Épilogue

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Un an

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Un an. 

Un an que Hans était mort, un an que... un an que... Mince. 

Allie se frotta les yeux et se pinça la joue, mais rien n'y fit : elle était déjà réveillée. Résignée, elle alluma la petite lampe posée sur sa table de chevet et ouvrit son carnet pour y inscrire la même formule que les trois cent cinq derniers jours. 

« Pour Noah. »

Elle ne savait pas pourquoi elle pensait à lui, ni pourquoi il envahissait ses rêves chaque nuit, troublant son sommeil de son existence lointaine, presque imaginaire.

Noah était le meilleur ami de Hans. Pourtant, Allie et lui avaient toujours été de simples connaissances. Rien de plus, rien de moins. 

Alors pourquoi était-elle obsédée par ce garçon au point d'en rêver au quotidien ? 

Ses songes n'avaient pas commencé immédiatement après la mort de Hans – les deux premiers mois, Allie avait noirci son carnet de bribes qui ressemblaient à des vers et comportaient toujours, toujours un nom de fleur. Ils avaient débuté avec l'aster, et s'étaient terminés avec les myosotis, après s'être attardés neuf nuits durant sur un parterre de roses toutes plus troublantes les unes que les autres. Le matin suivant, Allie s'était réveillée en sursaut, les cheveux tout emmêlés et le front collant, totalement désorientée. 

Ça n'avait aucun sens. 

Elle avait pensé à consulter un psy, les premières semaines, mais avait fini par abandonner l'idée : elle ne voulait pas qu'on lui explique qu'elle avait un problème, encore. 

Alors elle se forçait à avancer, en se persuadant que ça allait passer. 

Mais voilà un an que Hans était mort et que la vie d'Allie s'était mise en pause, comme s'il manquait un boulon pour que l'engrenage sur lequel se calait son quotidien continue de fonctionner. 

Comme si elle rouillait sans savoir si elle pourrait un jour être réparée.

Ce matin, après avoir lâché un énième soupir, Allie décida qu'il était temps qu'elle se reprenne en main. Elle jeta son stylo dans un coin de sa chambre, arracha la page constellée de ratures et de « Pour Noah », glissa son carnet dans son sac et chercha un psy sur Internet. Un bon psy, un psy transfriendly et à l'écoute.

Elle l'appellerait ce soir. Elle ne remettrait pas ça à demain, promis ! Elle avait juste besoin de quelques heures pour se faire à cette idée. 

Un an que Hans était mort, un an que...

Allie soupira. Fort. Elle ne souhaitait pas se rappeler ce qu'elle avait ressenti ce jour-là, quand son téléphone avait sonné, peu avant midi, et que Noah lui avait annoncé que Hans s'était noyé. Elle ne l'avait pas cru, au début. 

Elle était clouée au lit à cause d'une migraine affreuse, et elle regrettait d'avoir sifflé une coupe de champagne de trop, tard hier soir.

Pourtant, elle avait entendu Noah renifler à l'autre bout du fil, et réalisé qu'il pleurait. 

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