Adèle

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Lorsque la voiture de Miranbeau fît irruption dans la propriété, la femme d'affaire aperçut les deux voitures de police et le camion de pompiers stationnés devant la demeure. Une colère folle se mît à palpiter sous ses côtes. À peine son chauffeur s'était-il arrêté qu'elle bondissait hors de la voiture. L'un de ses agents vînt à sa rencontre, l'air penaud.

"-Où est-elle ? Cracha Miranbeau avec agressivité.

-Elle a frappé Maxence après l'avoir menacé avec une machette, et elle a sectionné jusqu'à l'os le bras d'Hadrien, elle s'est enfuit.

-Répète ça ?

-Nous sommes désolés...

-Putain ! Beugla Miranbeau, comment c'est possible ! Une gamine de cinquante kilos à tout casser ! Tu m'expliques ?! Je suis partie une heure ! UNE HEURE !

-Madame je...

Mais Miranbeau le coupa d'un claquement de langue. Un agent de police vînt à sa rencontre.

-Vous êtes la tutrice ? Demanda l'agent de police.

Miranbeau opina.

-Oui, il faut retrouver Héla au plus vite, elle était pourtant sous bonne garde... J'espère que rien ne sera retenu contre elle, mon homme ne portera pas plainte. Elle n'y est pour rien, elle a seulement besoin d'être aidée... Je me fais énormément de soucis.

L'agent de police hocha la tête d'un air compatissant.

-Nous allons faire notre maximum pour vous la ramener au plus vite. Promît l'agent de police. Est-ce que vous avez une idée de l'endroit où elle pourrait aller ?

-Elle m'a parlé d'une amie, souffla Miranbeau, une certaine Lawrence qui a eu une très mauvaise influence sur elle dans le passé... J'espère qu'elle n'est pas retournée la voir...

Miranbeau avait à peine terminé sa phrase qu'un autre policier approchait au pas de course.

-On l'a retrouvé ! Lança-t-il, on a reçu un appel, elle faisait du stop à cinq kilomètres d'ici.

-Seigneur... Souffla Miranbeau.

-Ne vous en faites pas madame, lui dit affectueusement le policier, elle va bien, tout va rentrer dans l'ordre.

Le camion de pompier ne tarda pas à partir, suivi d'une voiture de police. Très vite, un véhicule apparût à l'orée de la propriété. 

Miranbeau soupira lorsque la voiture se gara en face d'elle. La  policière qui conduisait fît le tour du véhicule et ouvrît la portière arrière. Elle peina à faire sortir Héla de la voiture tant la jeune femme se débattait.

-Cette femme me torture ! Gémit Héla en s'agrippant férocement au siège de la voiture. Je vous en prie ! Non ! Ne me laissez pas ici... Héla pleurait à chaudes larmes, en s'agrippant ensuite au cou de la policière. Amenez-moi au poste... Pleura la jeune femme en suppliant la fonctionnaire du regard. Je vous en prie... vérifiez... je n'ai jamais eût de maladie psychique... je...

Alors qu'un éclair de doute traversait le regard de la policière, Miranbeau intervînt. Elle se précipita dans les bras d'Héla et la serra contre elle.

-Mais qu'est ce que tu as fait chérie... Souffla-t-elle sur un ton surdoué qui parût néanmoins rassurer la policière.

Un nouveau sanglot éclata dans la gorge d'Héla qui se laissa tomber à genoux.

Impuissante, elle vît Miranbeau remercier la policière, et regarda la voiture de son salut s'éloigner sur l'allée de gravillons.

-Tu vois... Rétorqua Miranbeau, c'est comme ça que l'on brise quelqu'un. La femme d'affaire s'accroupît au dessus d'Héla et lui fît relever la tête. Regarde-moi, ordonna-t-elle, je veux voir  la dernière lueur d'espoir s'éteindre dans tes yeux.

Héla fît non de la tête alors que les larmes ruisselaient abondamment sur ses joues.

-Tu sais, souffla Miranbeau, j'ai cru que j'allais y arriver, je veux dire en te choyant. Mais tu me montres que j'ai eu tort. J'espère que tu ne m'en tiendra pas rigueur. Là-dessus, Miranbeau donna une gifle monumentale à Héla qui tomba à la reverse. Après quoi, Miranbeau attrapa les poignets de la jeune femme pour la ramener à l'intérieur. Héla se débattit furieusement à coup de coups de pieds et de coups de poings hasardeux. La femme d'affaire aurait surment eût le dessus, mais elle n'avait pas la patience de lutter.

-Hé ! Lança Miranbeau à l'intention du chauffeur et de l'agent de sécurité qui était resté près de la voiture, montez-là à l'étage, j'en ai pour une seconde. "

Les deux hommes ne perdirent pas de temps. L'un attrapa les chevilles d'Héla, l'autre ses bras. Ils la traînèrent de force dans la demeure, indifférents à ses cris et ses supplications.

Miranbeau quant à elle se contenta de sourire, puis, levant les yeux au ciel, elle alluma une cigarette. La femme d'affaire sortit son téléphone portable et chercha Justine dans ses contacts.

-Elle a essayé de s'enfuir, pianota Miranbeau, je crois que nous allons bien nous amuser ce soir.

Il ne fallut pas une minute avant que son portable ne vibre.

-Tu veux me rendre jalouse ?

Miranbeau sourît en faisant souler sa cigarette entre son index et son majeur.

-Ça marche ?

-Peut-être bien...

-Ne t'en fais pas, tu le seras moins quand tu auras vu son état.

-Ne la tue pas.

-Je vais essayer.

Miranbeau soupira et aspira la dernière bouffée de fumée que lui permettait sa cigarette. Elle l'écrasa sur l'escalier qui menait à la porte d'entrée.

-À nous deux Juliette... Murmura-t-elle pour elle même en montant les marches.

*Merci à tous ceux qui ont lu jusqu'ici pour les votes et le soutient, le prochain chapitre ne devrait pas tarder mais il risque d'être plus violent,  âmes sensibles s'abstenir.*

Madame MiranbeauWhere stories live. Discover now