Chapitre 6

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Hi! J'espère que vous allez bien?

On se retrouve aujourd'hui pour un nouveau chapitre de ASTRE qui, j'espère, vous plaira! Encore merci infiniment pour commentaires, vos réactions, vos mots si touchant . Merci pour tout. J'ai mit tout mon amour dans ce chapitre alors j'espère ne pas vous décevoir.

...

Chapitre 6

"Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde." Saint-Exupéry, Le Petit Prince.

(Miserable Man_David Kushner)

Louis.

Pour ma part, ça commence par une douleur dans la poitrine. Comme un poids qui écrase ma cage thoracique, m'empêchant de reprendre totalement ma respiration. Alors je reprends plusieurs fois ma respiration, allongé dans mon lit, mais ce n'est jamais assez. Il me manque toujours de l'air. Comme si, au moment de prendre tout l'air dont j'ai besoin, on plaquait une barre en fer contre ma poitrine pour me couper le souffle.

Instinctivement, je pose ma main contre mon coeur, comme si ça pouvait le calmer. Mais ça m'effraie encore plus, de le sentir battre sous la paume de ma main. Il me rappelle que je suis vivant et vulnérable à la fois. Que les battements que je sens à travers ma cage thoracique sont ce qui me maintiennent en vie.

Je me demande comment c'est encore possible lorsque les palpitations arrivent. Lorsque les battements de mon coeur s'accélèrent au point que je sens littéralement mon coeur battre sous ma peau aussi. J'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine, ramenant avec lui tous ces cris que je retiens.

Les piques reviennent et se propagent dans mon torse. La peur me noue le ventre, je me dis que quelque chose ne va pas, que ce n'est pas normal, que je suis en train d'assister à l'arrêt de mon propre coeur. Et, pourtant, une petite voix dans ma tête me rappelle que ce n'est pas ça. Je pourrais presque entendre la voix d'Eliott aussi.

Calme toi, Louis. Tu fais une crise d'angoisse, tu ne vas pas mourir, ok? Je suis là.

Lorsque je me redresse rapidement dans le lit, la panique m'envahit. Je me retiens d'attraper mon téléphone pour appeler le SAMU. Je tente de reprendre ma respiration, encore et encore. Je ferme les yeux lorsque les piques se font de plus en plus douloureuses. Je veux juste que ça s'arrête.

Mon coeur va s'arrêter, Eliott.

Les yeux fermés, je peux presque l'imaginer près de moi, ses bras s'enroulant autour de mon corps malgré le fait qu'on était plus pudique que jamais lui et moi. Pourtant, malgré notre relation compliquée, compliquée à cause de moi et seulement moi, il est toujours resté. Il a toujours voulu être le meilleur grand-frère possible. Mes parents ne prenaient pas au sérieux mes crises d'angoisses mais lui si. C'est d'ailleurs lui qui a mit un nom sur ce que je vivais, plus particulièrement la nuit.

Plus grand, lorsque j'ai quitté la maison, j'en ai parlé à mon médecin. Il m'a confirmé que j'avais des troubles anxieux, que je faisais des crises de panique, des crises d'angoisse et que voir un psychologue me ferait du bien. Mais je n'ai jamais réussi à en chercher un et à prendre rendez-vous. Comme si je ne me sentais pas légitime de parler de ce que je ressens. Comme si j'avais peur qu'on me dise encore que je fais juste un caprice.

Les yeux humides de larmes, je regrette que Eliott ne soit pas à côté de moi, tentant de me rassurer. Et je me sens tellement égoïste de ressentir ce besoin lorsque c'est moi qui l'ai toujours rejeté. Par jalousie. Par tristesse sûrement aussi.

ASTRE [L.S] ✓Where stories live. Discover now