1 | Mort d'un roi

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480 avant J-C

Bataille des Thermopyles

Quand la monture de Dillios foula les pieds à Sparte avec une terrible nouvelle

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Quand la monture de Dillios foula les pieds à Sparte avec une terrible nouvelle. Le dernier ordre qu'il avait reçu de son roi était non seulement difficile, mais pénible à exécuter.  Il ne pouvait supporter le fait d'avoir laissé Léonidas affronter seul les Perses. Il avait connaissance que leur défaite était inévitable face à l'armée colossale de Xerxès.  Arrivé au palais du roi disparu, il demanda audience à la reine, et lorsque celle-ci arriva elle vit directement le visage décomposé de Dillios. Elle comprit immédiatement que son mari ne rentrera plus jamais à Sparte auprès d'elle, auprès d'eux. Sans qu'il n'eut à dire mot et s'effondra ses genoux rencontrant le sol pavé de pierres. La reine pleurait un torrent de larmes à la terrible pensée que son mari ne lui reviendrait plus. Il entrera dès ce soir dans le royaume des morts et n'en ressortira jamais. Jamais plus elle ne reverra son visage. 

— Maman, ne pleures pas, lui dit une petite voix attristée près d'elle.

C'était son jeune et unique fils, Aaron, âgé de dix ans qui tirait sur sa toge. Quand la Reine vit son fils, et l'attira dans ses bras, assise au sol.

— « Mon fils, ton père nous a quitté, et ne reviendra pas, sanglota-t-elle en le serrant dans ses bras. Il va falloir que nous soyons forts.

Aaron ne répondit pas. Que pouvait-il répondre à cela âgé d'une dizaine d'année et victime de Xerxès qui lui avait arraché son père ? Il entassa ses émotions et ravala les larmes qui roulaient dans ses yeux. C'était un garçon intelligent, et il savait que malgré tout, son père veillerait toujours sur lui. Il voulait céder au chagrin et pleurer à chaude larmes mais n'y parvint pas. La reine serrait son fils dans ses bras, et leva la tête vers Dillios qui contemplait cette scène, impuissant voyant le jeune Aaron figé, les yeux rivés au sol. 

— Tu sais ce que tu as à faire, que la mort de mon mari ne soit pas vaine. Alors conte cette histoire pour que nos soldats prennent exemple sur son courage.  Déclara-t-elle, ses sanglots s'étant dissipés, sa voix résonnait durement.

Dillios hocha la tête, et s'empressa de conter cette histoire que personne ne devait oublier. Il se dirigea d'un pas lourd mais déterminé devant la Boulè, les magistrats et les citoyens. Il régnait dans cette pièce un vacarme continu de dirigeants perpétuellement dans le débat. Dillios, couvert de sang, se plaça au milieu de l'assemblée qui se tut instantanément et débuta solennellement son récit.

—  Léonidas, raconta Dillios d'une voix posée mais attristée, comprit que Éphialtès, le spartiate exilé et bossu, avait dévoilé à Xerxès l'existence d'un sentier de Thermopyles afin de contourner l'armée des Spartiates, ayant pour but de les encercler. Léonidas savait que son destin avait été scellé à l'instant même où des ombres se rapprochaient dangereusement autour de son armée. Il allait mourir, il le savait. Il ne tarderait pas à rejoindre les dieux, et à laisser son enveloppe charnelle ici. En laissant derrière sa famille. 

Souvenir - Les derniers instants de Léonidas avec Dillios

Il scruta le ciel d'un rouge pourpre et inhabituel qui lui paraissait menaçant, comme teinté du sang qui allait être versé très prochainement. Il ferma les yeux et sentit une goutte de pluie se glisser sur ses joues dévalant son visage jusque sa barbe hirsute. Léonidas avait l'affreux pressentiment qu'il sentait la pluie sur sa peau pour la dernière fois. Il rouvrit les paupières et s'adressa à son bras droit avec un air résilient sur son visage. 

— Dillios, commença Léonidas d'une voix neutre. Je veux que tu retournes à Sparte, et que tu contes à ma femme, à mon peuple, le sacrifice qui va se faire aujourd'hui. Je veux que tu leur décrive cette petite lueur d'espoir dans nos yeux, contes-leur que nous ne regrettons pas de mourir pour la gloire ! Dis-leur que nos lames ont tout de même transpercé leur chair, leurs gorges et que nous leur avons arrachés un bataillon malgré notre désavantage du nombre ! 

Il se détourna de Dillios qui l'écoutait attentivement, et s'adressa à ses soldats. Sa cape pourpre sur ses épaules dansait au rythme de la brise qui s'installait à mesure que le jour tombait. Son armure éraflée et enfoncée à certains endroits témoignait d'un combat sanguinaire qui prendra fin sous peu. 

—  Arcadiens. J'ai connu d'innombrables combats, mais je n'ai jamais eu d'adversaire qui puisse m'offrir ce que nous, spartiates, appelons une belle mort. Tout ce que j'espère, c'est que parmi tous les guerriers du monde ligués contre nous, il s'en trouve un qui saura se montrer à la hauteur de la tâche ! POUR LA GLOIRE !

— HAOU ! HAOU ! HAOU ! Scandèrent les spartiates avec rage et courage.


— Ce fût la dernière fois que je vis Léonidas et son armée de 300, vivants, dit Dillios en balayant l'assemblée du regard. Aujourd'hui, mes frères, mes soeurs, nous avons perdus trois cents valeureux soldats. Des frères, des pères, des fils. Alors n'oubliez jamais qu'aucun sacrifice n'est vain. Ils se sont sacrifiés pour nous afin nous prenions la relève et que nous continuions ce qu'ils ont commencé. En l'honneur de notre roi Léonidas disparu, devenez de valeureux soldats en sa mémoire. Termina-t-il avec respect.

Dillios quitta la grande salle de réception, laissant des orateurs, des soldats, des hommes et même des femmes perplexes. Certains pleuraient la mort de leur Roi, d'autres se juraient d'honorer leur souverain disparu alors que les magistrats débattaient déjà sur la succession...

Le Roi de Sparteحيث تعيش القصص. اكتشف الآن