35. Bourrache

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« Mais, à son retour, son cœur bourrache fut broyé à coups de hache

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« Mais, à son retour, son cœur bourrache fut broyé à coups de hache. »

– « Un cœur en fleur », Allie Rivoire

– « Un cœur en fleur », Allie Rivoire

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Il y avait un problème. 

Plusieurs, même. 

Il était près de 16h, et Allie ne m'avait toujours pas répondu. Je l'avais pourtant relancée à trois reprises : avant m'être décidée à appeler un taxi en prenant conscience qu'elle ne viendrait pas, après, et enfin maintenant, devant l'appartement. 

J'aurais aimé discuter avec elle de la vague de sentiments qui avait déferlé sur moi tel un raz-de-marée et l'entendre me rassurer sur mon avenir avec Hans, mais elle ne décrochait ni sur son portable, ni sur le fixe de la boutique. 

Je me promis de réessayer une fois rentrée et, si ce phénomène étrange persistait, de me rendre directement chez elle pour en avoir le cœur net. 

D'ici là, néanmoins, une épreuve encore plus délicate m'attendait : Hans.

J'avais l'impression de ne pas l'avoir vu depuis un millier d'années, et j'appréhendais nos retrouvailles, après les SMS que je lui avais laissés hier soir. 

Mais, pire que tout, j'avais peur qu'il ne soit pas seul. J'avais peur que Mathilde soit avec lui, j'avais peur que...

— Miaou ! 

Bob m'accueillit d'un miaulement enthousiaste et d'un regard suspicieux au possible. Il n'était visiblement pas ravi que j'aie découché.

Vladimir, lui, roupillait à l'autre bout de la cuisine, ses pattes avant étalées dans la gamelle de croquettes. 

— Voilà une position bien confortable pour dormir, ironisai-je en apercevant Hans dans le couloir. 

Je ne m'étais jamais sentie aussi nerveuse de ma vie. 

Malgré la culpabilité qui transparaissait déjà sur mon visage, il ne répliqua pas. Il ne me jeta même pas un coup d'œil et s'installa devant moi sur le canapé, le téléphone en main, comme si... comme si je n'étais pas là. 

Des excuses. J'aurais dû commencer par des excuses. 

C'était ce qu'il attendait, c'était ce qu'il méritait, c'était ce que je lui devais.

— Mathilde ? demanda-t-il en portant le smartphone à son oreille.

Mon sang se glaça dans mes veines. Il l'appelait, elle

La façon dont il prononçait son prénom, douce et tendre à la fois, contrastait avec le dernier « Roxanne » qu'il m'avait lancé, il y a une éternité de cela. 

Je compris en un instant que le tableau contre lequel Hébène m'avait mise en garde il y a quelques heures à peine, tardivement, trop tardivement, s'esquissait face à moi : mon petit ami s'était épris d'elle. 

— Hans. 

Mais il ne bougea pas, feignant de ne pas m'entendre. 

— HANS. 

Nouvel essai sans plus d'effet. Il demeurait sourd au cri de détresse que je lui lançais.

— Si Roxanne est rentrée ? 

Je me figeai, soulagée d'obtenir enfin un signe de sa part. 

— Mais je ne connais pas de Roxanne. 

Mes yeux s'écarquillèrent sous le coup de la surprise. 

Non, c'était impossible. 

— Arrête ! Tu sais bien que je n'ai pas de copine. Pas pour le moment...

Ce fut par son enthousiasme, plus que par ses mots, que Hans me désarçonna le plus. 

Il était plus joyeux que je ne l'avais vu depuis des semaines. Il était bien... sans moi. Et, plus terrifiant encore, il ne me voyait pas, ne me connaissait pas, ne m'aimait pas. 

J'étais atterrée. Comment avais-je pu laisser la situation dégénérer à ce point ? 

— Ce soir ? Oui, c'est parfait. Tu n'auras qu'à venir chez moi. 

Mon effroi s'intensifia lorsque je compris que Mathilde et lui s'étaient donné rendez-vous ici.

Un rendez-vous galant, forcément. 

Mais, si Mathilde l'avait interrogé à mon sujet, j'en déduisis qu'elle savait toujours qui j'étais, elle. Et, même si je doutais qu'elle m'offre la clé de cette énigme, j'espérais qu'une discussion avec elle m'aiderait à me défaire de cette étrange malédiction... 

Emprunter le portable de Hans ne fut pas très compliqué, puisque je lui étais toujours invisible. Trouver le numéro de Mathilde non plus. C'était le seul contact qu'il avait associé à un cœur. 

Mon prénom, mes textos, nos photos, en revanche, avaient tous disparu de l'appareil. 

Comme si... comme si je n'avais jamais existé. 

Ma gorge se noua. Plus j'appréhendais la réalité comme ce qu'elle était – horriblement affolante –, plus il était urgent que je trouve une solution. 

Plusieurs, même.

Je sortis de l'appartement aussi vite que j'y étais entrée, n'emportant que le téléphone de Hans, la veste d'Hébène et l'ouvrage de l'abbé de Villars avec moi. 

La porte claqua, mais je dévalai les marches sans m'en soucier. 

Personne ne m'entendrait. Personne ne m'attendrait. 

Excepté Bob, peut-être. Après tout, c'était moi qui remplissais sa gamelle de croquettes.

Qu'est-ce qui vient de se passer ? 😱 Vous croyez vraiment que Hans a oublié Roxanne ?

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Qu'est-ce qui vient de se passer ? 😱 Vous croyez vraiment que Hans a oublié Roxanne ?

– Oui

– Non

Et qu'il est tombé amoureux de Mathilde en un jour et une nuit ? 🤔

Pourquoi Allie ne répond pas ?

Et surtout : comment Roxanne va-t-elle s'en sortir ?

SYLPHIDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant