7.

179 12 2
                                    

J'entrai dans l'ancienne boîte de nuit qui était toujours aussi calme et montai les escaliers, pour rejoindre le bureau de mon collègue.

La vérité à cet instant était que j'étais à bout de nerfs, que la moindre petite chose pourrait me faire vriller, je ne savais pas vraiment si je serais capable d'être rationnel une seule seconde. Ce qu'il fallait c'était que je reste calme et que j'ignore les provocations, si j'y arrivais alors tout irait bien, et je pourrais rentrer chez moi tranquillement.

Je poussai la porte de son bureau sans toquer, ce qui me valut un regard noir que j'ignorais.

"Fais pas l'étonné, tu savais que je venais, grognai-je.

- Ça t'empêche pas de toquer.

- Hm."

Je me laissai tomber sur le chaise, croisai les bras et écartai un peu les jambes, montrant ainsi ma mauvaise humeur.

"Alors ? Demanda-t-il, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"

J'essayai de regrouper mes pensées, de les classer et de virer celles qui m'embrouillaient. Jimin devait s'en aller de mon esprit, et prendre ses sentiments avec lui, pour ne laisser que Murky et sa lucidité.

"Faut qu'on retrouve ces trois mecs, j'ai déjà quelques infos sur eux. Je voulais en interroger qu'un, mais il faudra les autres pour confirmer leurs infos. On doit être discrets, le but étant toujours que Sang-jun ne sache pas que nous nous intéressons à lui. À partir de ce soir, tu ferais mieux de cacher ton visage.

- Pourquoi ?

- A partir de maintenant, on va s'embourber dans une histoire qui pourrait nous tuer, claquai-je sèchement, nous et tout ce à quoi on tient.

- Ok, je ferais le lâche et je cacherais mon visage."

Je dus prendre une grande inspiration pour ne pas lui sauter à la gorge, et rester calmement sur ma chaise. Si je le tuais, je mourrais dans les prochains jours aussi, et il n'en valait vraiment pas la peine.

Il nous fallut deux heures pour tomber d'accord sur la façon de procéder pour interroger ces hommes, comment les attraper, à quel point les torturer, combien de temps les garder. Yugure usa toute ma patience, sans même essayer de faire un effort.

En sortant alors, à deux heures et demie passées, je claquai violemment la porte de son bureau, la faisant résonner dans toute la boîte de nuit. J'avais une envie étouffante de frapper quand quelque chose ou quelqu'un.

Je descendis les escaliers jusqu'à la salle principale où Chung et Ishiki étaient assis sur les tabourets à côté du bar, buvant un verre en discutant et riant tous les deux. Ils avaient l'air tellement complices et tellement proches, c'était fascinant qu'ils puissent travailler ensemble et s'entendre aussi bien.

J'eus presque envie de les rejoindre dans leur bonne humeur, mais le souvenir des regards noirs d'Ishiki m'en dissuadèrent, c'était clairement ce qui me ferait vriller, alors il valait mieux pour tout le monde que je m'en aille.

***

En me réveillant ce jour-là, la première chose que je ressentis fut de la haine, ce qui ne m'était pas arrivé depuis des mois. D'habitude, c'était la fatigue, puis un semblant de peine, suivi d'une vague de frustration, et seulement après tout ça, j'étais de nouveau en colère. Mais aujourd'hui, j'avais été en colère à la seconde où j'avais ouvert les yeux. J'avais envie de tout casser, de détruire tout ce que je voyais, tout ce que je touchais, de briser des os et de retirer la vie.

Dark Side : MurkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant