• THE MANOR | nomin | •

XXXIX. BAD IDEA

"Mark.

__ Hm ?

__ Il faut que tu saches quelque chose. On s'est un peu embrouillé avec ta mère tout à l'heure et je me demandais ce que t'en penserai, Donghyuck se tut et tourna la tête vers Mark qui le regardait attentivement en caressait nerveusement la main de sa sœur endormi. Comme tu sais, Wendy se souvient de Jeno et est persuadée qu'ils sont toujours ensemble. Elle lui a demandé de faire semblant que ce soit le cas.

__ Pardon ? Mais pourquoi ? Wendy sera en colère qu'on lui ait mentit comme ça si elle récupère la mémoire."

Donghyuck eut l'air surpris et regarda son mari, peiné. Il se mordit la lèvre inférieur et détourna le regard et le posa sur l'endormi mais son cœur se serra un peu plus.

"Alors personne ne t'as rien dit, souffla t-il les larmes aux yeux.

__ Hyuck ? Je suis censé savoir quelque chose ? C'est important ?"

La jambes de Mark tressautait nerveusement et sa voix avait un ton mélangeant inquiétude et menace. Son regard tout aussi effrayant fit baisser la tête et déglutir Donghyuck.

"Mark... Je suis vraiment, vraiment désolé.

__ Ne dis rien. Ne dis plus rien, je ne veux pas savoir, fit durement le canadien en fermant les yeux. Je ne veux plus savoir.

__ J'ai peur que tu en souffres beaucoup trop si tu n'y es pas préparé.

__ Je n'y serai jamais préparé, s'exclama t-il en se levant vivement de sa chaise. Pourquoi elle et pas moi ? Hein ? Pourquoi c'est la meilleure des personnes qui doit partir et c'est le pire des connards qui doit rester ?

__ Mark... elle aurait détester que tu parles de toi comme ça.

__ Justement ! Elle est juste... si parfaite c'est injuste ! Elle méritait de vivre ! Elle méritait l'amour, elle méritait la joie, une belle famille, un vrai frère ! Mais elle se contentait de ce qu'elle avait, de ce qu'on avait à lui offrir. Certes on était aisé, mais dans son cas, je ne pense pas que l'argent faisait son bonheur.

__ Je sais."

Mark serra les poings et se tourna vers son mari qui gardait la tête basse, ses pieds se balançant dans le vide, tout comme son regard perdu dans le vide.

"J'ai l'impression de perdre ma sœur une deuxième fois, souffla t-il alors que les larmes se mirent à rouler sur ses joues. Je veux que tu saches que tu n'es pas horrible au point d'avoir à subir ça. Je sais à quelle point ta vie n'a pas été facile et je sais que c'est ça qui t'a forgé ce caractère. Et même si maintes et maintes fois on s'est disputé, je t'en ai voulu, j'ai voulu partir, j'ai toujours fini par te pardonner parce que tu le mérites et parce que je t'aime."

Mark renifla et Donghyuck se leva pour le prendre dans ses bras. Il avait rarement vu son mari pleurer et chaque fois ça lui faisait le même effet: il avait cette impression que son cœur se scindait en deux. Encore et encore. C'était une sensation déchirante que de sentir les larmes de son bien aimé roulé contre la peau de son cou, voir son corps trembler, le sentir s'accrocher désespérément à lui.

"Il faut qu'on découvre ce qu'il s'est passé. Il faut lui rendre justice."

La porte s'ouvrit sur Jaemin. Ses yeux étaient soulignés par de profondes cernes. Il eut l'air surpris de voir le couple mais finit par leur adresser un doux sourire. Il se dirigea ensuite vers sa sœur ainée, s'asseyant sur la chaise à ses côtés et prit sa main entre les siennes.

"Jaemin, fit Mark d'un ton qui se voulait inquiet.

__ Qu'est-ce que je dois faire selon toi hyung ?

__ Je ne veux pas que ma sœur souffre. C'est tout ce que je sais.

__ Alors quelle décision ne la ferait pas souffrir ?

__ J-je... Je ne sais pas.

__ C'est égoïste mais je n'ai pas envie de prendre cette décision parce que sinon je serai la cause de son malheur. Mais tout le monde attend de moi que je le fasse. Toi, Jeno, ta mère, absolument tout le monde. Mais je ne veux pas ! Tout ce que je veux, c'est retourner en arrière. Jusqu'à où ? Pour faire quoi ? Je n'en sais rien. Peut-être que je n'aurai juste jamais dû voir le jour, ça aurait arrangé tout le monde. Je suis juste ce petit détail chiant dans la vie des gens !

__ Arrête ça, s'exclama Mark perdu entre la tristesse et la colère. Ne dis plus ça ! Ne dis plus jamais ça !

__ Je crois que j'ai pris ma décision, fit le rosé d'une voix étranglé par les sanglots. Je veux que Wendy sois heureuse jusqu'à la fin. Je ne veux pas qu'elle ou qui que ce soit d'autre aient à se soucier de moi. Jusqu'à la fin, je vais juste disparaître, disparaître comme je sais si bien faire, comme je l'avais fait maintes et maintes fois. Comme je l'ai fait pendant des années jusqu'à ce que tout le monde m'oublie. Je vais juste vous laisser ces derniers paisibles jours avec Wendy. Vous n'avez pas besoin de moi et de tous les problèmes qui viennent avec moi. Je veux juste que ses derniers jours soient comme ceux que vous aviez vécu avant mon putain de retour. Je suis une catastrophe. Ma mère avait raison, je n'aurai pas dû rester trop longtemps parmi vous. Je suis tellement désolé. Si seulement c'était pas elle mais moi. Tout aurait été beaucoup mieux. Je n'ai pas de but ou de rêve, pas de passion, je ne tiens pas particulièrement à la vie, je fais souffrir tout ceux qui m'entoure. J'ai reçu tant d'amour sans avoir été capable de le retourner. Je ne mérite pas cette vie ! Je n'en veux pas ! Je veux juste que ma grande sœur vive ! C'est injuste ! C'est injuste ! C'est pas elle mais moi, pas elle !"

Face aux cris de leur cadet en larmes, le couple se précipita vers lui, le prenant dans leur bras et tentant comme il pouvait de le calmer. Et peut-être que sa voix ne se fit plus entendre, que ses larmes se tarirent mais à l'intérieur, le feu continuait à faire des ravages.