28 - ( Désespoir )

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Sabrina

Dès que j'ouvre mes yeux à nouveau, la douleur se fait ressentir à nouveau. La première chose que mon regard croise, est un plafond de béton d'une couleur sans vie. Allonger sur le dos dans un lit sale et peu confortable, j'ai une impression de déjà vue.

Tout est exactement comme chez Lorenzo. Le sol froid, les barreaux m'empêchant d'être libre, la petite fenêtre libérant très peu de lumière, l'odeur du sang séché, les murs de béton et l'ambiance de souffre.

Seulement, cette fois-ci, je n'ai plus peur. Comme si je ne pouvais même plus avoir peur ou tout simplement ressentir autre chose que de la haine pour le monde entier, surtout moi.

Je m'assis lentement sur le lit et je fixe le mur devant moi. Il est couvert de grafignes, comme si quelqu'un avait essayé de creuser du béton avec ses propres ongles. Rien ne me rassure ici.

Je ne peux me concentrer sur autre chose que la douleur que je ressens dans mon dos. Comme si je ressentais sans cesse sa lame pénétré ma peau encore et encore sans jamais s'arrêter.

Je me lève lentement pour fouiller chaque recoin de cette petite pièce dans l'espoir de trouver je ne sais quoi. Je pose mon pied gauche au sol en premier et je pousse dessus pour me lever, mais quand ma jambe droite touche le sol je me rassis immédiatement.

Elle me fait extrêmement mal, ce qui ne me surprend pas, car j'ai sauté d'une voiture en mouvement et que je me suis fait poignarder la cuisse en moins de vingt-quatre heures.

Putain que la vie est injuste.

Je reste assise sur le lit à fixer le mur couvert de grafignes et de petites taches de sang. Je le fixe sans jamais détourner les yeux, car je n'ai rien d'autre à faire que d'attendre mon bourreau.

***

Quand le soleil se couche, je regarde toujours le mur, attendant patiemment que j'entende ses pas lourds s'approcher de ma cellule. Ayant passé des heures et des heures dans le silence mon cerveau à pris le temps d'analyser tout ce qui se passait autour de moi.

Trois, six, un, dix, douze. J'ai entendue trois voix depuis que je suis ici, six bruits de pas au-dessus de moi, un coup de fusil, dix cris de souffrance et douze gémissements.

J'ai donc compris que j'étais dans un sous-sol pas très profond car j'ai pus très bien entendre ce qui se passait au-dessus de moi, que trois personne gardait ma cellule, qu'un homme est mort après s'avoir fait torturer un court moment et que Enzo avait baiser une femme après avoir tuer un homme.

J'ai aucune idée de comment j'ai retenu tout cela, mais je l'ai fait. Rester dans le silence plusieurs heures et fixer la même chose fait entendre des choses quand d'autre circonstance on aurait pas entendue.

Comme le bruit des vagues que j'ai entendues toute la journée. J'assume donc que nous sommes proches de l'eau et que nous ne sommes plus à Puebla. Je n'ai entendue aucune voiture depuis la petite fenêtre que possède ma cellule, ce qui me fait penser que la propriété est éloignée de la civilisation.

Je sais tant de choses en même temps de savoir si peu.

Voilà qu'enfin j'entend les pas de celui que j'attendais, comme je le pensais ils sont lourds et lents. Je ne détourne pas les yeux du mur que je connais désormais par cœur, mais j'écoute attentivement ses pas se rapprocher.

J'entend la porte s'ouvrir, puis je l'entend se refermer immédiatement après, mais je ne détourne pas les yeux du mur. Tant que je ne le vois pas, il n'est pas réel, c'est ce que je me dis.

Captive du grand Lorenzo LiziriWhere stories live. Discover now