53. Rose jaune

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« ... et fut écorchée par les épines d'une rose jaune tournoyante... » 

– « Un cœur en fleur », Allie Rivoire

Je fixais la tête décapitée de Mathilde avec un affolement croissant

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Je fixais la tête décapitée de Mathilde avec un affolement croissant. 

Pas la tête de Mathilde, me corrigeai-je. Celle de sa statue

Sa statue, qui avait fait d'elle une sylphide

Et maintenant, elle ne l'était plus. Bien. D'accord. 

Ça n'expliquait toujours pas pourquoi j'en étais une, moi ! Pourquoi je pouvais m'évaporer et n'être vue de personne d'autre qu'elle, Hébène ou Noah. Pourquoi tout avait changé sans que je ne me rapproche d'un sylphe, pour une fois.

— Pourquoi a-t-il laissé votre buste ici ? 

J'aurais pu utiliser le conditionnel. J'aurais pu douter de la véracité des informations que venait de me partager Mathilde, compte tenu de notre animosité mutuelle et des différends qui nous opposaient.

Mais, même si ses talents d'actrice n'étaient plus à démontrer, je souffrais assez, moi aussi, pour être certaine que la détresse que je lisais sur son visage était réelle. Concrètement, douloureusement réelle.

Elle était humaine, esseulée, vulnérable, car Hébène, l'homme qu'elle avait un jour aimé au point de vouloir l'épouser, l'avait dépossédée d'elle-même. 

Je pouvais comprendre ça. 

— Pour ne pas avoir à la regarder, j'imagine. Il ne vient jamais ici.

Je fronçai les sourcils. Même en suivant le raisonnement de Mathilde, je n'étais pas pleinement convaincue par la conclusion à laquelle était parvenue. 

— Rentrez au château, et attendez-moi dans la cuisine, lui ordonnai-je. Je vous rattraperai.

— Comment ? s'agaça-t-elle en se retournant vers l'étendue de verdure que nous venions de traverser. 

Je désignai ses chaussures d'un vaste geste de la main. Ses escarpins étaient peu pratiques, j'en convenais, mais... ce n'était pas comme si Mathilde avait le choix, désormais. 

SYLPHIDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant