Mort

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Héla avait fermé les yeux. Le silence était trop lourd, presque plus lourd que le poids du revolver pointé entre ses deux yeux. Il y eu un claquement.

"-Tire, dit une voix sereine depuis la porte du petit salon. Tire et je te jure que je m'occuperais de Sophia moi même même. 

Héla rouvrit les yeux. Thomas n'avait pas baissé son arme. Seulement, maintenant, son bras tremblait. Il aurait voulu le faire, mais si cela impliquait de perdre sa femme, le choix serait vite fait. 

-Tu m'agaces Thomy... Soupira Miranbeau, la femme d'affaire leva les yeux au ciel, elle savait qu'il ne le ferait pas. En tout cas pas maintenant qu'elle était là. Thomas était un bon gars, mais comme Miranbeau se plaisait à le penser, il n'avait pas de couilles. Décides-toi vite parce que je risque de perdre patience, ajouta la geôlière. 

Là, Thomas baissa le revolver, il planta son regard dans celui de Miranbeau.

-Promets-moi que ça finira bientôt, implora-t-il. Le visage de la jeune femme s'était gravé au fond de son esprit. Il ne l'oublierait pas. Il en ferait même sûrement des cauchemars, imaginant Miranbeau poser son regard sadique sur cette gamine...

-Ça, siffla Miranbeau, ça ne risque pas. J'ai encore un paquet de choses à faire avec elle.

Thomas frissonna et baissa les yeux. Il ne pouvait rien faire. Du moins, il essaya de s'en convaincre. Héla qui était jusqu'ici restée silencieuse renifla. Elle hoquetait de souffrance et de tristesse, une fois de plus,  elle avait échouer à s'échapper.

Les yeux de Miranbeau glissèrent sur la jeune femme et son visage s'éclaira d'une lueur mauvaise.

-La réunion est finie. Déclara-t-elle sèchement. Alex se leva, mais Thomas se figea, il tremblait. L'espace d'un instant, c'était comme s'il était cette gosse. Là, recroquevillée dans le coin de la pièce, fondant de terreur sous le regard de son impératrice. 

-Adèle... Je... Articula-t-il hésitant.

-Rentre chez toi Thomy chéri, tu n'aimeras pas la suite, souffla Miranbeau d'une voix plus douce.

Alors Thomas inspira une grande bouffée d'air et serra les dents, il suivît Alex à l'extérieur le coeur serré. Lorsque la porte se fût refermée derrière ses associés, Miranbeau se décida à reprendre la parole. Elle avança vers Héla d'un pas lent.

-Je t'ai dis que tu allais vivre pour moi... Dit-elle lentement, alors pourquoi t'acharnes tu à me fuir.

Héla fît frénétiquement non de la tête le visage trempé de larmes. Mais Miranbeau approchait. Encore. Elle s'accroupît en face d'elle.

-Ne pleurniches pas. Rétorqua Miranbeau, elle prît le menton d'Héla entre son pouce et son index. Si tu veux dire quelque chose, dis le. 

-Je... vous... détes... Commença Héla le regard noir de haine derrière son voile de larmes salées. Mais Miranbeau la coupa avec un sourire.

-Choisis tes prochains mots avec discernement, souffla la femme d'affaire en caressant doucement la joue de sa victime. Héla baissa les yeux.

-Libérez-moi... Je... Je vous en prie... Sanglota-t-elle.

La femme d'affaire se contenta de sourire, elle replaça les cheveux d'Héla derrière ses oreilles en poussant un soupir attendri.

-Tu sais que tu méritais cette punition n'est ce pas ? Demanda Miranbeau.

Héla serra les dents luttant pour se contenir, si elle voulait avoir une chance de s'en sortir, il ne valait mieux pas incommoder Miranbeau.

-Répond-moi quand je te pose une question, ordonna Miranbeau.

Héla resta muette, elle sentît un sanglot douloureux qui germait dans sa gorge.

-J'attends. Insista Miranbeau.

Héla frémit et fît non de la tête, de nouvelles larmes se mirent à couler sur ses joues.

-Dis le. La jeune femme sentit la main de Miranbeau se refermer sur ses cheveux, les empoignant férocement pour lui faire relever la tête. Elle déglutît pour retenir un gémissement plaintif.

-Je... Je... Je...

-Parle putain.

-Je... mé-mé... méritais... articula Héla.

Miranbeau relâcha aussitôt les cheveux de la jeune femme. Elle n'était pas tout à fait satisfaite, mais elle savait qu'elle ne tirerait rien de plus d'Héla.

-C'est bien, souffla-t-elle en déposant un baiser sur le front d'Héla. Après quoi, Miranbeau se leva et s'éloigna.

-NON ! Hurla Héla, détachez-moi ! Elle se débattit faiblement avant de se remettre à sangloter. Vous... Vous... Vous aviez dit...

-Je n'ai rien dit du tout, la coupa la femme d'affaire avec un sourire amusé

Une vague de colère plus puissante fît vaciller Héla, elle ne tenait plus.

-SALE PÉTASSE ! Assena-t-elle en se débattant aussi violemment que ses forces le lui permettaient. Je vous déteste ! Je vous... Je... Je vous déteste !

D'ordinaire, Miranbeau aurait pu ramasser le revolver oublié par Thomas et en vider le chargeur dans le crâne de la jeune femme pour ce qu'elle venait de dire. Pourtant, et Miranbeau en fût elle même surprise, elle ressentait son désir redoubler d'intensité dans son bas ventre. La petite lui résistait, et au fond, elle adorait ça. 

-Contente de voir que tu es redevenue toi même, déclara Miranbeau. D'un geste vif, elle se retourna vers Héla et lui donna une gifle brûlante. La jeune femme s'écroula et sa tête heurta violemment le parquet. Répète pour voir ? La provoqua Miranbeau.

Héla ne bougea pas, elle n'en avait plus la force. Elle se contenta de lever les yeux vers sa tortionnaire. Elle était incapable de prononcer le moindre mots tant les sanglots écrasaient sa gorge. Alors elle ouvrit la bouche, et, sans quitter Miranbeau du regard elle se laissa submerger par sa colère.

Sale... Pute... Lu Miranbeau sur les lèvres d'Héla. Elle ne pût retenir un sourire et assena un coup beaucoup plus violent à la jeune femme qui perdit connaissance."

Madame MiranbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant