapable, ce qui ravît Miranbeau.

-Ça va ? Lui demanda la femme d'affaire en lui caressant doucement les cheveux.

Héla ne répondit pas, peut-être la douleur l'en avait simplement rendue incapable.

-Je t'ai posé une question, demanda plus sèchement Miranbeau un sourire cruel au visage, alors que ses yeux se délectaient sans pudeur du corps ecchymosé d'Héla.

La jeune femme ouvrit la bouche, mais aucun mot ne voulut passer la barrière de ses lèvres tremblantes. 

-Je vais t'apprendre à me répondre quand je te parle... Siffla Miranbeau. Au fond, il fallait seulement un prétexte à la femme d'affaire pour continuer, si Héla avait hoché la tête ou baragouiné quelque chose, Miranbeau l'aurait surement frappé de nouveau sous prétexte que la punition n'avait sans doute pas été assez violente.

Héla sentit sa tortionnaire se placer derrière elle. Elle lui agrippa fermement les cheveux puis... Héla utilisa ses dernières forces pour gémir de douleur. Miranbeau avait introduit un objet en elle.

-Tu vois que tu peux encore souffrir, lança Miranbeau en relâchant les cheveux d'Héla. La jeune femme se laissa tomber de la table, et étouffa un nouveau gémissement lorsque l'objet s'enfonça plus profondément. Miranbeau sourît. 

-Bien, souffla la femme d'affaire, c'est comme ça que j'aime de voir. Elle s'éloigna et revînt un instant plus tard avec une camisole. Elle l'enfila à Héla qui ne réagît même pas. Toutes ses forces l'avaient quitté. À présent, il lui semblait même ne plus rien ressentir. Chose faite, Miranbeau attrapa la jeune femme d'une main ferme par le collier qu'elle avait autour du cou et la traîna derrière elle jusqu'au rez de chaussée. La jeune femme qui avait perdu connaissance dans l'escalier n'était plus consciente lorsque sa geôlière enchaîna son collier dans un coin du petit salon.

Miranbeau la regarda longuement, et pour une fois, elle eût presque la sensation qu'Héla était forte. Elle ignorait même comment la jeune femme avait réussi à tenir si longtemps, à lui résister d'une certaine manière. Pourtant, un doute subsistait dans l'esprit de la femme d'affaire. Héla s'était elle réellement offerte à elle ? Où la jeune femme avait-elle simplement pensé qu'accepter Miranbeau lui permettrait de survire ou d'atténuer les tortures qui l'attendaient. Une chose était sûre en revanche : si Héla ne s'était pas totalement abandonnée à elle se soir, elle le ferait dans les prochains jours, car si Miranbeau ne savait pas lire dans les pensées, elle savait décrypter un regard, et celui de la jeune femme lui, sombrait dans les abysses.

Madame MiranbeauΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα