13 | Le manque

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Des cadavres jonchaient le sol, les yeux exorbités, d'autres n'en avaient plus. Elle marchait entre ces corps, horrifiée. Elle se retenait de vomir. Lorsqu'elle se força à essayer de comprendre où elle se trouvait elle comprit : elle se trouvait aux Thermopyles. Héléna se sentait flotter au-dessus de tous ces... Spartiates. 300 cadavres. 300 hommes morts pour Sparte. Ses pieds se maculaient de sang, elle l'avait remarqué lorsqu'elle porta ses yeux vers ses jambes. Sans savoir pourquoi, elle portait une robe blanche. Elle entendit les corbeaux lâcher un croassement général ce qui l'horrifia plus encore. Elle se mit à courir, elle se sentait poursuivie, surveillée. Cette sensation lui était désagréable. Cela faisait des minutes qu'elle courait mais elle n'avançait pas. Le ciel était anormal, comme maculé de sang. Quelque chose coula sur ses bras : du sang. Son sang. Ses larmes coulaient abondamment, elle s'essuya les yeux, mais ce n'était pas des larmes mais encore du sang.

Elle entendit un rire, un affreux rire qui lui donna froid dans le dos. Elle avait tellement peur qu'elle voudra mourir elle aussi. Des tremblements se faisaient sentir sous ses pieds, oui, la terre tremblait. Mais où diable était-elle ? Cette endroit n'était pas les Thermopyles... Cela se rapprochait plus des enfers.

On lui attrapa le pied. Elle bascula au sol se heurtant à quelque chose de dur et de froid. Un Spartiate les yeux grands ouverts et sans vies, fixés vers elle. Son coeur lâcha un battement. C'était Dillios. Un cri de terreur sortit de sa bouche. Elle détourna son regard et tomba sur le visage d'un autre. Celui là ne lui était pas inconnu... Des centaines de flèches étaient plantées dans son corps... (média chapitre 1). Ses yeux fixaient le ciel pourpre. Les mêmes yeux qu'Aaron. Pensa Héléna. Cette barbe noir hisurte, cette cicatrice... Elle le reconnu enfin, Léonidas. Mais son visage s'effaçait laissant place à un visage enfantin... Ses traits étaient restés les mêmes, mais elle connaissait que trop bien ce visage. Elle fronça les sourcils, c'était Aaron.

Elle se réveilla en sursaut, le visage en sueur. Une goutte perlait sur sa tempe, elle s'essuya le visage avec haine, et décida d'aller se rafraîchir à la salle des bains. Tout en longeant les couloirs, elle songea à son rêve. Cela la troublait vraiment. Cela faisait plus de 5 mois qu'Aaron était partit. Son coeur se serrait en repensant à cette vision d'horreur. Elle ravala sa salive, priant les dieux pour qu'aucun malheur ne lui soit arrivé.


— P R A S I A I —

— Mon roi, quelle est la marche à suivre ? Demanda Malo un des Spartiates du régiment

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— Mon roi, quelle est la marche à suivre ? Demanda Malo un des Spartiates du régiment.

— Brûlez ces cadavres. Répondit Aaron distrait.

Il gratta sa barbe, oui, sa barbe. 6 mois qu'il se battait pour défendre les côtes de son empire. Il n'avait absolument pas le temps d'être présentable. Et puis, Héléna n'était pas là. Héléna... sa petite soeur. La journée il se battait et se démenait pour défendre sa position, mais le soir, sous les étoiles, il recensa ce que lui avait prédit l'Oracle. Tous les soirs, pendant six mois, il marchait près des falaises, la cape au vent il songeait à elle. Cette sensualité qui émanait d'elle qu'il l'apercevait. Oui, elle était belle. Elle l'aimait et Aaron le savait pertinemment. Elle était bien trop naïve pour aimer un homme comme lui : accro des femmes, carburant au sexe. Une femme comme Héléna méritait qu'on lui fasse l'amour, qu'on la caresse de manière charnelle. Oh oui, elle méritait toutes ces choses-là. Aaron entendit des pas derrière lui. Cette manière de lever les pieds et de piétiner légèrement le sol de manière nonchalante.

— Je regrette de ne lui avoir pas dit au revoir, lâcha t-il les yeux perdus dans le lointain.

— Ce n'est pas de ta faute. Tu fais ça en partie pour elle, répondit Ugo à ses côtés appuyé contre les ruines d'une habitation.

En guise de réponse, le roi lui lança un regard interrogateur.

— Grâce à toi, elle vit dans un empire sûr. Elle ne vivra peut-être jamais ce qu'à vécu cette femme a Thyros, objecta Ugo.

Aaron déglutit. Cette femme battue puis violée, était morte dans ses bras. Pour une femme, ce n'était pas une façon de quitter cette terre, elles ne méritaient pas ce sort.

—Jamais je ne laisserai cela se produire. Je le jure devant les dieux, dit-il fermement.

— J'en ai vu des femmes. Mais comme Héléna ? Jamais. C'est un plaisir pour les yeux de la regar... Ugo stoppa ses louanges face au regard meurtrier de son roi.

— Aaron, pour réagir comme ça, elle est bien plus que tu ne veuilles bien l'admettre, fit remarquer Ugo d'un sourire cynique au coin des lèvres. Tu viens de jauger chaque mot qui sortait de ma bouche.

— C'est ma petite soeur. Elle ne mérite pas un homme comme moi, grommela Aaron balayant la mer du regard. 

Il sentit la main de son meilleur ami sur son épaule.

— Alors devient l'homme dont elle rêve, avisa t-il simplement. 

Il laissa son roi seul sachant qu'à présent Aaron n'était plus très ouvert à la conversation, Héléna était son point faible. Il regrettait la manière dont il lui avait parlée au banquet. Il avait provoqué les larmes de sa petite soeur, et il se maudissait chaque jour de lui avoir dit de telles atrocités.

— Jev. Envoie 5 spartiates dans différentes cités à proximité. Ils devront demander une requête aux armées. Dis leurs de prendre le relais pour la surveillance des côtes. Nos soldats sont fatigués, nous rentrons à Sparte, lui indiqua t-il clairement.

En effet, les soldats étaient épuisés, et la nourriture manquait. Ils étaient déjà au sud de la Grèce, bien loin de Sparte.

*

— S P A R T E —

Chaque nuit, Héléna se rendait près des dieux et priait pour qu'il lui revienne sain et sauf. Son absence était dure à supporter, mais elle ne pouvait faire autrement à part patiencer. Supporter l'inquiétude qui la prenait chaque fois qu'il pleuvait, supporter les jours sans qu'elle puisse le croiser. Jev aussi lui manquait, c'était un autre frère pour elle. Un ami fidèle aussi. Elle appréciait qu'il se confie à elle, mais Héléna adorait quand il l'a prenait dans ses bras. Ce sentiment de protection qui l'envahissait à chaque fois... Elle aimerait ressentir cela avec Aaron. Mais tout ce qu'elle ressentait c'était de la froideur. Une froideur qui l'éloignait de lui. 

Le Roi de SparteWhere stories live. Discover now