13.

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Encore une fois, je passai les portes du Murder Squad, espérant enfin y retrouver mon partenaire. Après deux nuits de repos, il devrait être en état, non ?

Cette fois, la salle était occupée par Ishiki et Chung. En voyant ce dernier, une certaine rancœur me prit aux tripes. Je crois que je ne cesserais jamais de lui en vouloir de m'avoir empêché de tuer Yugure, par principe. Je m'approchai d'eux.

"Oh, Murky, comment ça va depuis la dernière fois ?

- Je t'en veux toujours, grognai-je à l'égard du plus vieux.

- Parce que je t'ai empêché de le tuer ?

- Oui.

- Agma t'aurait tué toi, tu devrais plutôt me remercier.

- Agma m'aurait pas tué.

- Il n'empêche que Yugure est ton duo, donc t'as besoin de lui.

- Hm. Il est là d'ailleurs ?

- Je crois qu'il est dans son bureau, oui, répondit Ishiki.

- Ok."

J'allai dans les escaliers pour monter jusqu'au couloir de l'étage, où je m'approchai de la porte du bureau de mon partenaire. J'y entrai sans toquer. Il était allongé sur le canapé, le bras posé sur son front, l'air encore mal. Je n'avais jamais vu quelque chose qui m'avait fait autant plaisir.

"Oh merde, t'es déjà là, soupira-t-il.

- Je sais que t'as peur de moi maintenant, mais on a du travail à finir.

- J'ai pas peur de toi, je t'ai laissé gagner.

- Bien sûr."

Je levai les yeux au ciel en m'asseyant sur l'une des chaises face au bureau.

"Tu m'en veux pas si je reste allongé ? S'assura-t-il.

- Pourquoi ?

- J'ai du mal à rester assis.

- Ok, pas de problème.

- Je me vengerais un jour, tu sais.

- Oui, sûrement."

Il retira le bras qui cachait presque ses yeux et tourna le visage vers moi. Je remarquai alors les bleus qui le recouvraient, encadrés par des blessures qui étaient en train de cicatriser, et sa lèvre qui était franchement abimée. Je m'étais vraiment déchainé.

"Franchement, commença-t-il, je l'ai mérité, j'ai un peu dépassé les bornes l'autre jour. Alors, peut-être que je me vengerais pas, mais ça n'empêche que t'aurais pu te retenir un tant soit peu.

- Je prends ça comme des excuses.

- Non, je ne veux pas que tu me pardonnes, parce que je ne regrette pas ce que j'ai dit, j'admets seulement que c'était un peu trop.

- Hm, je me redressai légèrement, bref, on a du travail.

- Ouais.

- Pendant que tu te remettais – comme le fragile que tu es – j'ai travaillé un peu, pas grand-chose parce que j'avais besoin de toi, mais que je voulais pas voir ta gueule. Donc, j'ai eu une idée."

Je me lançai dans l'explication de mon raisonnement que j'avais élaboré à la salle de sport deux jours plus tôt. Il se contenta de m'écouter sans dire un mot en hochant la tête de temps à autre.

Dark Side : MurkyWhere stories live. Discover now