3. Tubéreuse

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« ... et entrèrent dans le jardin empoisonné, aveuglés par l'éclat d'une lueur tubéreuse. »

– « Un cœur en fleur », Allie Rivoire

Peut-on tomber amoureuse d'une porte ? 

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Peut-on tomber amoureuse d'une porte ? 

Si oui, je serais prête à tromper Hans dans la minute pour toucher celle qui me faisait face.

— Elle est sans doute d'origine, commenta-t-il face à mon air émerveillé.

Le bois sombre, laqué, avait mystérieusement résisté aux ravages du temps, tel l'unique gardien d'un temple, à la fois garant et vestige de sa gloire passée. Le travail de menuiserie était incroyable : des brins de myosotis étaient sculptés à même le matériau, entrelacés de lianes boisées que la nature avait narquoisement imitées. 

— On ne risque pas de l'abîmer ? m'inquiétai-je en voyant Hans pousser délicatement le battant. 

À en juger par la résistance que la porte sembla lui opposer, le château de Mussy n'avait pas reçu de visite depuis un moment.

Mon petit ami ne répondit pas et se glissa à l'intérieur, probablement agacé par mes remarques d'urbexeuse en herbe. Il ne l'avouerait jamais, mais, au fond, je sentais qu'il regrettait de m'avoir amenée ici, même s'il ne l'avait pas encore tout à fait conscientisé. 

En soupirant, je le suivis dans le vaste hall d'entrée, prête à découvrir un carrelage en ruine, des meubles pillés et des tentures à moitié arrachées – c'était le lot de tous les lieux abandonnés.

Pour une fois, mes attentes correspondirent à peu près à la réalité.

À peu près, à l'exception d'un objet vers lequel mon corps se tourna instantanément, attiré par sa présence même. 

J'étais hypnotisée. Il émanait de lui une aura magnétique à laquelle je ne pouvais résister, tel un aimant qui aurait trouvé son double, incapable de s'en détacher.

La voix de Hans me tira de ma rêverie :

— Roxanne. 

Je fronçai les sourcils, décontenancée. Il prononçait rarement mon prénom en entier. 

SYLPHIDEWhere stories live. Discover now