6| Colis

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Logan

Un bruit en bas me réveille, j'ai le sommeil léger, et mes parents le savent très bien. J'ouvre les yeux et constate qu'il fait nuit, je me lève de mon lit, sors de ma chambre et jette un coup d'œil dans les escaliers pour voir ce qui se trouve en bas.

Je ne vois aucune lumière allumée, je fronce les sourcils et me dirige vers le rez-de-chaussée, peut-être que Tania s'est réveillée et a besoin d'aide pour boire de l'eau. Ma petite sœur de six ans est maladroite et tête en l'air, même si elle veut faire les choses elle-même.

Je descends les escaliers et me dirige vers la cuisine quand soudainement, je suis tiré en arrière, une main se plaque sur ma bouche alors que je m'affole.

– Chut, chut, c'est moi, c'est moi Logan.

Je me détends en entendant la voix de ma mère adoptive, Léna. Je me tourne vers elle, les yeux écarquillés.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? dis-je alors que je regarde sa main où se trouve son arme.

Je relève les yeux vers elle, les siens sont pleins de larmes.

– Maman...

– Des intrus se sont glissés chez nous et veulent te tuer, il faut que tu t'échappes ! dit-elle machinalement en regardant dans le petit entrebâillement de la porte.

– Quoi ? Mais papa et Tina ? Où sont-ils ?

Elle se raidit et se tourne vers moi, essayant de ne pas craquer.

Non, non pas ça !

– Ils sont morts, ils sont morts mon grand, mais tout va bien se passer. Tu vas sortir par la porte d'entrée et te réfugier chez les Colins, tu appelleras les secours.

Mes membres se mettent à trembler.

Ils sont morts

Ils sont morts

Ils sont morts

– Maman, j'ai peur.

Je me réveille en sursaut dans mon lit. Je me suis endormie, je suis tombé de fatigue.

Je secoue la tête et la prends dans mes mains. Encore ce souvenir qui revient en cauchemar, ça me fait toujours le même effet, alors que ça fait dix-huit ans.

Je tourne la tête vers le bruit qui se fait derrière moi. La femme nue endormie dans mon lit fait de petits bruits dans son sommeil. Je soupire et me lève, remets mon pantalon de jogging et me dirige vers la cuisine de la suite d'hôtel que j'occupe depuis quelques jours maintenant.

Je vais dans le bar et me sers un verre de whisky, je m'installe alors derrière mon bureau et ouvre mon ordinateur affichant le visage de Rebecca.

Cette femme m'a sauvé la vie.

Je me rappelle encore du jour où elle m'a trouvé dans la rue devant un fast-food. Elle m'a payé le déjeuner, des vêtements et les courses pour mon paternel. Il me battait, il me frappait chaque matin et chaque soir, il m'a fait les pires horreurs dont je n'ai pas envie de repenser. Je ne veux plus repenser à cette époque de merde.

Je me frotte le menton alors que j'observe les différents articles de presse sortis sur elle durant les vingt dernières années. Uniquement, des éloges, des choses extraordinaires. Une chose est sûre, elle a eu une carrière en or. Et non sans travailler d'arche pied.

Elle est morte, toutes ces prouesses pour rien, tout ce qu'elle a accompli pour finalement se faire descendre par ces enfoirés de fanatique.

Je tombe alors sur un article de journal qui montre Rebecca et ses filles lors d'une compétition de danse. Je ne savais pas qu'Adalynn faisait de la danse. Dans cette tenue et cette posture, elle ressemble en tous points à sa mère en brune.

The Devil's Disciples : Adalynn #2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant