De quelle couleur sont tes larmes ?

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Héla resta stoïque, et le simple fait qu'elle soit incapable de répondre à Miranbeau qu'elle était folle à lier en s'enfuyant à toutes jambes était révélateur de son indécision.

"-Aller, je t'en prie, souffla Miranbeau tout sourire depuis les bras de Justine, dis-le que tu en rêves ! Je le lis sur ton visage.

Héla baissa les yeux.

-Je... Vous vous faites des idées... Bafouilla-t-elle à l'intention de sa tortionnaire.

Miranbeau se soustrayit aux bras de son amante. Elle se leva et avança jusqu'à Héla.

-Je me fais des idées ? Répéta-t-elle en arquant un sourcil.

Héla hocha timidement la tête, luttant pour rester maîtresse de ses émotions alors que Miranbeau la plaquait lentement dos à la porte.

-Je me fais des idées ? Insista Miranbeau le visage si près de celui de la jeune femme qu'elle inspirait ses soupirs.

Héla hocha imperceptiblement la tête, alors que depuis le canapé, Justine étouffait un petit rire moqueur. 

Miranbeau déposa délicatement ses lèvres sur celles d'Héla qui sentît littéralement ses jambes s'effondrer sous son poids. La jeune femme entendît son coeur qui tambourinait désespérément contre sa poitrine comme s'il cherchait à rejoindre celui de Miranbeau. La femme d'affaire quant à elle ne pût réprimer un frisson de plaisir en sentant l'effet qu'elle faisait à Héla dont le teint avait viré au rouge pivoine.

-Je me fais des idées ? Répéta Miranbeau une ultime fois.

Alors qu'Héla s'apprêtait à acquiescer, elle sentit les mains de la geôlière se refermer fermement sur ses hanches, puis remonter lentement sous son tee-shirt en effleurant sa poitrine.

Héla déglutît difficilement en détournant le regard, la larme à l'oeil. Comment son corps pouvait-il la trahir de la sorte... Comment pouvait-il aimer les caresses de cette femme qui la torturait depuis des jours ?

-Tu n'as pas répondu à la question... Susurra Miranbeau à l'oreille d'Héla, alors qu'elle laissait l'une de ses mains s'aventurer témérairement entre les cuisses de la jeune femme qui frémît de tout son corps les jambes flageolantes.

Miranbeau décrocha un sourire lubrique, elle enlaça Héla qui ne se débattit pas et l'entraîna vers le canapé. Là, la femme d'affaire fît s'allonger Héla sur toute la longueur, elle s'assît en tailleurs de façon à ce que la tête de la jeune femme repose sur ses jambes. Elle se pencha au dessus de la jeune femme, et lui caressa doucement les cheveux. Elle tremblait comme une feuille, et il lui fallut un long moment pour réussir à la mettre en confiance un tantinet soit peu. Chose faite, elle jeta un regard entendu à Justine qui s'installa à califourchon sur Héla. La jeune femme laissa s'échapper quelques larmes, sentant son ventre qui palpitait férocement.

-Hé... Souffla Miranbeau d'un air qui se voulait le plus rassurant possible, elle essuya les larmes qui ruisselaient des yeux d'Héla avant même qu'elles n'aient atteint ses joues.

La jeune femme sentît les mains de Justine qui s'affairaient à défaire son pantalon. Elle eût un violent mouvement de recul et jeta un regard terrorisé à sa tortionnaire.

-Non... Je... Je ne veux... pas... Articula-t-elle derrière ses lèvres tremblantes.

Miranbeau se pencha et attrapa le poignet de Justine avant que sa main n'ait le temps d'effleurer les sous vêtements de la jeune femme.

-Je ne te force à rien, dit posément Miranbeau en plongeant ses yeux dans ceux d'Héla. Si tu ne le veux pas nous arrêtons.

La jeune femme déglutît difficilement. 

-Tu n'auras rien à faire, poursuivit la femme d'affaire, seulement te laisser aller d'accord ?

Héla se pinça les lèvres et détourna le regard.

-Non, murmura Miranbeau, regarde-moi, elle posa ses mains sur les tempes de la jeune femme. Tout va bien se passer, c'est promis. 

Héla acquiesça si doucement que Miranbeau discerna à peine son hochement de tête. Justine reprît alors ses caresses, avec une lenteur et une douceur rassurante qui dissipèrent petit à petit les doutes de la jeune femme. Bientôt, la médecin continua de dévêtir Héla. Nue, la jeune femme rougît de nouveau et replia les bras sur son corps pour le dissimuler aux deux femmes qui sourirent attendries. 

-C'est bon... Souffla Miranbeau en saisissant les poignets d'Héla, elle offrît un sourire rassurant à la jeune femme dont le corps était désormais offert. Laisse-toi aller.

Héla se mordît férocement l'intérieur des joues et laissa son regard se perdre dans les yeux de Miranbeau, alors que les caresses de Justine s'amplifiaient sur ses hanches. Héla frémît. Ils étaient verts, verts émeraude mais tachés de rouille par endroits. Au début, il y eût de la douleur, une douleur étonnement vive qui faillît arracher un gémissement à Héla. Mais ses yeux... Ses yeux étaient d'une telle profondeur que la jeune femme s'y était perdue, comme au fond d'un sous bois, où les arbres tapissés de mousse la transportaient plus loin encore.

Elle sentît que Justine était entré en elle. Quelques larmes ruisselèrent sur ses joues, elle frémît, mais lorsqu'elle voulût relever la tête pour voir la médecin, Miranbeau la retînt contre elle. 

-Respire... Souffla-t-elle en aspirant Héla plus profondément encore au coeur de ses iris verdoyantes. Une vague de chaleur intensément violente traversa la corps de la jeune femme. Il n'y avait à présent plus que ses yeux. Ses deux grands yeux verts au-dessus d'elle qui flottaient au beau milieu d'un plaisir diffus et tourbillonnant. Un grand frisson remonta la colonne vertébrale de la jeune femme, elle retînt un gémissement d'étonnement tant que de plaisir au fond de sa gorge. Miranbeau lui sourît affectueusement et essuya les nouvelles larmes qui ruisselaient sur ses joues du bout des doigts.

-Ça va ? Souffla-t-elle à son intention le regard fiévreux.

Héla hocha la tête les dents serrées.

Miranbeau releva la tête et adressa un regard résolu à Justine. Presqu'aussitôt, une douleur plus vive traversa la bas ventre d'Héla. La jeune femme se crispa, Miranbeau lui caressa les cheveux plus intensément et plongea de nouveau ses yeux dans les siens.

-Respire... L'encouragea une nouvelle fois Miranbeau en voyant que la jeune femme retenait son souffle. Tout près d'elle, Héla sentît Justine soupirer de plaisir sans pourtant la voir. La jeune femme la chercha une nouvelle fois du regard mais Miranbeau l'en empêcha en la retenant fermement allongée, la tête collée au creux de ses jambes.

-Prête...? Souffla Justine.

Miranbeau baissa les yeux sur Héla qui l'interrogeait du regard, la femme d'affaire sourît. Elle hocha la tête.

Héla perdît le vert rassurant des yeux de Miranbeau de vue. Elle perçut presqu'aussitôt une sensation nouvelle au creux de ses reins, elle se raidit tout à coup en sentant une vague intense de vibrations qui prenait possession de tout son bas ventre et remontait lentement le long de sa colonne vertébrale. Elle gémît tant de plaisir que de douleur en se mordant sauvagement les lèvres.

Miranbeau sourît de toutes ses dents. Héla se mît à se tortiller de plus en plus violemment, espérant sans doute échapper à la vague brûlante qui naissait au creux de ses reins. En guise de réponse, la femme d'affaire renforça l'emprise qu'elle avait sur les poignets d'Héla. De son côté, Justine empêchait la jeune femme de se débattre en lui maintenant fermement les jambes contre le sofa.

-Ne lutte pas... Grogna Miranbeau avec fièvre."

Mais à peine une seconde plus tard, de nouvelles larmes se mirent à ruisseler sur les joues d'Héla, essoufflée. Miranbeau sourît de plus belle et déposa un baiser sur le front brulant de la jeune femme sous le regard attendri de Justine.

Madame MiranbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant